NÜIT ROUGE
l Election d alost
(par dépêche)
,1
Au programme encore un Conle fêerique assez
décousu de Rimsky-Korsakow, d'aprés un texte
«le Pouschkine, vive la Russieet un entr'acte
do la Gwendoline, decepauvre Chabrier.
Toutes ces oeuvres nouvelles ont été entourées de
noins attemit's par l'orchestre de M. Dupont et la
Symphonie ded'Indy.en particulier, a été supèrieu-
rement jouée. On n'en prut pas dire autanc des
morceaux du répertoire qui figuraient au pro
gramme, le Songe d'une Nuit d'été et 1'ouverture
du Tannhauser surtout.
Voili bientót un quart de siècle que ce chef-(J'ceu-
*re devenu populaire iciet qu'il rend, dan3 tous les
concerts, de bonset loyaux services; mais l'orches
tre des Concerts popuiaires a tort de montrer qu'il
figure 4 ses programmes comme boucbe-trou.
Edm. C.
(Correspondance particulière de la Gazette.)
Alost, 9 décembre.
C'est aujourd'hui que se livre la lutte decisive
'entre MM. Woeste et Daens. Que va-t-il en sortirt
On est ici dans l'incertitude et il est bien malaisé de
pronostiquer.
Vous savez que le 14 octobre, M. Woeste a obtenu
les avait-il obtenues réellement? 25,000 voix et
yf. Daens 23,000. Les socialistes qui voteront pour
1 ïbbé avaient 2,000 voix, ce qui met les deux con
currents au même point.
II s'agit done de savoir si les petites manoeuvres
venues de l'évêché, les lettres de secrétaire, la for
midable campagne do calomnies et de mengonges
menéo par le clergé ont fait perdre 4 l'abbé assez
de voix pour que celles des. trois mille aoüteurr
revenus de France depuis le 14 octobre les neuf
dixièmes de ces voix lui sont acquises ne suffisent
point k assurer son triomphe.
Lors de la dernière campagne électorale, c'est
pendant lés deux derniers jours que les amis.de
M. Woeste avaient fait la propagande la plus
acharnée, et ils avaient réussi.
Cette fois encore, on a mobilisé depuis vendredi
curés, membres de conseils de fabrique, instltu-
teurs et gardes champêtres; mais les populations
rurales s'habituentüces manceuvreset ne s'y laissent
plus prendre. Cela a raté comme a raté cette tenta
tive éliontée de scandale que nous dénongait avant-
hicr notre correspondantune femme payee pour
dëshonorer l'abbé.
Hier, X Sotteghem, il y avait quatre mille per-
tonnes au meeting de l'abbé qui a été obligé de s'ar-
rêter trois fois en route, pour parler. On lui a fait
de longues ovations. En sorte que les partisans de
l'abbé Daens ont bon espoir. Ils n'afnrment
mais espèrent sérieusement. C'est ce que viennent
de me dire MM. Van Bunnen et Plankaert, les can-
didats démocrates a l'élection du 14 octobre, qué
J'ai vus tantót.
Le terutin ici est trés calme. J'ai fait le touf
des bureaux. Deux pancartes se retrouvent dans
chacun, l'une portant simplement: Votex pour
l'abbé Daens l'autre recommandant la liste
Woeste et portant, dans la case de la liste Daens
Brijvoudig verbond
Scheurmaekers
Liberalen
Socialisten.
Ce qui veut dire
J* Tivple alliance
- Perturbateurs
L'^éraux
ocialistes.
ouvriers s'aiTêtent devant cette pancarte
manifestant leun oolère. assez bruyamment.
On distribue aussi des cartons
Gedenkt den martclaer priester Daens.
- Rappelez-vous lc martyr abbé Daens.
Mais tout, jusqu'a présent, est parfaiteraent calme
Pt on ne signale aucun incident dans les bureaux de
vote gardés par des pompiers armés de fusils.
Rien que ga t
amis de M. Van Wambcke qui regardent, la mine
un peu longue.
A Alost, du reste, il semble vraiment qu'il n'y
ait que des partisans de l'abbé.
On a arraché partout des affiches des eonserva-
teurs débutant par ces mots «Votez pour les
socialistes.
Les membres des bureaux de yote vont se reposer
jusque cinq lieures, ce qui fait croire que le dé-
pouillement ne commencera que tard et que le
résultatne sera pas connu avantdix ou onze heures.
(PAR DÉPÊCHES)
Alost. 5 heures soir.
Calme complet. On ne signale d'incidents nulle
part.
