L AVANT-GARDE
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Organe Mensuel de la Democratic Chrétienne Indépendante
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TRIBUNE LIBRE
NOUVEL AN
Ld DÉJUOCBflTIE CHRÉTIENNE
N° i
JANVIER
A- ANNÉE
Tout auteur est responsable personne/lement de ce qu'il écrit.
ABONNEMENT: 1 FRANC PAR AN
Administration
Rue de l'Adadémie, 19, au ir, Liége.
Pour la première fois, chers amis el
lecteurs, nous venons vous presenter
nos voeux et nos meilleurs souliaits.
Voudrez-vous, tout frateruellement,
nous le renclre
Voilé un an a peine que vit notre
chere Avant-Gardeet comme vous pou-
vez le remarquer déja par le présent
numéro, elle commence a prendre son
essor.
Certes, notre première année n'a pas
toujours été paisible et parfois nous
avons vécude durs moments.
Notre organe a pris position sur tous
les champs de bataiile, il a dit claire-
ment, hautement/lorsqu'une question se
posait, quelle était notre opinon. Or,
loin de nous nuire cette altitude a aug-
m.eiiié le nomhre de nos amis, el nous
espérons bien qu'avec leur concours
notre vaillant journal pourra paraitre
bien lot hebdomadairement.
Nous n'avons aucune prétention a l'in-
faillibilité, nous disons ce que nous
croyons utile de dire. Si l'idée est bonne
elle fera son chemin, avec nous d'autres
la partageront, et inalgré les injures et
les sarcasmes de nos adversaires, elle
triomphera.
Et maintenant chers amis nousallons
commencer une nouvelle bataiile, gar-
dez-nous voire sympathie elle sera pour
nous un puissant réconfort.
Aidez-nous, aussi, chers lecteurs, a
trouver denouveaux adhérents.
Allle rêve serail que chacun de vous
nous amenat au moins un abonné nou
veau.
Vos sympathies comme nousledisions
plus haul, nous sonl nécessaires, vous
nous les accorderez. Vous considérerez
l'Avant Garde comme votre demeure et
tout particulièrcmenl notre tribune tibre
comme un sillon oil vous pourrezen tous
temps faire la semaille pour les mois-
sons de l'avenir.
Bon courage et bon an chers lecteurs.
L a Redaction.
JEUNE GARDE
Les jeunes geus qui désirent faire
partie de la Jeune Garde sont priés de se
faire inscrire au buffet du local, rue Ste-
Ursule, 25.
Le Secrétaire,
H. Dodémont,
Le Président,
Pierre Plein,
mineur.
Le Pape Léon XIII disait un jour a des
pèlerins francais Si la démocratie
veut être chrétienne elle don ïera a votre
patrie un avenir de paix, de prospérité
et de bonheur.
Le souhait du Grand Vieillard »n'est
pas en train de se réaliser en France, ce
beau pays va a la persécutio.u religieuse
qui ne produira pas la paix civile.
En Belgique aussi, le mouvement
démocratique devient de p>.us en plus
irréligieux et les masses ouvrières se
détournent de l'Eglise.
Les conservateurs catholiques se con
sulenten pensanlqu'avec l'appointd'une
petite minorité d'ouvriers résignés et
dociles, el grace a un systèvie electoral
de privilèves et de fraudiils seront
encore les maitres du i'ouvjcV, ce qui est
puur lil piUjKU'VU eilW u
de leurs aspirations, le Pouvoir avec ses
profits, ses influences et ses hsnneurs
Omnia pro dominationes. Cruelle sera
leur deception.
II y a longtemps déja que l'illustre
Cardinal Mannig a dit le 20® siècle sera
le siècle du peuple ou de la démocratie,
mais une démocratie libre et indépen
dante.
C'est ce que 11e veulent pas lescatlio-
liques conservateurs, c'est ce que ne
veulent plus les Evêques de Belgique.
Les conservateurs admettent bien dans
leurs rangs el mème parmi leurs élus des
démocrates de carton, tels que les Huys-
hauver, de Ponthière, Verhaegen et
compagnie votant aved les conserva
teurs dans toutcs les questions essen
tielies etdonnanlau parti catholique un
vernis do Démocratie mais le peuple ne
s'y laisse pas prendre et il refuse de sui-
vre ces démocrates inféodés au Parti
conservateur.
Malgré son instinct religieux, l'ouvrier
va plutót aux socialistes qui, eux sont
franchemenletradica lenient Déinoerates,
mais qui en pratique sont hostiles a la
religion.
^NCQuelest l'ouvrier chrétien quifréquen-
tant une Maison du Peuple u n'oublie
pas bientót le chemin de l'Eglise
La mission de la Démocratie chrétien
ne était de maintenir l'ouvrier dans la
croyance religieuse, tout en lui accordant
surle terrain politique et social toutes
les satisfactions justas et réalisables.
L'ouvrier demande avant tout l'éga-
li(é politique il en a assez de cette
situation dégradante d'être considéré
comme la moitié ou le quart d'un ci-
toyen
Lesu (Vragen intersol puret simple
est Partiele premier et fondamental du
Credo démocratique or un ouvrier,
embrigadé dans l'armée eatholique ne
peutpas réclamer cette égalité,et son élu
Monsieur de Ponthière ne peut pas le
voter au parlement.
Placé dans cette alternative, que vou-
lez-vous que fasse un ouvrier ayant.
conscience de sa dignité d'homme, sinon
de quitter le Parti Catholique et de s'af-
filier a un parti vraiment démocratique.
II en est de même des autres réformes
sociales, profondes et salutaires.
Aucun democrate rallié ou domestiqué
n'oserait s'en faire le champion dans le
Parlement Beige. Gela prouve surabon-
damment que si la Démocratie chré
tienne veut exercer de l'influence sur les
ouvriers res lés croyants, elle doit former
un parti libre et autonome absolument
intervenus dans la lutte; ils se sont
ralliés a la devise de Woeste une
seule armée un seul drapeau, le drapeau
catholique^ comme si en politique et
dans toutes les questions matérielies la
divine religion du Christ avait un dra
peau
En réalité done dans cette lutte sociale
les Evêques out pris le parti des riches
conservateurs catholiques contre les
pauvres ouvriers, et ils ont voulu obliger
ceux-ci a grossir les rangs de l'armée
conservatrice catholique.
On sail que dans l'origine un trés grand
nombre de prètres étaient partisans
d'une démocratie chrétienne indépen
dante; a leur tète se trouvait un profes-
seur du Séminaire de Liége, M. l'abbé
Pottier, dont le programme social était
bien plus avancé que le nótre.
L'abbé Pottier fut soulenu et encou-
ragé par son évêque Monseigneur Dou-
Ireloux; jusqu'au jour oii celui-ci, dé-
noncé maiutes fois a Rome comme un
prélat imprudent et démagogue fut
mande au Vatican et y regut des remon-
trances et probablemenl un blame for-
mel.
En tout cas Mgr. l'Evêque de Liége
revint de Rome triste et déconfit; et a
son retour, en Suisse, il me dit a moi qui
avait été également mandé a Rome, mais
qui y fut traité, cela se congoit, plus
duremenl que l'Evêque. il me dit ces
paroles désolantes «M. l'abbé, il faut
faire la paix avec les conservateurs
catholiques, mème s'ils ne font aucune
concession, s'ils ne veulent céder
aucun siège aux démocrates, il faut
d faire la paix le Pape le veut.