CARNOT aaasaa^ffHS» 2* edition du soir ASSASSINE e"J INTERIEUR Loiiai PUI* DE L'iVO.VSEHEIT l T POLR BRUXELLES j'Unan: 19 fr.; 6 mois; fr. 6.50; 3 mois-. fr. 3.50 POUR LA PROVINCE«wf L Un an16 fr.; 6 mois fr. S.50; 3 möïs5 fr. ["Sn province il sufllt de remettre le montant au facteur Toute demande d'abonnement pour l'é traag er, adressée a I'éditeur, doit être accompagnée d'ua mandat-;'*» 5 centimes le numero pour tonle la Belgiqne Bureaux rue des Sables, 13. ouverte de 9 k 4 henres] -?ï»' année. 1V° 174i L' MME BELSE 25 juin 1894 2e EDITION DU SOIR ANNONCES Les dimancties. 50 c®** la ligne; les autres Jours. 45 c®»»; da 1 a 3 liznes. tr. 1-60. Les annonces remises avant midi a 1 Omce de Publicitó Dara ssent le soir méme. OltSFR V1TOIRE ROYAL 54 juin, S heures du matin Température maxima de la veiile, o-,.j moyenne id., Baromecre a 0» au niveau de la mer. 7fm* i Quantite d'eau do S i 3 heures pour les 24 hcurea. V= Ooservaiwns de midi Temperature, i-r(l Barometre. 7fioi'a". Humidité 100 bumldité absolue), 77 vent dominant. c«- Decanaison matmét nue. 14°4ö'3 '\V' Ephcmerïdes pour te lendemain 9°:^ J* beures 31 - Coucaer. 19 heures 59 *- Lune, iever. 23 beures 31 Coucber, i0 beur es 41 jn horrible attentat qui provoquera l'indignation 'fmonde entier a été commis hier soir dimanche von sur la personne du président de la Répu- ,ue. Carnot, frappé d'an ooup de poignard, est t' a minuit trente-cinq minutes, 'bus enregistrons beu re par heure les dépêches nous recevons d«s agences et de notre corres- 'Jant qui se trouvait, au moment de l'attentat, J cótés du président de la République. I.» IVOL VEILE Lyon, 24 juin, 9 h. 30 du soir. •;1:Au moment, oü M. Carnot quittait le palais du corn- fierce pour aller au théatre assister a la representa tion de ^ala. un individu le frappa au cceur d'un coup fJe poignard. Son état est désespéré. L'assassin est r—f E» ALUIT AL THÉATRE Le banquet a flni a 9 h. 10; le cortège s'était rqformé /pour se diriger vers le théatre oü avait lieu la repre sentation de'gala. M. Carnot avait pris place dans la première voiture. II était arrivé au milieu de la facade du palais du com merce, donnant sur la rue de Ia République, a égale I distance de la» place des Cordeliers et de la place de la v Bourse. II étart, de la part, de la foule, 1'objet d'ovations enthousiastes et répondait, comme toujours, de la faconla plusgracieuse en remerciant de la main droite eten saluant de la main gauche avec son chapeau, lorsque l'individu s'est précipitó sur son landau et en grant brusquement le marenepied. Je marchais, dit le corresponaant de l'Agence Havas, sur le trottoir de la rue de la République, a droite, a la hauteur de la voiture présidentiellej'en étais sé- paré seulement par la haie que formait la foule et ié me trouvais en compagnio de M. Ad. Dupuy, frère du président du conseil, et de mon collègue Perreau. ré dacteur du Tömps et correspondant de l'Etoile beitje lorsque nous vimes le landau occupé par le président de la République s'arróter, et j'apergus M. Carnot, dont le visage était livide, s'affaissor sur les dossiers du landau. Les spectateurs se ruèrent aussitót sur l'individu qui s'était jeté sur le landau présidentiel etquele prófet, M. Rivaud.'assis a cóté de M. Carnot, avait d'un coup de poing envoyé rouler sur la chaussée; 011 ,~.riaü que. lq, président dé Ja Republique venait d'etre 1 rappé d un coup do poignard; nous n'avons entendu, en effet, ni moi ni mes compagnons.' aucune deto nation. LA FOLLE ET L'ASSASSIN L'auteur de l'attentat était entre les mains de la foule dont l'indignation était au comble et qui mena- qaitde l'écharper sur place; les sergents devilieont Jeu les plus grandes peines a empéchcr qu'il ne füt écharpó; il 11'a pas fallu moins dq dix gardiens de la I paix pour proteger le coupable contre T'exaspération idola