J'ai vu l'abbé Daens qui se tienten permanence
au Land van Aalst, avec M. Van Bunnen et
M. De Pelsmaecker. lis ont toujours trés grand,
espoir.
On signale dans plusieurs bureaux ruraux un sé-
rieux accroissement du nombre des voix en faveur
de l'abbé. Les aoüteurs les frangais -.ont beau-
coup donné. On craint seulement pou'-Grammont.
trés travaillé et trés corrompu par les conserva-
teurs.
Les campagnards commencent X arriver ici. II
pourrait y avoir du tapage lorsqu'arriveront les
premiers résultats.
Le résultat final sera connu fort tard.
Un symptöme Le Cercle catholique a décidé qu'i
ne siègerait pas cesoir; les autres cercles politi-
ques tiendront séance.
Alost, S h. 1/2 soir.
Le canton de Grammont qui, le 14 octobre, do/i-
nait 1,000 voix demajorité a la liste Woeste, donne
aujourd'huiWoeste 4,430. Van Wambeke 4,280,
Daens 4,227, De Backer 3,984.
Le canton de Sotteghem donne 1,950 voix de ma-
jorité X la liste Woeste il en donnait en octobre
600.
Comme le canton d'Alost donnera 2,200 a 2,400
voix de majorité a la liste Daens et que Herzeele
est bon, on commence tl croire sérieusement que
MM. Woeste et Daens passeront.
II y a foule sur la Grand'Place. On chante con-
stammentVivan pastor Daens
Alost, 9 h. 45.
Résultats approximatifs.
II reste k connaitre les résultats de trois bureaux
d'Alost et du canton d'Herzele, que l'on presume
favorables a l'abbé Daens. Celui-ci n'a plus qu'a
regagner 240 voix pour dépasser M. Van Wambeke.
II parait done de plus en plus certain que ce sont
MM. Daens et Woeste qui passeront.
La foule est trés grande sur la Grand'Place,
piais elle est trés calme. De temps il autre seule
ment des acclamations retentissent en faveur de
l'abbé.
Elle comprendra une galerie des machines, une
galer.e des arts libéraux; oil y orgamsera une
foule de concours et d'attractions, notarament le
dimanche. On ne dit pas jusqu'a présent s'il y aura
une ruc du Caire.mais le voisinage de celle de 1'Ar
senal la rend, en tous cas, pres<(ue superflue.
L'ingénieur chargé de l'organisation générale est
déjü en permanence il Charleroi et les promotours
comptent constituer bientót ua Comité local d'in-
dustriels chargés de les aider dans leur tèche.
A Verviers.
(Correspondance parliculièra de la Gazette.)
L'Ecole des textiles.
Verviers, 9 décembre.
M. Ie ministre De Bruyn et. les fonctionnaires
supérieurs dc son département;, le gouverneur de
ia province de Liége et les députés permanent»
viendront domain, lundi, il Verviers pour inaugurer
l'Ecole supérieure des textiles.
Cette École, un grandiose bailment exécuté
d'après les plans de 1 architects Vivroux, est due 4
la générosité des industriels verviétois. Elle com-
porte une école professionnelle du soir pour les
ouvriers et une école supérieure pour former des
directeurs de fabrique et d'usine. De vastes ateliers
sontannexés a l'Eéole.
Après l'inauguration, qui a lieu k trois heures,
banquet offleiel a la Société .1 Harmonie etrepré-
sentation gala au Grand-Théatre.
Nos députés socialistes one décidé de s'abstenir.
5
De» o'
(Autre correspondance
Alost, 9 décembre, 2 heures.
Je viens de faire une petite tournée dans les en
virons. II fait, partout, absolument calm e. Calme
complet a Ninove, comme a Herzeele, comme dans
les villages environnants.
II v a bien, de-ci de-li, il Erembodeghem, par
exemple, qnelques algarades entre Daenistes
C-: Woestistes -. Mais dans ce pays oü la nature
semble si calme. les hommes paraissent placides
aussi, et dans les villages oü le curé, devant les
bureaux de vote, déclame contre l'abbé, on se con
tente de faire le vide autour de lui.
A Ninove on croit trés fermement X une majo
rité cn faveurde l'abbé.
A Alost aussi on se montre plein de confiartce.
L'abbé Daens se proménc cn villé, accompagné de
M. Van Bunnen. Une foule d'au moins trois mille
personnes l'escorte, cliahtant:
Vivan pastor Daens
En hij maul er wezen,
ét l'acclamant longuement.
