NÜIT ROUGE l Election d alost (par dépêche) ,1 Au programme encore un Conle fêerique assez décousu de Rimsky-Korsakow, d'aprés un texte «le Pouschkine, vive la Russieet un entr'acte do la Gwendoline, decepauvre Chabrier. Toutes ces oeuvres nouvelles ont été entourées de noins attemit's par l'orchestre de M. Dupont et la Symphonie ded'Indy.en particulier, a été supèrieu- rement jouée. On n'en prut pas dire autanc des morceaux du répertoire qui figuraient au pro gramme, le Songe d'une Nuit d'été et 1'ouverture du Tannhauser surtout. Voili bientót un quart de siècle que ce chef-(J'ceu- *re devenu populaire iciet qu'il rend, dan3 tous les concerts, de bonset loyaux services; mais l'orches tre des Concerts popuiaires a tort de montrer qu'il figure 4 ses programmes comme boucbe-trou. Edm. C. (Correspondance particulière de la Gazette.) Alost, 9 décembre. C'est aujourd'hui que se livre la lutte decisive 'entre MM. Woeste et Daens. Que va-t-il en sortirt On est ici dans l'incertitude et il est bien malaisé de pronostiquer. Vous savez que le 14 octobre, M. Woeste a obtenu les avait-il obtenues réellement? 25,000 voix et yf. Daens 23,000. Les socialistes qui voteront pour 1 ïbbé avaient 2,000 voix, ce qui met les deux con currents au même point. II s'agit done de savoir si les petites manoeuvres venues de l'évêché, les lettres de secrétaire, la for midable campagne do calomnies et de mengonges menéo par le clergé ont fait perdre 4 l'abbé assez de voix pour que celles des. trois mille aoüteurr revenus de France depuis le 14 octobre les neuf dixièmes de ces voix lui sont acquises ne suffisent point k assurer son triomphe. Lors de la dernière campagne électorale, c'est pendant lés deux derniers jours que les amis.de M. Woeste avaient fait la propagande la plus acharnée, et ils avaient réussi. Cette fois encore, on a mobilisé depuis vendredi curés, membres de conseils de fabrique, instltu- teurs et gardes champêtres; mais les populations rurales s'habituentüces manceuvreset ne s'y laissent plus prendre. Cela a raté comme a raté cette tenta tive éliontée de scandale que nous dénongait avant- hicr notre correspondantune femme payee pour dëshonorer l'abbé. Hier, X Sotteghem, il y avait quatre mille per- tonnes au meeting de l'abbé qui a été obligé de s'ar- rêter trois fois en route, pour parler. On lui a fait de longues ovations. En sorte que les partisans de l'abbé Daens ont bon espoir. Ils n'afnrment mais espèrent sérieusement. C'est ce que viennent de me dire MM. Van Bunnen et Plankaert, les can- didats démocrates a l'élection du 14 octobre, qué J'ai vus tantót. Le terutin ici est trés calme. J'ai fait le touf des bureaux. Deux pancartes se retrouvent dans chacun, l'une portant simplement: Votex pour l'abbé Daens l'autre recommandant la liste Woeste et portant, dans la case de la liste Daens Brijvoudig verbond Scheurmaekers Liberalen Socialisten. Ce qui veut dire J* Tivple alliance - Perturbateurs L'^éraux ocialistes. ouvriers s'aiTêtent devant cette pancarte manifestant leun oolère. assez bruyamment. On distribue aussi des cartons Gedenkt den martclaer priester Daens. - Rappelez-vous lc martyr abbé Daens. Mais tout, jusqu'a présent, est parfaiteraent calme Pt on ne signale aucun incident dans les bureaux de vote gardés par des pompiers armés de fusils. Rien que ga t amis de M. Van Wambcke qui regardent, la mine un peu longue. A Alost, du reste, il semble vraiment qu'il n'y ait que des partisans de l'abbé. On a arraché partout des affiches des eonserva- teurs débutant par ces mots «Votez pour les socialistes. Les membres des bureaux de yote vont se reposer jusque cinq lieures, ce qui fait croire que le dé- pouillement ne commencera que tard et que le résultatne sera pas connu avantdix ou onze heures. (PAR DÉPÊCHES) Alost. 