population; encoreallait-illeui-échapperlorsque Mesgardes a chcvaldo la municipality lyonnaise, qui remplisscnt ici les mémes fonctions que la garde répu- blicaine a Paris, eurent la bonne idéé d'entourerle peloton de sergents de ville; il ne failait rien moins que eet te manoeuvre habile pour conduire sans encom- bre le meurtrier au poste. pka1^ t?' Ro,sta*ng. secrétaire de Ia préfecture du rmone; Pernel, commissaire spécial; Meyer, chef de aipsion de la préfecture. Ils interrogent immédiate ment ie ppsonnier. qui répond sans émotion. mais tït sana 'or*ajlterie. en trés mauvais francais, qu'il est q origine itaJienne et qu'il se nomme Cesari Gio vanni t>anto, habitant Cctte depnis six mois, arrivé flans la matinée a Lyon;il est agé de 22 ans. Une partio de ces declarations est reconnue exacte. Fouillé, on a trouvé sur lui un livret d'ouvrier visé a/?"s le 20.juin 1894. et dans lequel il est dit qu'il est ne a Monte-Visconti, province de Milan. II a été impossible d'en tirer quelque chose; il dit qulil nepariera plus que devant la cour d'assises. Quand rassassin est arrivé au bureau de police, on ladéshabillé; on a constate qu'il était atteintde deux eranures a la poitrine. II était armé de'deux poignards et d un coup de poing américain. Le poignard Catalan dont il a frappé le président est une arme large a double tranchant. II dit étre né a Milan11 a subi l'interrogatoire en italien. II est abso- lument impossible de le questionner d'une facon sui- Iie'i 1 Te V0VS l ai dit Plus haut'51 s'obstine a tion 161 ne P due devant le juge d'instruc- AL POSTE ET A LA PREFECTLRE L'auteur de l'attentat, que je vis assez difficilement entre les sergents de ville et les gardes a cheval qui I amenent au poste est un jeune homme de 20 a 25 ans a peu pres imberbè, vètu d'un complet couleur café au lait ciair et coiffó d'une casquette de mème nuance; II marche la téte baissée jetant des regards a droite ot a gauche comme s'il cherchais un passage pour échapper d'un bond a ses gardiens; j'arrive" avec lui jusqu a 1 extrémité de la place des Cordeliers oü nous sommes croisés par l'escorte présidentielle arrivant au galop; vient d abord le landau occupé par M. Carnot et le general Borius, puis celui des officiers de la mai son militaire; je trouve une place dans la 3» voiture et j arrive ainsi a la préfecture en mème temps que la voiture presidentielle. Quand j'en descend le général Borius, le préfet et le maire ont deia quitté le landau présidentiel ou reste seui ie president de la République affaissé, inerte, les yeux eteints et, le corps alfongés sur les coussins; son gilet et la cemture de son pantalon sont déboutonnós ia chemise sur laquelle se aétache le grand cordon de la Legion d honneur est couvert du coté gauche au des sous du cceur d'une large tache de sang qui s'ét*"'» iusqu au flanc, Carnot est-il mort ou évanoui Nul nè ie sait encore. Le général Borius. le préfet et le maire, aidés par es huissiers, le sortent a grand peine de la voiture et le transportent le plus doucement possible au premier étage et 1 étendent sur un lit. M CARNOT APRÈS L'ATTENTAT Lyon, 1 h. 1/2, M. Carnot. quand il a été atteint, a fait un geste montrant qu il avait été atteint en pleine poitrine. M. Carnot a été aussitót après transporté a la pré fecture. On 1 a couché sur le lit du préfet. Biontót sont acc.ourus le= dpcMurs. Pom-el, OlJicr ef-Gailhston. ce derniérmaire de Lyon. Les docteurs ont constató quo mitres Perforé Par une blessure de quatre centi- Les médecins ont jugé une opération immédiate né cessaire et ont pratiqué une incision de quinze centi- mètres environ. Le Congrès pourrait et devrait done, k la rigueur, se réunir aujourd'hui, mais vouj pensez bien qu'en raison des circonstances ct pour des motifs de haute convenance. l'ordre ctant d'ailleurs assuré. le Congrès ne sera pas convoqué