Au balcon de l'Hötel de Ville, je vois quelques
UA
Oü allez-vous?
Elle eut un souriro hautain.
Suis-je forcée de le dire?
Je suis obligé de vous interroger.
Eh bien 1 je vous répondrai quand nous serons
wculs. Je n'ai pas besoin que tout le monde sache
ve que je suis venue faire. Vous ne me prenezpas
pour une espionne, vous, n'est-ce pas?
Assurément non, dit le prince, sans être tout
A fait convaincu.
II fitun geste, ct ies francs-tireurs s'éloignèrent.
II y avait dans le poste un feu qui s'éteignait,
car la matinée avait été fraiche.
Swarga s'en approcha. présenta ses petils pieds
ii la flamme. Elle avait l'air trés 4 l'aise, chez elle,
sans la moindre apparcnce de géne et d'émotion,
tandis que le prince était tout tromblant. La jeune
femme avait peu changé. Elle avait toujours ce beau
teint pale et mat qui avait été autrefois 1'adoration
dc Réné. Ses yeux avaient la même flamme, son
sourire la même grace hautaine. Le costume qu'elle
avait pris lui allait 4 mervcille. faisant ressortir
les rondcurs admirables de la poitrino et de ses han
dles. Le prince sentait tout son sang s'allumer,
tout son arnour rncien lui revenir au cceur. II
n'osait faire un mouvement, un geste, prisd'un tel
trouble qu'il lui ««mblait qu'il allait s «vanoulr.
usage de son medicament, il n'on est pas cinq qui
meurent de ce mal...
Plus on tardc d'appliquer le remdde, plus la
guérison devient difficile, parco que la diplitérite
se compliquecommunément alors d'autres maux. -
Behrlng ne se considère done pas comme vaincu
au contraire 1
Void du neuf! Ilier.cijsq cents sarchitectes, venus
de tous les coins de l'Allemagne.ont donné une fête
4M. Wallot, le constructeur de Reichstag.Une ma
quette du monument, couronnée de lauriers, flgu-
rait sur un socle. On a fait retentir les trompettes,
on a chanté des hymne», prononcé des discours
renversants; puis M. Wallot, prenant 4 son tour la
parole, a dit ceciNous batissons pour les archi-
tectes(ü). II est trés difficile 4 présent, presque im
possible quo l'art devienne populaire les goüts
sont trop changeants. Tous, architcctes, peintres,
sculpteurs et ingénieurs, nous sommes les victimes
des caprices des masses
Quelle belle théorie pour les impuissants. Vous i heureuso qui, en un instant, fut entouréc de flam-
ne trouvez pas que le Reichstag soit un chef-d'ceu-1 mes. AtTolée, elle se précipita dans l'escalier en
vre? Etes-vous architecte? Non? Mais cen'est pas pourpoussant des appels désespérés.
•ous qu'il est fait. Mèlez-vous de vos affaires! Fort
bien. Mais que devient alors le proverbe Qui paie
commande Ce n'est pas pour les architcctes, mais
pour lui-même que le peuple allemand a dépensé
37 millions et demi de francs au Reichstag.
Enfin, l'habit, liumilié, bafoué, méprisé au profit
de l'uniformc. a trouvé ses défenseurs. On l'appelle
fièrement main tenant le vêtement du citoyen-indé-
pendant. L'uniforme indique le service
A Liége.
(Correspondance particulière de la Gazette.)
Association libérale.
9 décembre 1894.
L'Association s'est réunie ce matin,sous laprési-
dence de M. Magis, sénateur, pour élire son prési
dent et son Comité et procéder au choix d'un candi-
dat pour l'élection du 23 décembre.
M. Warnant a été proclamé président.
Le seul candidat présenté pour les'élections
législatives est M. Hanssens.qui a prononcé un ex
cellent discours.
Son succès a été trés vif.
Aucune candidature ne lui étant. opposée, M. Ma-
gis a proposé d'acclamer celle do M. Hanssens, ce
que l'assemblée a fait avec enthousiasme.
Voil4 done la lutte défthitivement engagée pour
le 23 décembre. La foule qui se pressait 4 ('Asso
ciation fait espércr le succès et ilénote qu'4 Liége
le parti libéral vit encore.
A Gand.
(Correspondance particulière de la Gazette.)
A l'Union des employés.
Gand, 9 décembre.
L'Union des employés a inauguré aujourd'hui,
dans une brillante cérémonie.son drapeau. Le gou
verneur, le bourgmestre, plusieurs sénateurs et
représentants de Gand, ainsi qu'une foule d'autres
autorités,parmi lesquelles des généraux et des offi
ciers supérieurs, assistaient a cette solennité, qui
avait lieu 4 la Salle Gtrillaume Teil.