5 heures soir. Calme complet. On ne signale d'incidents nulle part. J'ai vu l'abbé Daens qui se tienten permanence au Land van Aalst, avec M. Van Bunnen et M. De Pelsmaecker. lis ont toujours trés grand, espoir. On signale dans plusieurs bureaux ruraux un sé- rieux accroissement du nombre des voix en faveur de l'abbé. Les aoüteurs les frangais -.ont beau- coup donné. On craint seulement pou'-Grammont. trés travaillé et trés corrompu par les conserva- teurs. Les campagnards commencent X arriver ici. II pourrait y avoir du tapage lorsqu'arriveront les premiers résultats. Le résultat final sera connu fort tard. Un symptöme Le Cercle catholique a décidé qu'i ne siègerait pas cesoir; les autres cercles politi- ques tiendront séance. Alost, S h. 1/2 soir. Le canton de Grammont qui, le 14 octobre, do/i- nait 1,000 voix demajorité a la liste Woeste, donne aujourd'huiWoeste 4,430. Van Wambeke 4,280, Daens 4,227, De Backer 3,984. Le canton de Sotteghem donne 1,950 voix de ma- jorité X la liste Woeste il en donnait en octobre 600. Comme le canton d'Alost donnera 2,200 a 2,400 voix de majorité a la liste Daens et que Herzeele est bon, on commence tl croire sérieusement que MM. Woeste et Daens passeront. II y a foule sur la Grand'Place. On chante con- stammentVivan pastor Daens Alost, 9 h. 45. Résultats approximatifs. II reste k connaitre les résultats de trois bureaux d'Alost et du canton d'Herzele, que l'on presume favorables a l'abbé Daens. Celui-ci n'a plus qu'a regagner 240 voix pour dépasser M. Van Wambeke. II parait done de plus en plus certain que ce sont MM. Daens et Woeste qui passeront. La foule est trés grande sur la Grand'Place, piais elle est trés calme. De temps il autre seule ment des acclamations retentissent en faveur de l'abbé. Elle comprendra une galerie des machines, une galer.e des arts libéraux; oil y orgamsera une foule de concours et d'attractions, notarament le dimanche. On ne dit pas jusqu'a présent s'il y aura une ruc du Caire.mais le voisinage de celle de 1'Ar senal la rend, en tous cas, pres<(ue superflue. L'ingénieur chargé de l'organisation générale est déjü en permanence il Charleroi et les promotours comptent constituer bientót ua Comité local d'in- dustriels chargés de les aider dans leur tèche. A Verviers. (Correspondance parliculièra de la Gazette.) L'Ecole des textiles. Verviers, 9 décembre. M. Ie ministre De Bruyn et. les fonctionnaires supérieurs dc son département;, le gouverneur de ia province de Liége et les députés permanent» viendront domain, lundi, il Verviers pour inaugurer l'Ecole supérieure des textiles. Cette École, un grandiose bailment exécuté d'après les plans de 1 architects Vivroux, est due 4 la générosité des industriels verviétois. Elle com- porte une école professionnelle du soir pour les ouvriers et une école supérieure pour former des directeurs de fabrique et d'usine. De vastes ateliers sontannexés a l'Eéole. Après l'inauguration, qui a lieu k trois heures, banquet offleiel a la Société .1 Harmonie etrepré- sentation gala au Grand-Théatre. Nos députés socialistes one décidé de s'abstenir. 5 De» o' (Autre correspondance Alost, 9 décembre, 2 heures. Je viens de faire une petite tournée dans les en virons. II fait, partout, absolument calm e. Calme complet a Ninove, comme a Herzeele, comme dans les villages environnants. II v a bien, de-ci de-li, il Erembodeghem, par exemple, qnelques algarades entre Daenistes C-: Woestistes -. Mais dans ce pays oü la nature semble si calme. les hommes paraissent placides aussi, et dans les villages oü le curé, devant les bureaux de vote, déclame contre l'abbé, on se con tente de faire le vide autour de lui. A Ninove on croit trés fermement X une majo rité cn faveurde l'abbé. A Alost aussi on se montre plein de confiartce. L'abbé Daens se proménc cn villé, accompagné de M. Van Bunnen. Une foule d'au moins trois mille personnes l'escorte, cliahtant: Vivan pastor Daens En hij maul er