lbs Fides classes
En lïlémoire de \W DAENS
La DBmoGratie CfirBiienne
y Un discours a rappelery
L'AYANT GARDE
de 1906 lui donnèrent-elles le coup
fatal. Vaincu il meurt k 68 ans, plus
pauvre encore que le jour 011 il entra
dans la politique.
Quelle dure legon pour ceux qui
lui reprochèrent son ambition et son
désir de parvenir. On peut dire qu'i
l'encontre des réactionnaires il fut le
serviteur du peuple et ne se fit pas
comine eux servir par le peuple.
L'abbé Daens est mort, mais ses
idéés, ses désirs d'émancipation et
l'admirable exemple dedémocratique
dévouement resteront vivaces parmi
nous.
Marchons sur ses traces, continu-
ons k suivre la voie qu'il nous a tra-
cée c'est le plus beau gage d'admi-
ration que lui doit et que peut lui
donner la Postérité.
FUNÉRAILLES
Les funérailles de notre regretté
abbé ont eu lieu lundi dernier elles
furent grandioses dans leur simplicité
De tous les coins de la Belgique
était arrivé un grand nombre d'amis
pour saluer une dernière fois le vail-
lant lutteur, tandis que du cóté con-
servateur l'abstention fut compléte.
Nous nous faisons un devoir et il
nous est permis de le dire, une joie
de le constaterCette abstention
prouve que le prétendu retour de
l'abbé Daens h leurs doctrines n'a ètè
(ju'une manoeuvre et une machination
politiques. Si les conservateurs en
effet avaient eu conscience et dans
leur for intérieur la certitude de la
conversion compléte, spontanée et
sincère de l'abbé démocrate, üs se
seraient disputé l'honneur de le con-
duire au tombeau.
Au contraire, ils ont conservé de-
vant la dépouille de l'abbé l'attitude
hostie 'vlè'"'
L'Administration communalen'a-t-
e'lle pas interdit toute manifestation
même la plus anodine n'a-t-elle pas
fait enlever les drapeaux verts en
berne, que les habitants avaient ar-
borés a la facade de leur maison dés
l'annonce de la fatale nouvelle? N'a-
t-elle pas interdit de faire paraitre au
cortège soit un corps de musique.soit
un drapeau
Les portes de l'Eglise n'ont-elles
pas été fermées aux porte-drapeaux
ce qui n'a pas empêché la cérémonie
l'Eglise et au cimetière d'être d'une
simplicité imposante jusqu'aumoment
011 Pierre Daens, prés de la fosse et
du corps de son regretté frère arécité
avec la foule recueillie les dernières
prières.
Cette douleur du peuple fut belle
grande et simple comme la vie de
celui qu'il pleurait.
L. R.
DÉCEPTION
II n'est pas douteux que le résultat
des dernières élections législatives a
porté k notre chef vénéré le coup
mortel.
Non seulement il sortait vaincu de
la lutte mais il essuyait au lendemain
de son échec, les injures les plus
grossières de ses anciens disciples et
notamment du sieur Carton. Cette
trahison fut une bien plus cruelle
épreuve pour lui, homrae droit et
loyal, que l'échec lui-même. II avait
tant espéré
II comptait fermement voir arriver
quatre députés D. C. au Parle
ment. Avec le siége de son frère et
celui de Termonde, l'abbé escomptait
six voix pour son parti.
Dés lors, disait-il, comme l'oppo-
sition va évidemment gagner un beau
nombre de siéges, sans pourtant pou-
voir espérer une majorité libérale-
socialiste, il est trés probable qu'avec
mes cinq 011 six siéges, je pourrai
jouer un röle important. On ne pour-
ra, sans mon parti, former de majo
rité. Le déplacement des voix dém.
ch. deviendrait suffisantpour élever
ou renverser un gouvernement. Si
cela arrive, comme je l'espère, je
pourrai obtenir beaucoup pour mes
braves ouvriers des campagnes.
Malheureuseipent le résultat 11e
répondit pas k son attente etdétrui-
sit ses dernières illusions. Lui même
d'ailleurs ne fut pas réélu.
f Entre les soeialistes et moi il y a un
abime disait l'abbé Daens en 1894, a son
entree a la Chambre». Ils veulent une
Société Athée moi, je dis que cette so-
ciété la est impossible, ce serait le chaos
et le désordre.
La religion est indispensable dans
toute socicté civilisée. II n'y a pas de ci
vilisation possible sans conscience et il
n'y a pas de conscience sans religion.
J'en dis autant de la propriété le
collectivisme ou le communisme est un
idéal, si nous élions des hommes parfaits
il s'imposerait dp lui-même. Vous, so
eialistes, vous considérez l'homme abs-
trait, idéal, mais 11011 l'homme tel qu'il
est, avec ses délputs, ses imperfections,
ses passions et/«r»ii égoïsme. Voila pour-
quui vu» meuu -.3 COKCCCi vi»ce»»un.. .»«c-
alisables.