Cette remise solennelle du drapeau aux couleurs
nationales a cu un earactère vraiment patriotique
C'est M. J. Do Bruyne-Miry qui a prononcé le
discours d'inaugUration etaretracé en termes cha-
lcurenx l'teuvre des employés et leurs aspirations
son allocution, terminée au cri de - Vive le Roi
a été saluée de longues acclamations.
Unopartie artistique asuivi; elle sc donnait avec
le concours de lamusique du ler régiment de ligne,
cle divers artistes du Grand-Théatre et de Mme Ge-
vaert Steven, professeur au Conservatoire.
Succès de bon aloi pour tous et fête excellente
qui fait bien augurer de la vitalité de l'Union des
omplovés.
A Charleroi.
(Correspondance particulière de la Gazette)
L'Exposition de 1895.
Charleroi, S décembre.
C'est décidé, Charleroi aüra son Exposition inter
nationale l'année prochaine. Les promoteurs,
MM. Harbelot, Bisset et Jacques Motte, ont obtcnu
l'avis favorable de notre administration communale,
qui n a d'ailleurs été sollicitéc pour aucun autre
concours que celui de sa bienveillance et de son
patronage.
L'Exposition s'ouvriraii le 13 avril 1895 pour se
fermer 4 la fin d'octobre. Elle serait installée sur les
terrains domaniaux compris entre les écoles de la
Ville-Haute et la rue de l'Arsenal, soit une surface
de 15,000 mètres carrés environ.
La surface couverte serait de 5,000 mètres, le
reste étant occupé par des jardins. Cette Exposition
n'aura pas les proportions dos World's fair, mais
elle n'en contribuera pas moins 4 signaler notre
ville 4 l'attention générale.
Liége, 6 h. 1/2 soir.
Les pottiéristes ont décidé aujourd'hui qu'ils
s'abstiendraient a l'élection du '23 dc ce mois.
Cette attitude, qui était próvue, leur a été dictée
par l'évéque qui, dans une lettre pastorale, leur a
fait nettement sentir que leur abstention s'imposait.
La déoision qu'ils ont prise donne un intérêt
nouveau 4 l'élection,car elle permettra de se rendre
un compte exact des force» respcctives des partis.
Les pottiéristes out caché leur soumission ah-
sólue auxordres de l'évéque sous divers motifs. Ils
ont, notnmment, déclaré'dans leur ordre du jour
que leur organe, le Bien du peuple, devenant quo-
tidien 4 partir de janvier, c'ètai: 14 une affirmation
suffisantc de la vitalité du parti pour qu'il puisse se
dispenser de lutter dans cette election.
D'un autre eöté, ils critiquent hautement l'in-
transigeance des catholiques purs, bien que ce soit
la main dans la main que catholiques et pottiéristes
iront au scrutin du 23.
Pourquoi était-elle ici Qu'y venait-elle faire
René se rappela 4 cette minute l'accusation portee
autrefois par son père contre le tuteur, le cheva
lier Karl Strenner.
II y avait quelque chose de louche autour de ces
deux personnages, et il n'était pas naturel qu'une
•jeune femme comme Swarga se promenat par les
routes en pays de guerre, déguisóe cn homme, si
elle n'était pas chargce de quelque mission mysté-
rieuse et inavouable. Telle était l'idée qui avait
frappé René tout de suite. Mais Swarga était si
jolie, avait les yeux si candides, la bouche si pure,
qu'il l'avait repoussée aussitöt. Si le chevalier était
un espion, il était impossible que Swarga trempat
dans ses trahisons. Swarga était pure, elle allait lui
donner toutes les explipations.
Dependant la jeune femme, après s'être chauffée
quelques secondes, se retourna 4 demi,dans une at
titude nonchalante et alanguie.
Les eliemins sont exécrables par ici, dit-elle.
J 'ai marché 4 peine une heure, et j'ai les chaussures
toutes boueuses. Et que dit-on de la guerre Avez-
vous des nouvelles?
Comme René ne répondait pas, elle se tourna
tout 4 fait et le regarda.
Mais qu'avez-vous? s'écria-t-elle. On vous
croirait changé en statue. C'est ma présence qui
vous pétrille ainsi? Elle est un peu inattenduc, il
est vrai. Vous m'aviez oublié, n'est-ce pas? Vous ne
pensiez plus 4 moi. Vous viviez tranquille prés de
votre pot au feu conjugal. Car vous êtes marié,
n'est-ce pas
René inclina la tête.