tout de suite. Les uns parient de demain, les autres estiment qu'il convient a'attendre que les obsèques de M. Carnot amnt eu lieu. LES POLYOIRS PRÉSIDENTIELS En attendant, M. Dupuy se tro-"- re, comme président du conseil. chargé de remplir avec ses collegues les fonctions de chef du pouvoir exécutif en vertu de 1 article 7 des lois constitutionneUes. SLS ALLY ITALlE.YS La foule s'est ruée contre un restaurant italien bien connu a Lyon Ie restaurant Casati et la a tout brisó. tout saccagé. La fureur dc la foule va sans cesse croïssanteles Italiens et ceux qui sont soupijorncs comme tels sont pourchassés dans les rues; les agents se multiplient et font aux individus ainsi pourauivis un rempart de leurs corps; on les entrainc dans les postes de olice transformés en refugedes patrouilles a cheval parcou- rentles rues afin de porter sécours sur les points menaces. J Les soldats de l'infanterie ga', dent les deuxextré- mités de la rue habitée par le consul d'I'alie. La foule est difficilement conienue. la police est dó- bordée do tous les cótés on n'entend que des siftiets et des cris - A bas les Italiens! Des cafés autres que lo café Casati ont subi les as- sauts des manifestants. Ainsi far exemple les cafés Matossi et Maderni. l.~~ Paris, 5 h. du matin. Tousles journaux, quelque nuance qu'ils appar- tiennent, aussi bien modérés.radicaux.socialistes que réactionnaires, tous se montre: t profondément indi- gnés de l'attentat qui acoüté Ui vie a M. Carnot et tous rendent hommage aux fJualltés de droiture et a la probité privée et politique (ie l'ex-président de la République. II nese laisse pas entrainer a Timprovisation, dit un de ses bïographes. et, pourvu qu'il ait soumis a *ement qui, ne fut-il pasfactieux dans son origine, la Chambre des renseignements sürs. une démonstra- prendra nettement ce caractère par 1'intcrvention tion claire. méthodique et décisive. il fait bon marché des anarchistes toujours prompts a exploiter la des raovens d'action auxquels recourent la plupart moindre émotionpublique au gré de leurs%infstr,4 des orateurs. La simplicité de son attitude et de ses j desseins. b simsins gestes, la mooération extréme de son ton de voix. son II nest nas de ffrand<5o„; abstention de tout effet oratoire semblent chez lui ua I ij IS? narfn?élémentc k f°,ent S0US résultat voulu ct presque un acte de probitéil veutperturbateurs, mais éclairer et non entrainer ceux qui l'écoütent. entre toutes ie» capitales, il faut bien le dire, Paris Sa personnalité n'avait cessé dc croitre durant ces en '.'enferrae les plus dangereux, car ils se trouvent huit dernieres années: pourtant. on ne peut pas dire en eouilition perpetuclle, grace a l'armée gross's- que sa candidature éventuelle a la présidence de la santé des sans-tramii République eüt jamais été poséeles suffrages, en cas de mort deM. Grévy semblaientplutöt devoir se perter soit sur M. de Freycinct, soit sur M. Jules Ferry, soit sur MM. Floquet ou Brisson. Ce fut l'impossibilité de saccorderet de réunir sur un de ces noms une majo rité répubheaine compacte qui fit songer que l'on avait sous la main en la personne de M. Carnot un homme ïnrprri-o un ..n.ua - i santé des sans-travail. Au point devue de ce fléau moderne nous croyons qu il y a un mtérêt a signaler une série de remar- quables articles consacrés par l'Ec/io du Brésil a la situation de cettc vaste république et aux immenses ressources qu'elle présente aux travail" de .s'cxpatrier. Malheu- 1, AL THEATRE V A Oh., tous les invités qui devaient assister k la /représentation de gala étaient présents au Grand- IThéatrela salie présent^'t un coup d'osil splendide et tous les spectateurs attendaient avec impatience l'ar- rivce du président, lorsque tout a coup la nouvelle de l'attentat, se répandit dans la saliequelques femmes Ïoussent des cris d'effi-oi. mais