wezen, ét l'acclamant longuement. Au balcon de l'Hötel de Ville, je vois quelques UA Oü allez-vous? Elle eut un souriro hautain. Suis-je forcée de le dire? Je suis obligé de vous interroger. Eh bien 1 je vous répondrai quand nous serons wculs. Je n'ai pas besoin que tout le monde sache ve que je suis venue faire. Vous ne me prenezpas pour une espionne, vous, n'est-ce pas? Assurément non, dit le prince, sans être tout A fait convaincu. II fitun geste, ct ies francs-tireurs s'éloignèrent. II y avait dans le poste un feu qui s'éteignait, car la matinée avait été fraiche. Swarga s'en approcha. présenta ses petils pieds ii la flamme. Elle avait l'air trés 4 l'aise, chez elle, sans la moindre apparcnce de géne et d'émotion, tandis que le prince était tout tromblant. La jeune femme avait peu changé. Elle avait toujours ce beau teint pale et mat qui avait été autrefois 1'adoration dc Réné. Ses yeux avaient la même flamme, son sourire la même grace hautaine. Le costume qu'elle avait pris lui allait 4 mervcille. faisant ressortir les rondcurs admirables de la poitrino et de ses han dles. Le prince sentait tout son sang s'allumer, tout son arnour rncien lui revenir au cceur. II n'osait faire un mouvement, un geste, prisd'un tel trouble qu'il lui ««mblait qu'il allait s «vanoulr. usage de son medicament, il n'on est pas cinq qui meurent de ce mal... Plus on tardc d'appliquer le remdde, plus la guérison devient difficile, parco que la diplitérite se compliquecommunément alors d'autres maux. - Behrlng ne se considère done pas comme vaincu au contraire 1 Void du neuf! Ilier.cijsq cents sarchitectes, venus de tous les coins de l'Allemagne.ont donné une fête 4M. Wallot, le constructeur de Reichstag.Une ma quette du monument, couronnée de lauriers, flgu- rait sur un socle. On a fait retentir les trompettes, on a chanté des hymne», prononcé des discours renversants; puis M. Wallot, prenant 4 son tour la parole, a dit ceciNous batissons pour les archi- tectes(ü). II est trés difficile 4 présent, presque im possible quo l'art devienne populaire les goüts sont trop changeants. Tous, architcctes, peintres, sculpteurs et ingénieurs, nous sommes les victimes des caprices des masses Quelle belle théorie pour les impuissants. Vous i heureuso qui, en un instant, fut entouréc de flam- ne trouvez pas que le Reichstag soit un chef-d'ceu-1 mes. AtTolée, elle se précipita dans l'escalier en vre? Etes-vous architecte? Non? Mais cen'est pas pourpoussant des appels désespérés. •ous qu'il est fait. Mèlez-vous de vos affaires! Fort bien. Mais que devient alors le proverbe Qui paie commande Ce n'est pas pour les architcctes, mais pour lui-même que le peuple allemand a dépensé 37 millions et demi de francs au Reichstag. Enfin, l'habit, liumilié, bafoué, méprisé au profit de l'uniformc. a trouvé ses défenseurs. On l'appelle fièrement main tenant le vêtement du citoyen-indé- pendant. L'uniforme indique le service A Liége. (Correspondance particulière de la Gazette.) Association libérale. 9 décembre 1894. L'Association s'est réunie ce matin,sous laprési- dence de M. Magis, sénateur, pour élire son prési dent et son Comité et procéder au choix d'un candi- dat pour l'élection du 23 décembre. M. Warnant a été proclamé président. Le seul candidat présenté pour les'élections législatives est M. Hanssens.qui a prononcé un ex cellent discours. Son succès a été trés vif. Aucune candidature ne lui étant. opposée, M. Ma- gis a proposé d'acclamer celle do M. Hanssens, ce que l'assemblée a fait avec enthousiasme. Voil4 done la lutte défthitivement engagée pour le 23 décembre. La foule qui se pressait 4 ('Asso ciation fait espércr le succès et ilénote qu'4 Liége le parti libéral vit encore. A Gand. (Correspondance particulière de la Gazette.) A l'Union des employés. Gand, 9 décembre. L'Union des employés a inauguré aujourd'hui, dans une