Vous avez des enfantst
Unefille.
Comme c'estcurieur, hein!... Voili plusieurs
années... Mais ce n'est pas ma vue qui vous trouble,
n'est-ce pas? car il y a longtemps que je n'eiiste
plus pour vous.
Elle eut un oetit mouvement coqu<ft
Lettre de Berlin.
Correspondance particulière le la GazetteJ
Confiance soeiallste. Le Sérum. Féte
d'architectes. Habit contre uniforme
EstamiDet nouveau genre. Les Bénéfices
musicaux de l'Empereur. Guerre au grec
et au latin.
Berlin, 8 décembre.
Fort curieuse est la maniöre dont les socialistes
accueillent le projet de loi antirévolutionnaire.
Leur organe central écrit Enfin, le voil4, le
terrible projet qui a déj4 abattu un cliancelier et
ministre-président. Est-ce que nous nous inquiétons
de eet avorton impüissant? On aurait pu le rendre
dix fois plus séyèro encore qu'il ne nous cüt pas
laisses moins indifférents. Ce n'est pas avec cette
machine-li qu'on retardera d'un jour le triomphe
de nos idéés. -
Les socialistes ne parlerit plus autrement. Ils
sont de plus cn plus sürs d'etre les maitres ici
avant l'expiraiion du $ix® siècle.
Dans l'exposé des motifs du projet soumis au
Reichstag llgurent les lignes suivantes - Depuis
quelque temps les socialistes, on en a les preuv
s'efforccntd'introduire leurs doctrines dans l'armée
et la marine. Si. jusqu'ici, leurs tentatives n'ont
pas eu de succès, il faut cependant constater que
parmi les nouveaux incorporés il en est un grand
nombre qui, depuis leur enfance, ont vécu
l'influence de théories révolutionnaires.
C'est la première fois que lo gouvernement avoue
que le socialisme a fait son entréedans les casernes.
M. Behring.l'inventeurdu «heilserum«,vapublier
chez O. Haering (Berlin) une brochure oü il pré-
tend que sur cent malades dc la diphtérite qui,
dans les quarante-huit premières heures ont fait
Vous me trouvez changée, hein? Vous me
regardez avec une fixité... Est-ce en bien ou est-ce
en mal?
Je vous trouve plus belle que jamais, dit
sourdement René.
Oh! oh! s'écria-t-elle on éclatant de rire, une
(dóclaration? Je vous préviens qu'il est trop tard. Je
suis mariée, moi aussi.
René ne put réprimer un soubresaut.
Vous étcs mariée
Mais oui... Qu'y a-t-il 14 de si étonnant? Votre
surprise est presque impertinente, mon cher.
Je vous demande pardon, bégaya le prince.
Vous croyiez done que personne ne voudrait
de moi paree que vous m'avez dédaignée
Ah 1 dedaignée
Ce n'est pas vrai?
Si j'avais été libre
Vous dites cela aujourd'hui, paree que vous
savez que cela ne peut avoir aucune suite.
Je vous jure...
Nevousdonnez done pas cette peine. Vous
voudriez me faire croire que vou» m'avez aimée
Oh! oui, beaucoup. Etj'aurais été heureux.
Vous me faites rire. Savez-vous ce qu'a fait,
pour me prouver son amour, celui qui m'a épou-
sée?
Non.
II aabandonné sa carrière, son pays, sa fa
milie.
Mes compliments, murmura René.
C'est de l'amour, cela.
En effet.
Vous ne m'aimiez pas ainsi, vous?
Dieu m'est témoin que je vous aimais de toute
mon 4me, mais il est des choses qu'un homme
d'honneur...
Elle éclata de rire.
Vous me faites rire avec votre honneur..
dés demain, si je vcuv
soir place ile la Motinaie, 4 l'angle de la rue du
Fossé-aux-Loups.
Un vieillard, M. Verhoeven, demcurant rue de
Ma'.incs, 12. qui traversait la place dc la Monnaic, a
été renversé par un cycliste qui arrivait 4 fond de
train do la ruc du Fossé-aux-Loups.
Des passants ont relevé le pauvre vieux dans un
état pitoyablc; il av&it la face complètemcnt meur-
trio et se plaignait en outre de doulours internes.
Transporté aussitót 4 Thöpital Saint-Jean, il y a
regu les soins que nécessitaient ses blessures et a
été ensuito reconduit chez lui.