Mais si nous répudions cette partie
du programme socialisle, avec les soeia
listes nous voulons venir en aide aux
ouvriers, avec eux nous voulons des
réformes radicales et promptes, propres
a sau ver la société.
Notre corps social est malade, on le
sail bien, nous sommes menacés, on le
saitaussi.Eh bien travaillons ensemble
a l'amélioration de l'ordre social. Et
quand je parle ainsi, je suis d'accord,
absolumentd'accord avec notre Chef Su
prème, le Souverain Pontife, le vénéra-
ble Léon XIII, qui a écrit aux démocra-
tes «qu'ils avaient raison de travailler a
l'obtentiou d'un ordre social plus équi-
table.» C'est done que l'ordre social tel
qu'il existe, n'est pas équitable.
Avec le Saint-Père, nous demandons
qu'011 déploie des efforts sérieux pour
arriver enfin a la paix sociale dont nous
avons un si pressant besoin.
Et pour arriver a la realisation d'une
telle oeuvre, oeuvre grandiose, nous, dé-
mocrates Chretiens, nous ne repoussons
aucun concours. Pour nous est démo
crate chrétien, quiconque aime la justice
et la vérité. (Vive approbation).
REUNION dimanche 30 courant a
11 3/4 h. du matin chez Tembal r. Royale
ORDRE DU JOUR
i° Elections communales
20 Versement a la 'aisse des Secours et a la Caisse
d'épargne.
3° Propagande.
Suivant le vceu émis par la réunion du 16 courant
d'organiser un service en l'onneur de l'abbé Daens
nous regrettons de faire savoir que jusqu'a ce jour
les pourparlers entre nos députés et le clergé n'ont
pu aboutir.
Un fait mérite d'etre relevé, qui nous
a péniblementimpressionné au coursdes
funérailles de l'abbé Daens.
Une grande partie de la foule compac
te qui'envahissait l'église d'Alost et ses
abords, 11e trouvait pas de siéges et de
places en nombre sulïisant pour suivre
la messe.
Une partie du temple cependant dans
laquelle se trouvait une centaine de
chaises inoccupées était strictement in-
terdite aux fidèles et amis de l'abbé.
Pourquoi'? Les pauvres cependantpayent
leurs chaises le même prix que les autres.
Alors quoiLe clergé d'Alost pour-
suivrait-il la séparation des classes j us
que dans son église
Et faut-il rapprocher ce fait de celui du
curé de Ste-Anne de Bruges qui, après
avoir accordé l'entrée de drapeaux bleus
dans son église, l'interdisait quelques
semaines plus tard aux drapeaux démo-
era les chrétiens.
Nous finirons bien par croire que les
Flandres seules ont lemonopole de pro
cédés aussi blamables qu'injustil'iés.
A Tissue des funérailles de notre
pauvre abbé Daens, un comité s'est
formé pour recueillir des souscrip-
tions pour élever un monument k la
mémoire de l'abbé Daens.
Nous engageons nos amis faire
parvenir leur obole aux membres
dont voici les adresses
Président Fonteyne rue Solvyns,
An vers.
Trésorier Weekers Ch. a Boom.
Secrétaire: Minnebo, conseiller com
munal, Bruges.
Pour les groupements wallons k
Laurent Gilliard, candidat notaire, k
Gembloux.
P.Robiefoid, Mont St-Martin, Liége
.uil Dctu»sari, a Cuuillci.
Martinet 5.00
Uu vrai démocrate mineur 2.00
Collecte entre amis 2.00
Uu indépendant sincère 1.00
Un groupe de mineurs 2.00
PAROLES A L'OUVRIER.
Dans un premier article, n
sommes arrivés a cette conclusion
qu'abstraction faitc de son programmede
de réformes économiques et sociales, Ie
socialisme, a cause de son caractère an-
tireligienx, ne peut pas faire le bonheur
de Phumanité.
II fautdonc nous tourner vers une au
tre doctrine sociale qui pourra donner a
l'homme le plus de bien-être matériel et
de jouissances spirituelles en mettant a
la base de son système l'idée de Dieu,
sans laquelle toute oeuvre est condam-
née a la stérilité et a la mort.
La Démocratie Ghrétienne que nous
défendons comme le moyen d'instaurcr
sur la terre le règne de Dieu, - est-elle
capable de réaliser eet idéal
Sans crainle de nous tromper, nous
affirmons que la démocratie Ghrétienne
peut procurer a l'homme la plus grande
somme de biens matériels nécessaires et
compatibles avec sa dignité.
En effet, les réformes politiques et
sociales qui sont a la base de I'oeuvre
que nous voulons édifier, le prouvent
puisque toutes aboutissent a l'améliora
tion du sort de tous par la justice et l'é-
galité.