brillante cérémonie.son drapeau. Le gou verneur, le bourgmestre, plusieurs sénateurs et représentants de Gand, ainsi qu'une foule d'autres autorités,parmi lesquelles des généraux et des offi ciers supérieurs, assistaient a cette solennité, qui avait lieu 4 la Salle Gtrillaume Teil. Cette remise solennelle du drapeau aux couleurs nationales a cu un earactère vraiment patriotique C'est M. J. Do Bruyne-Miry qui a prononcé le discours d'inaugUration etaretracé en termes cha- lcurenx l'teuvre des employés et leurs aspirations son allocution, terminée au cri de - Vive le Roi a été saluée de longues acclamations. Unopartie artistique asuivi; elle sc donnait avec le concours de lamusique du ler régiment de ligne, cle divers artistes du Grand-Théatre et de Mme Ge- vaert Steven, professeur au Conservatoire. Succès de bon aloi pour tous et fête excellente qui fait bien augurer de la vitalité de l'Union des omplovés. A Charleroi. (Correspondance particulière de la Gazette) L'Exposition de 1895. Charleroi, S décembre. C'est décidé, Charleroi aüra son Exposition inter nationale l'année prochaine. Les promoteurs, MM. Harbelot, Bisset et Jacques Motte, ont obtcnu l'avis favorable de notre administration communale, qui n a d'ailleurs été sollicitéc pour aucun autre concours que celui de sa bienveillance et de son patronage. L'Exposition s'ouvriraii le 13 avril 1895 pour se fermer 4 la fin d'octobre. Elle serait installée sur les terrains domaniaux compris entre les écoles de la Ville-Haute et la rue de l'Arsenal, soit une surface de 15,000 mètres carrés environ. La surface couverte serait de 5,000 mètres, le reste étant occupé par des jardins. Cette Exposition n'aura pas les proportions dos World's fair, mais elle n'en contribuera pas moins 4 signaler notre ville 4 l'attention générale. Liége, 6 h. 1/2 soir. Les pottiéristes ont décidé aujourd'hui qu'ils s'abstiendraient a l'élection du '23 dc ce mois. Cette attitude, qui était próvue, leur a été dictée par l'évéque qui, dans une lettre pastorale, leur a fait nettement sentir que leur abstention s'imposait. La déoision qu'ils ont prise donne un intérêt nouveau 4 l'élection,car elle permettra de se rendre un compte exact des force» respcctives des partis. Les pottiéristes out caché leur soumission ah- sólue auxordres de l'évéque sous divers motifs. Ils ont, notnmment, déclaré'dans leur ordre du jour que leur organe, le Bien du peuple, devenant quo- tidien 4 partir de janvier, c'ètai: 14 une affirmation suffisantc de la vitalité du parti pour qu'il puisse se dispenser de lutter dans cette election. D'un autre eöté, ils critiquent hautement l'in- transigeance des catholiques purs, bien que ce soit la main dans la main que catholiques et pottiéristes iront au scrutin du 23. Pourquoi était-elle ici Qu'y venait-elle faire René se rappela 4 cette minute l'accusation portee autrefois par son père contre le tuteur, le cheva lier Karl Strenner. II y avait quelque chose de louche autour de ces deux personnages, et il n'était pas naturel qu'une •jeune femme comme Swarga se promenat par les routes en pays de guerre, déguisóe cn homme, si elle n'était pas chargce de quelque mission mysté- rieuse et inavouable. Telle était l'idée qui avait frappé René tout de suite. Mais Swarga était si jolie, avait les yeux si candides, la bouche si pure, qu'il l'avait repoussée aussitöt. Si le chevalier était un espion, il était impossible que Swarga trempat dans ses trahisons. Swarga était pure, elle allait lui donner toutes les explipations. Dependant la jeune femme, après s'être chauffée quelques secondes, se retourna 4 demi,dans une at titude nonchalante et alanguie. Les eliemins sont exécrables par ici, dit-elle. J 'ai marché 4 peine une heure, et j'ai les chaussures toutes boueuses. Et que dit-on de la guerre Avez- vous des nouvelles? Comme René ne répondait pas, elle se tourna