Le cycliste. cause de eet accident, s'est vu dresssp
procés-verbal. II roulait 4 une allure immodérée.
Encore un drame du pétrole. Samedi
soir, un grave accident dü au pétrole a mis en émoi
le quartier de la ruc de Cureghem.
Au n°,3 de cette rue habitent, avec leurs enfants,
les époux Benoit.
Samedi soir, Mme Benoit, so trouvant seule au
logis, voulut allumer dn rechaud au pétrole, mais
lo reuversa. Lo réchaud lit explosion et lo liquido
enflammésc répandit immédiatement sur la mal
Les autrés locataires attirés par ses cris se préci-
pitèrent 4 son secours ct, sans perdre leur sang
froid, parvinrent 4 éteindre les Hammes mais la
Sauvre femme avait le corps couvert de brulures
orribles. On l'a transportée mourante 4 l'hópital
Saint-Jean.
--• Accident de travail. Samedi soir, un
vit.rier, Armanrt Van Cortenberg, était occupé 4
nettoveria vitrine de sa demeure rue aux Laines. 96.
Souirain l'échclle sur laquelle il était monté glissa
les dalles du trottoir, rendu humidepar lapluio.
Et le frac? ripostentceux qui ontdesbrandebourgs et pauvro homme tomba d'une hauteur de" trois
et des galons dorés. C'est le gala des gargons de café. mètrcs. Dans sa chute il s'est fracturé le pied droit
Et voila la polémique engagée. Nous la devons a j ot sv;St fait en outre des blessures assez graves 4
l'honorable président du Parlement, M. de Levet-la tète.
zow, qui, a l'inauguration du Reichstag, s'est mon-1 La victimo a d'urgence été transportée 4 l'hèpital
tré cn major de la Landwehr On prétend qu'il i Saint-Pierre.
devait étre cn habit, comme dirigeant de l'assem- Une rouée coquine. Une femme figée
blée élue par le peuple. d'une cinquantaine d'années s'approchait précau-
Les partisans de 1'uniforme ont fait remorquer tionneusement. dimanche matin.de l'échoppe d'une
combion.a la têle de l'inauguration, étaient effaces, marohando do vola.lles ótabl.e rue des Halles et
semblaient „odestes e, pre'sjuo
ques porteurs du pauvre habit noir. I.4-dc»sus La marchande> cependant, qui avait vu le larcin,
éclate laréponse que l'habit indique 1 homme libre. j se mit Ja p0UrsUite de la voleuse et lui arracha le
On l'a trop dédaigné, il prend sa revanche. I corps du délit. Puis, comme passait un agent judi-
ciaire, elle lui désigna la coquine.
On raconte qu une sociéte pansienne Ment de se L(J olicier an.ét= donc la femme et la conduisit
fonder pour établir sur les boulevards des Stehbier-1 an bureau de la police judiciaire, oü se passa alors
hallen ou cabarets.oü l'on reste debout a l'instar de un0 scgne vraiment émouvante la femme, qui
ceux qui depuis un an environ font fureur ici. 1 pleurait 4 cliaudes larmes, s'afracha les cheveux et
L'homme qui, pour le moment, s'enrichit 4 supplia l'offlcier de police de laremettreen liberté.
Berlin est l'inventeur de ce nouveau genre d'esta- i Je suis veuve, criait-elle; et, 4 la maison mes
minets. II a commencé par ouvrir un petit Steh-|cinq petits enfants m attendent avec anxiété; ils
bierhalle, qnelqae partaifboat de Ia villen ^nsun
quartier populaire. Le succès fut instantané eUel mauvai*e actiüIl dont je me rcpens de tout mon
ne voit plus que de pareils cabarets, mème
dans les ruesprincipales. On les appelle aussi Bier-
quollen, sourcesdo biöre.
Je n'y suisjamaisentré; mais, en passant, on les
voit presque toujours pleins. Pas de tables, pas de
chaises. Dans le buffet deux ou trois gargons qui
ne font que pompcr aux sources - soutorraines et
coeur. Je vous en supplie, laissez-moi partir, mon
bon monsieur, c'est la misère, je vous le jure, qui
m'a poussée au vol.
L'offlcier de police allait se laisser émouvoir
quand, par acquit de conscience, il fit rechercher au
bureau des casiers judiciaires si quelques notes
concernant la veuve ne s'y trouvaient point.
C'était 14 une heureuse inspiration, car l'offlcier
deux tranches d'eeuf, de saucisson ou deux sardel-
ies. On boit et on mange ainsi 4 bon compte et ra-
pidement. En cinq minutes on est restauré.