la majorité des specta- surs 11e croit pas a Ja nouvellenéanmoins, les per- sonnastes officiels quittent immédiatement le théatre pour aller aux renseignements. Tout Lyon était a ce moment sur la place du Théütrc ou dans'les rues adja- centes et la cicculaticn était impossible. A 9 h. I 2 un landau débouche au galop dans la rue do la République, précédé de quatre"gendarmes a che val. Dans ce landau se trouvent MM. Adrien Duduv depute Ghaudey et te préfet Rivaud. La foule. croyant voir arriver la téte du cortège ousse un formidable cri de - Vive Carnot' Vive la ipublique!- d. Chaudeyesta la portière de droite et M. Rivaud 1 portière de gauche. D'une voix enipreinte d'une gnante emotion, le pré rei ditNe errez pas, le •sidcnt.de Ja Republique vient d'étre victime d'un ntat. tte réponse a un écho inouï dans Ia foule. De tous s partent des cris de malédiction et de vengeance landau arrive a Ia porte du théatre et MM. Rivaud liaudey se rendent a la Joge du président de la ublique. Rivaud s'avance sur le devant de la loge et d'une entrecoupée par des sanglots il dit piésident de la République Ja sa'lle explosion de fureur se manifeste dans partsA m°rt! amort! Ven8'eance! s'écrie-t-on de toutes M. Rivaud continue Pan.s la rue de la République un misérable, sous pretexte de remettre une péUtion a M. Carnot. Fa frappe d un coup de poignard au cceur. JL.': "ï-se,?ondf.'Q'syM- Rivaud est interrompu par des ^oute1" sta Peine si on l'entena lorsqu'il M. Carnot n'a pas été endormi. Les docteurs s'y. ótant quefS 611 n qUe 31t dangereux aPrès ban- Durant l'opération M. Carnot s'est écriéN'est-ce pas bientot hm? Je souffre; e'est horrible Ces paroles sont absolument textuelles. C'est un témom oculaire qui nous les a rapportés. LE CONGRES SE REljlIT NIERCREDI Do source officielle on m'anncnce que M. Challemel- Lacour, en sa qualité de présidbnt de l'Assemblée na tionale. vient ae convoqucr life membres des deux Chambres pour après-demain, ihercredi, a une heure. a Versailles, en vue de la réunicdu Congrès qui devra éhré Jenouveau président de la République. LA YIE DE M. CARNOT (Marie-Frangois f idi) était le fils de M. Hippolyte-Lazare Carnot» lciuel était le fils de 1 ïllustre conyentionnel. Lo ciiiventionnel était né dans la Cóte-d Or, a Nolay. Son fils Lazare était né a Saint-Omer, dans lc Pas-de-Cajais, et son petit-fils. Sadx Carnot. dans la Haute-'Vienne, a Limoges. II était né lc 11 aoüt 1837. II meurt donojaehoment assassinó, a 1 age de 57 aris. Ce fut en mémoirc de son orile. Sadi Carnot. fils an/o da gi'aiïd'Cacnofc. ijU'ii Mffil 'ue^Vcnom-de Sadi. pour lequel le graijd brganisateur de la victoire avait |n,ihv„iib i,i. voiliui tin iiuiiiiiic .IUU1K.U- intègre, dun passé sans tache. portant un des plus r?usement j auteur de ces articles a soin de préve- grands noms de Ja revolution, unnom qui n'avait cessó '1Ir les emigrants qu'ils ne peuvent róussir oue si fl être non Oré depuïs prés d'un siècle. le oanifnl-m-awit i n, aa. Au scrutin préparatoire du 2 décerabre 1SS7, M. Car- n it n obtenait que 169 voix au troïsième tour de scrxi- tin après n'en avoir obtenu que 69 et 61 aux deux pre miers toursmais au Congrès. dès le premier tour. il en obtint 303 et le désistement de M. Jules Ferry, qui en avait obtenu 212, assurait aussitót son élection en ralliant sur son nom tous les suffrages républicains. II est inutile de faire l'histoire de la présidence de M- Carnot. On sait de quel tact et de quelle correction il fit preuve dans l'exercice de cette haute magistra- turc. La loyauté de son caractère et ledévouement avec lequel il se consaera a ses devoirs de président lui avaient conquis depuis longtemps i'estime des populations et une solide populanté. Le lache attentat dont il tombe victime provoquera dans tout le pays, en méme temps qu'une émotion pro- londe, une grande et