tout 4 fait et le regarda. Mais qu'avez-vous? s'écria-t-elle. On vous croirait changé en statue. C'est ma présence qui vous pétrille ainsi? Elle est un peu inattenduc, il est vrai. Vous m'aviez oublié, n'est-ce pas? Vous ne pensiez plus 4 moi. Vous viviez tranquille prés de votre pot au feu conjugal. Car vous êtes marié, n'est-ce pas René inclina la tête. Vous avez des enfantst Unefille. Comme c'estcurieur, hein!... Voili plusieurs années... Mais ce n'est pas ma vue qui vous trouble, n'est-ce pas? car il y a longtemps que je n'eiiste plus pour vous. Elle eut un oetit mouvement coqu<ft Lettre de Berlin. Correspondance particulière le la GazetteJ Confiance soeiallste. Le Sérum. Féte d'architectes. Habit contre uniforme EstamiDet nouveau genre. Les Bénéfices musicaux de l'Empereur. Guerre au grec et au latin. Berlin, 8 décembre. Fort curieuse est la maniöre dont les socialistes accueillent le projet de loi antirévolutionnaire. Leur organe central écrit Enfin, le voil4, le terrible projet qui a déj4 abattu un cliancelier et ministre-président. Est-ce que nous nous inquiétons de eet avorton impüissant? On aurait pu le rendre dix fois plus séyèro encore qu'il ne nous cüt pas laisses moins indifférents. Ce n'est pas avec cette machine-li qu'on retardera d'un jour le triomphe de nos idéés. - Les socialistes ne parlerit plus autrement. Ils sont de plus cn plus sürs d'etre les maitres ici avant l'expiraiion du $ix® siècle. Dans l'exposé des motifs du projet soumis au Reichstag llgurent les lignes suivantes - Depuis quelque temps les socialistes, on en a les preuv s'efforccntd'introduire leurs doctrines dans l'armée et la marine. Si. jusqu'ici, leurs tentatives n'ont pas eu de succès, il faut cependant constater que parmi les nouveaux incorporés il en est un grand nombre qui, depuis leur enfance, ont vécu l'influence de théories révolutionnaires. C'est la première fois que lo gouvernement avoue que le socialisme a fait son entréedans les casernes. M. Behring.l'inventeurdu «heilserum«,vapublier chez O. Haering (Berlin) une brochure oü il pré- tend que sur cent malades dc la diphtérite qui, dans les quarante-huit premières heures ont fait Vous me trouvez changée, hein? Vous me regardez avec une fixité... Est-ce en bien ou est-ce en mal? Je vous trouve plus belle que jamais, dit sourdement René. Oh! oh! s'écria-t-elle on éclatant de rire, une (dóclaration? Je vous préviens qu'il est trop tard. Je suis mariée, moi aussi. René ne put réprimer un soubresaut. Vous étcs mariée Mais oui... Qu'y a-t-il 14 de si étonnant? Votre surprise est presque impertinente, mon cher. Je vous demande pardon, bégaya le prince. Vous croyiez done que personne ne voudrait de moi paree que vous m'avez dédaignée Ah 1 dedaignée Ce n'est pas vrai? Si j'avais été libre Vous dites cela aujourd'hui, paree que vous savez que cela ne peut avoir aucune suite. Je vous jure... Nevousdonnez done pas cette peine. Vous voudriez me faire croire que vou» m'avez aimée Oh! oui, beaucoup. Etj'aurais été heureux. Vous me faites rire. Savez-vous ce qu'a fait, pour me prouver son amour, celui qui m'a épou- sée? Non. II aabandonné sa carrière, son pays, sa fa milie. Mes compliments, murmura René. C'est de l'amour, cela. En effet. Vous ne m'aimiez pas ainsi, vous? Dieu m'est témoin que je vous aimais de toute mon 4me, mais il est des choses qu'un homme d'honneur... Elle éclata de rire. Vous me faites rire avec votre honneur.. dés demain, si je vcuv soir place ile la Motinaie, 4 l'angle de la rue du Fossé-aux-Loups. Un vieillard, M. Verhoeven, demcurant rue de Ma'.incs, 12. qui traversait la place dc la Monnaic, a été renversé par un cycliste qui arrivait 4 fond de train do la ruc du Fossé-aux-Loups. Des passants ont relevé le pauvre vieux dans un état pitoyablc; il av&it la face complètemcnt meur- trio et se plaignait en outre de doulours