L'Empereur a dêj4 gagné 33,600 Mark avec son
morceau de musique. II a donné la sommc 4 une
égliseen construction prés du Jardin Zoologique.
On vient de publier la statistique des écoles su
périeures non latines. En 1882, elles comptaient
12,000 élêvesclles en ont 4 présent 36,000. Quand,
ponr l'amour du ciel, débarrassera-t-on compléte-
ment nos enfants tie cette vieille langue de^lloipains
qui n'ont jamais été que nos exploiteurs. /La société
changcrait do face si, au lieu d'apprendre pendant
six ans le latin et le grec, les écoliërs européens
étudiaient aussi longtemps les grandes langues
vivantes.
invisibles toutes lesbières imaginables. Le verre nede _olice apprit ainsi que ceflc qui j0uait a s'y mé-
coüte. je crois, que 10 pfennig. Naturellement il i prendre cette comédie de la douleur, était une rouée
est petit, et pour 10 autres pfennig (121/2 centimes) COquine qui avait été plusieurs fois condamnée pour
on obtient en suslamoitié d'un pistolet avec, dessus, des fails analogues.
Au lieu de la mise en liberté qu'elle réclamaif
on lui a offert une celluie confortablemnntchauffeé
4 la prison des Minimes, oü, pour tout repas, au
lieu du succulent poulet en question, elle a pu se
contenter du modeste rata desprisonniers.
YOYEZ LES GALOCHES 4 - La
Franco-Beige 75, BJ du Hainaut, Bruxelles.
(309
Acte de probité. Un des vendeurs de la
Gasette, Michel Trappens, a trouvé samedi, ruc de
l'Ecuver, une magniflque pélerine de dame, d'une
valeur de 400 francs, qui portaiU'adresse de lamai-
.n Hirscli, ruc Neuve.
Le brave gargon s'est aussitót empressé d aller
porter sa trouvaille 4 la maison oü elle avait été
confectionnée.
Chocolat Delacre(pur), 51,r.Madeleine.(4234
A Verviers. Une agression drama-
tique. Une grève de tisserands. De notre
-correspondant, le 9
Une agression inqualifiable, qui a eu des suites
extrêmement graves, a étó tentée hier soir, vers
9 heures 30.
•- Un ouvricr flleur, Jean-Lambert T.emine, ago
de 53 ans, retournait chez lui, rue Mancombroux,
revenant de sa besogne, lorsqu'arrivé au passage a
niveau de larue du Midi, trois individus qu'il ne
connait pas l'ont assailli, roué de coups et, finale-
ment, lancé par-dessus lc murde clöture du ch'emin
de fer.
Le malheureux alia s'abattre au bas du talus.Au
bout' de quelques instants, remis de l'étourdissemcnt
momentané dans lequel il se trouvait, Lemine re-
grimpa le talus. Au moment oü il arrivait au som
met, un train passait, et le malheureux, qui n'avait
pu se garor, fut tamponné par la locomotive il
retomba au bas du talus. C'est 14 qu'on l'a retrouvé,
gisant, avec le bras droit fracturé 4 deux places, la
cuisse gauche affreusement mutilée et portant en
outre a la tète de terribles blessures.
L'état du pauvre diable est extrêmement grave.
La justice informe.
On nous écrit, d'autre part, le 9
II semble que la fatalité s'acharne sur notre
industrie drapièrevoici que des bruits de grève
circulent 4 nouveau.
Cela commence par une grève de tisserands 4
l'établissemont Bragard-Baudon, de Dison. Le
motif? Unouvrier quo l'on prévient d'une baisse
de salaire 4 l'achèvement de son travail,
u Le syndicat a pris fait et cause pour luil'éta-
Les faite divers.
Gare au billonRappelez-vous qu'4 partir
do mardi, la monnaie de bronze ne sera plus regue
dans les caisses de l'Etat qu'avec une perte de 20p".c.
Attention donc!
Chemin de fer du Nord. A l'occasion
des fêtes de Noël. il sera organise un train de plai-
sir 4 marche rapide et 4 prix reduits entre Bruxel
les et Paris.
I.e depart aura lieu de Bruxelles 4 10 h. 28, dans
la nuit du samedi 22 au dimanche 23; l'arrivée 4
Paris, après arrêt 4 Mons 411 h. 43, 4 Framerics
a 11 h. 52 et 4 Quévy 4 minuit 4, est flxée 5 h. 26
Prix des billets (aller ot retour)Au départ de
Bruxclles-Midi, 2° classe 17 fr. 80,3® classo 11 fr. 35;
aux départs de Mons, Frameries et Quévy, 2° classe
14 fr. 30, 3e classo 8 fr. 95.