internes. Transporté aussitót 4 Thöpital Saint-Jean, il y a regu les soins que nécessitaient ses blessures et a été ensuito reconduit chez lui. Le cycliste. cause de eet accident, s'est vu dresssp procés-verbal. II roulait 4 une allure immodérée. Encore un drame du pétrole. Samedi soir, un grave accident dü au pétrole a mis en émoi le quartier de la ruc de Cureghem. Au n°,3 de cette rue habitent, avec leurs enfants, les époux Benoit. Samedi soir, Mme Benoit, so trouvant seule au logis, voulut allumer dn rechaud au pétrole, mais lo reuversa. Lo réchaud lit explosion et lo liquido enflammésc répandit immédiatement sur la mal Les autrés locataires attirés par ses cris se préci- pitèrent 4 son secours ct, sans perdre leur sang froid, parvinrent 4 éteindre les Hammes mais la Sauvre femme avait le corps couvert de brulures orribles. On l'a transportée mourante 4 l'hópital Saint-Jean. --• Accident de travail. Samedi soir, un vit.rier, Armanrt Van Cortenberg, était occupé 4 nettoveria vitrine de sa demeure rue aux Laines. 96. Souirain l'échclle sur laquelle il était monté glissa les dalles du trottoir, rendu humidepar lapluio. Et le frac? ripostentceux qui ontdesbrandebourgs et pauvro homme tomba d'une hauteur de" trois et des galons dorés. C'est le gala des gargons de café. mètrcs. Dans sa chute il s'est fracturé le pied droit Et voila la polémique engagée. Nous la devons a j ot sv;St fait en outre des blessures assez graves 4 l'honorable président du Parlement, M. de Levet-la tète. zow, qui, a l'inauguration du Reichstag, s'est mon-1 La victimo a d'urgence été transportée 4 l'hèpital tré cn major de la Landwehr On prétend qu'il i Saint-Pierre. devait étre cn habit, comme dirigeant de l'assem- Une rouée coquine. Une femme figée blée élue par le peuple. d'une cinquantaine d'années s'approchait précau- Les partisans de 1'uniforme ont fait remorquer tionneusement. dimanche matin.de l'échoppe d'une combion.a la têle de l'inauguration, étaient effaces, marohando do vola.lles ótabl.e rue des Halles et semblaient „odestes e, pre'sjuo ques porteurs du pauvre habit noir. I.4-dc»sus La marchande> cependant, qui avait vu le larcin, éclate laréponse que l'habit indique 1 homme libre. j se mit Ja p0UrsUite de la voleuse et lui arracha le On l'a trop dédaigné, il prend sa revanche. I corps du délit. Puis, comme passait un agent judi- ciaire, elle lui désigna la coquine. On raconte qu une sociéte pansienne Ment de se L(J olicier an.ét= donc la femme et la conduisit fonder pour établir sur les boulevards des Stehbier-1 an bureau de la police judiciaire, oü se passa alors hallen ou cabarets.oü l'on reste debout a l'instar de un0 scgne vraiment émouvante la femme, qui ceux qui depuis un an environ font fureur ici. 1 pleurait 4 cliaudes larmes, s'afracha les cheveux et L'homme qui, pour le moment, s'enrichit 4 supplia l'offlcier de police de laremettreen liberté. Berlin est l'inventeur de ce nouveau genre d'esta- i Je suis veuve, criait-elle; et, 4 la maison mes minets. II a commencé par ouvrir un petit Steh-|cinq petits enfants m attendent avec anxiété; ils bierhalle, qnelqae partaifboat de Ia villen ^nsun quartier populaire. Le succès fut instantané eUel mauvai*e actiüIl dont je me rcpens de tout mon ne voit plus que de pareils cabarets, mème dans les ruesprincipales. On les appelle aussi Bier- quollen, sourcesdo biöre. Je n'y suisjamaisentré; mais, en passant, on les voit presque toujours pleins. Pas de tables, pas de chaises. Dans le buffet deux ou trois gargons qui ne font que pompcr aux sources - soutorraines et coeur. Je vous en supplie, laissez-moi partir, mon bon monsieur, c'est la misère, je vous le jure, qui m'a poussée au vol. L'offlcier de police allait se laisser émouvoir quand, par acquit de conscience, il fit rechercher au bureau des casiers judiciaires si quelques notes concernant la veuve ne s'y trouvaient point. C'était 14 une heureuse inspiration, car l'offlcier deux tranches d'eeuf, de saucisson ou deux sardel- ies. On boit et on mange ainsi 4 bon compte et ra- pidement. En cinq minutes on est restauré. L'Empereur a dêj4 gagné 33,600 Mark avec son morceau de musique. II a donné la sommc 4 une égliseen construction prés du Jardin Zoologique. On vient de publier la statistique des écoles su périeures non latines. En 1882, elles comptaient 12,000 élêvesclles en ont 4 présent 36,000. Quand, ponr l'amour du ciel, débarrassera-t-on compléte- ment nos enfants tie cette vieille langue de^lloipains qui n'ont jamais été que nos exploiteurs. /La société changcrait do face si, au lieu d'apprendre pendant six ans le latin et le grec, les écoliërs européens étudiaient aussi longtemps les grandes langues vivantes. invisibles toutes lesbières imaginables. Le verre nede _olice apprit ainsi que ceflc qui j0uait a s'y mé- coüte. je crois, que 10 pfennig. Naturellement il i prendre cette comédie de la douleur, était une rouée est petit, et pour 10 autres pfennig (121/2 centimes) COquine qui avait été plusieurs fois condamnée pour on obtient en suslamoitié d'un pistolet avec, dessus, des fails analogues. Au lieu de la mise en liberté qu'elle réclamaif on lui a offert une celluie confortablemnntchauffeé 4 la prison des Minimes, oü, pour tout repas, au lieu du succulent poulet en question, elle a pu se contenter du modeste rata desprisonniers. YOYEZ LES GALOCHES 4 - La Franco-Beige 75, BJ du Hainaut, Bruxelles. (309 Acte de probité. Un des vendeurs de la Gasette, Michel Trappens, a trouvé samedi, ruc de l'Ecuver, une magniflque pélerine de dame, d'une valeur de 400 francs, qui portaiU'adresse de lamai- .n Hirscli, ruc Neuve. Le brave gargon s'est aussitót empressé d aller porter sa trouvaille 4 la maison oü elle avait été confectionnée. Chocolat Delacre(pur), 51,r.Madeleine.(4234 A Verviers. Une agression drama- tique. Une grève de tisserands. De notre -correspondant, le 9 Une agression inqualifiable, qui a eu des suites extrêmement graves, a étó tentée hier soir, vers 9 heures 30. •- Un ouvricr flleur, Jean-Lambert T.emine, ago de 53 ans, retournait chez lui, rue Mancombroux, revenant de sa besogne, lorsqu'arrivé au passage a niveau de larue du Midi, trois individus qu'il ne connait pas l'ont assailli, roué de coups et, finale- ment, lancé par-dessus lc murde clöture du ch'emin de fer. Le malheureux alia s'abattre au bas du talus.Au bout' de quelques instants, remis de l'étourdissemcnt momentané dans lequel il se trouvait, Lemine re- grimpa le talus. Au moment oü il arrivait au som met, un train passait, et le malheureux, qui n'avait pu se garor, fut tamponné par la locomotive il retomba au bas du talus. C'est 14 qu'on l'a retrouvé, gisant, avec le bras droit fracturé 4 deux places, la cuisse gauche affreusement mutilée et portant en outre a la tète de terribles blessures. L'état du pauvre diable est extrêmement grave. La justice informe. On nous écrit, d'autre part, le 9 II semble que la fatalité s'acharne sur notre industrie drapièrevoici que des bruits de grève circulent 4 nouveau. Cela commence par une grève de tisserands 4 l'établissemont Bragard-Baudon, de Dison. Le motif? Unouvrier quo l'on prévient d'une baisse de salaire 4 l'achèvement de son travail, u Le syndicat a pris fait et cause pour luil'éta- Les faite divers. Gare au billonRappelez-vous qu'4 partir do mardi, la monnaie de bronze ne sera plus regue dans les caisses de l'Etat qu'avec une perte de 20p".c. Attention donc! Chemin de fer du Nord. A l'occasion des fêtes de Noël. il sera organise un train de plai- sir 4 marche rapide et 4 prix reduits entre Bruxel les et Paris. I.e depart aura lieu de Bruxelles 4 10 h. 28, dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23; l'arrivée 4 Paris, après arrêt 4 Mons 411 h. 43, 4 Framerics a 