Le retour s'efl'ectuera par un train spécial qui
partiradeParis-Nordiejeudi27 décembre a 4 h. 10
du soir, pour arriver a Bruxellcs-Midi a 10 h. 30.
Le nombre de billets éiant limiié, la distribution
s'en effcctuera 4 l'avance; elle commencera le di-
manche 16 pour être close le samedi 22,4 7 heures
du soir.
11 ne sera pas admis de bagages 4 l'enregistre-
ment.
Accident de bicyclette. Un accident dü
4 l'imprudence d'un cycliste s'est produit samedi
Elle s'arrêta brusquement, craignant d'en avoir
trop dit. Mais René ne l'écoutait pas. En quoi son
honneur pouvait-il courir des risques du fait de
cette femme qui lui était complètemcnt étrangère,
qui serait partie dans une heure et qu'il ne rever-
rait sans doute jamais? II ne l'écoutait pas. II la re-
ganlait, émerveilló. Jamais elle ne lui avait paru
si belle, si tcntantc. II n'y avait pas jusqu'4 son air
narquois, son costume masculin, qui no lui donnat
plus de montant ot de seduction. Puis il parait
qu'elle était mariée, qu'elle avait appartcnu 4 un
autre, qu'un autre avait tenu dans ses bras ce corps
si ferme et si souple tout 4 la fois. 11 y avait plus
d'une semaine que René était séparé de Jeanne. II
était dans toute la force de l'age, et la présence de
cette femme qu'il avait aimée, si ardemment dé-
siróe autrefois, l'affolait, lc grisait. Le parfum lé
ger qui se dégageait d'elle, de ses cheveux, de
toute sa chair, lui montait au cerveau, mettait le
feu dans son sang.
Swarga s'apercevait de son trouble... et son sou
rire ironique ne le quittait pas.
Elle avait cessé de présenter 4 la flamme ses pe
tits pieds chaussés de fines bottes vernies. Elle
s'était levée. Elle paraissait disposée 4 s'en aller.
Mais le temps se passé, dit-elle.
René sursauta violemment.
Vous allez partir?
Dame je ne puis pas rester toute la journée
ici, 4 moins toutefois que vous ne me reteniez pri-
sonnière...
Prisonnière
Si vous me prenez pour une espionne, comme
vos idiots de soldats.
Une espionne. vous
C'est pour cela qu'on m'a arrêtée.
Je béni3 lc ciel, fit René, de l'erreur com-
mise, puisque cette erreur m'a permis de vous re-
voir.
Ta. ta, taje connaia l'antienne..i II n en est
pas moins vrai que j'ai perdu un temps précieux...
qu'on m'a fort malmenée.
On vous a malmenée
Sans le vouloir, pcut-ètre, mais ils ont la main
un peu rudc, vos soldats. C'est vous qui comthandez
ce poste
C'est moi. Et je vous fais des excuses, en leur
nom. Us sont un peuaffolés en ce moment. L'en-
nemi est, parait-il, tout prés.
Oui, j'ai eu des nouvelles. Vous pourriez bien
être attaqués d'un moment 4 l'autre, 4 moins que
les Bavarois ne Tassent un mouvement tournant.
Ah! vous savez que ce sont des Bavarois?
II parait... cesont les journaur. qui le disent.
H y a huit jours que je n'en ai pas lu un.
En voulcz-vous?
Avec plnisir.
Elle tira deux ou trois journaux de sa poclie, les
lui donna, puis de nouveau se dirigea vers laporte.
Ainsi, dit René, vouspartez?
Mais oui... on m'attend.
Votre mari
Précisément.
Et vous allez loin?
Non, tout prés.
Lescheminssontsi peu sürs... Mc permettez-
vous de vous faire accompagner par quelques-uns
de mes hommes?
Non, merci. Je ne ouis pas poitronne, et ja
m'en tircrai toujours.
René restait rèveur, la contemplant.
Ainsi, murmura-t-il, vous allez partir?
Mais oui, flt-elle en riant, qu'avez-vous?
Et nous ne nous verrons plus?
Probablemcnt, répondit-elle d'un ton dégagc.
Cc!a ne me semble plus possible, maintenant
que je vous ai revue', que nous nous ne revoyion
plus.
En voil4 une idéé!
II me semble aue ie n'ai 'onnitS TOSSé-de vous