11 h. 52 et 4 Quévy 4 minuit 4, est flxée 5 h. 26 Prix des billets (aller ot retour)Au départ de Bruxclles-Midi, 2° classe 17 fr. 80,3® classo 11 fr. 35; aux départs de Mons, Frameries et Quévy, 2° classe 14 fr. 30, 3e classo 8 fr. 95. Le retour s'efl'ectuera par un train spécial qui partiradeParis-Nordiejeudi27 décembre a 4 h. 10 du soir, pour arriver a Bruxellcs-Midi a 10 h. 30. Le nombre de billets éiant limiié, la distribution s'en effcctuera 4 l'avance; elle commencera le di- manche 16 pour être close le samedi 22,4 7 heures du soir. 11 ne sera pas admis de bagages 4 l'enregistre- ment. Accident de bicyclette. Un accident dü 4 l'imprudence d'un cycliste s'est produit samedi Elle s'arrêta brusquement, craignant d'en avoir trop dit. Mais René ne l'écoutait pas. En quoi son honneur pouvait-il courir des risques du fait de cette femme qui lui était complètemcnt étrangère, qui serait partie dans une heure et qu'il ne rever- rait sans doute jamais? II ne l'écoutait pas. II la re- ganlait, émerveilló. Jamais elle ne lui avait paru si belle, si tcntantc. II n'y avait pas jusqu'4 son air narquois, son costume masculin, qui no lui donnat plus de montant ot de seduction. Puis il parait qu'elle était mariée, qu'elle avait appartcnu 4 un autre, qu'un autre avait tenu dans ses bras ce corps si ferme et si souple tout 4 la fois. 11 y avait plus d'une semaine que René était séparé de Jeanne. II était dans toute la force de l'age, et la présence de cette femme qu'il avait aimée, si ardemment dé- siróe autrefois, l'affolait, lc grisait. Le parfum lé ger qui se dégageait d'elle, de ses cheveux, de toute sa chair, lui montait au cerveau, mettait le feu dans son sang. Swarga s'apercevait de son trouble... et son sou rire ironique ne le quittait pas. Elle avait cessé de présenter 4 la flamme ses pe tits pieds chaussés de fines bottes vernies. Elle s'était levée. Elle paraissait disposée 4 s'en aller. Mais le temps se passé, dit-elle. René sursauta violemment. Vous allez partir? Dame je ne puis pas rester toute la journée ici, 4 moins toutefois que vous ne me reteniez pri- sonnière... Prisonnière Si vous me prenez pour une espionne, comme vos idiots de soldats. Une espionne. vous C'est pour cela qu'on m'a arrêtée. Je béni3 lc ciel, fit René, de l'erreur com- mise, puisque cette erreur m'a permis de vous re- voir. Ta. ta, taje connaia l'antienne..i II n en est pas moins vrai que j'ai perdu un temps précieux... qu'on m'a fort malmenée. On vous a malmenée Sans le vouloir, pcut-ètre, mais ils ont la main un peu rudc, vos soldats. C'est vous qui comthandez ce poste C'est moi. Et je vous fais des excuses, en leur nom. Us sont un peuaffolés en ce moment. L'en- nemi est, parait-il, tout prés. Oui, j'ai eu des nouvelles. Vous pourriez bien être attaqués d'un moment 4 l'autre, 4 moins que les Bavarois ne Tassent un mouvement tournant. Ah! vous savez que ce sont des Bavarois? II parait... cesont les journaur. qui le disent. H y a huit jours que je n'en ai pas lu un. En voulcz-vous? Avec plnisir. Elle tira deux ou trois journaux de sa poclie, les lui donna, puis de nouveau se dirigea vers laporte. Ainsi, dit René, vouspartez? Mais oui... on m'attend. Votre mari Précisément. Et vous allez loin? Non, tout prés. Lescheminssontsi peu sürs... Mc permettez- vous de vous faire accompagner par quelques-uns de mes hommes? Non, merci. Je ne ouis pas poitronne, et ja m'en tircrai toujours. René restait rèveur, la contemplant. Ainsi, murmura-t-il, vous allez partir? Mais oui, flt-elle en riant, qu'avez-vous? Et nous ne nous verrons plus? Probablemcnt, répondit-elle d'un ton dégagc. Cc!a ne me semble plus possible, maintenant que je vous ai revue', que nous nous ne revoyion plus. En voil4 une idéé! II me semble aue ie n'ai 'onnitS TOSSé-de vous

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La Gazette | 1894 | | pagina 2