legitime indignation. vient d'étre Nerendezpas ma mission plus pénible. Nous avons laissé M. Carnot entre les mains de médecins Iet a^pren ez qi,ie dansecs conditions la tristessê üeu cceursla représentation ne peut avoir m^Srt3teUr,s se f®tirent alors en proie a une 5 TF confirmer a la foule qui sta- tionne au dehors la triste nouvelle. LE PREMIER BLLLETIN Voici le bulletin offlciel de la santé de M. Carnot H-ni fiar"lant' mais non désespéré; la blessure est dans la rêgion du foic; 1 hémorrhagie, d'abord abon- dante, est main tenant arrétée. f- L'ASSASSIN' f" Je sors du poste de la rue Molière oü l'assassin a été conduit, au moment oü j'arrive il est debout adossé k jsrmuraille do la pièce réservée aux gardiens de la ®aix; il a les menottes aux mains et la téte baissée presque gn mème temps arnventMM. Lépine, préfet Paris, 25 juin, 4 h. du matin. L'AGONIE ET LA MOUT Voici quelques détails sur les derniers moments de M. Carnot A minuit. il regut l'archevèque qui resta quelaues instants auprès de lui et se retira ensuite dans la chambre voisine. A minuit et demi, la mort était imminente. L'archevèque était rappeléil administra l'extréme onction. M. Carnot a la conscience trés nette de son état- il dit deux fois Je men vais. En ce moment le docteur Poncet se pencha vers M. Carnot en lui disantVos amis sont la. Monsieur le président. M. Carnot. d'une voix a peine perceptible, répondit - -,e suis bien heureux de leur présence quel ques secondes après son cceur cessait de battre et a minuit 45 il rendait le dernier soupir. Carnot est mort sur un lit defer placé entre les deux lenetres de la chambre qu'il occupait et au pied du lit d honneur. La plaie faite par lesdocteurs afin d'arrêter l'liémor- rhagie interne mesurait 12 centimetres de longueur sur 8 de largeur. LE POIGNARD LES TEMOIN'S Quelques témoins'ont pu étre interrogés. Le pre mier entendu est un sieur Domergue. agé de 60 ans demeurant a Lyon. II a ramassé Je poignard dont lè coupable sest servi. C'est une arme a double tran chant, longue de 25 centimetres. La poignée est en cuivre dore; la gaine qui a été également trouvee sur ia ehaussee est a raies noires et rouges. Le second témoin est un gardien de la paix. Ce gar- dien a reru 1 auteur de l'attentat des mainsd'un in4ec- teurde police. M. Dubois, attaché a l'Elvsée qui l'avait tSéphónésa Confinnó les dótai,s quo> vous ai'déjd LE MONDE POLITIQLE EN É.MOI M. Dupuy, comme je vous Paï dit, arrive ce matin k Paris. II y aura aussitót conseil des ministres. En attendant, les ministres présents a Paris se sont réunis et ont passé la nuit tout entière au ministère de 1 interieur. A 2 h. du matin. M. Challemel-Lacour, président du Senai, est allé leur rendre visite. Quant a M Casimir Péiier, président de la Chambre ia;a"S.SJ^Janx?u?:?I!e-'e^e-e|iyoyé untélégramme de sympathie a M. Charles Dupuy en le priant dele transmettre a M. Carnot. de la prédilection. parco qu'il'rappelait a son esprit des nleus do sagesse.et de poésip. Entré, a vingt ans. k l Ecole polytechnique avec le'-.7uméro cinq, il en sor- tit a vingt-trois ans avec léjfr.üméro unetentraa I ecole des ponts-ct-chaussées avec le méme numéro. II en sort.it Je premier, a vingt-éix ans.et. un an après fut nommó ingénieur des ponts»oi-chaussóes a Annecy, II était, encore dans la Haute-iSavoie lorsque survint Ia guerre do 1S70. II offi-italors(fefS services au gouver nement do la Defense national}-, auquèl il présenta un mouèle perfectionné do mitrailleuse, et, par décret du 19 janvier 1S71, il fut nommé,i'éfet de la Seine-Infé- rieure, avec la qualité de commissaire extraordinaire de la Republique dans les tl ois départoments de la Scine-Infèrieure, de 1'Eure etl du Calvados. II n'avait pas alors trente-quatre ans. Lli situation était grave les Allemands occnpaient Rouen et menacaient Dieppe PT. lp Hnvi'p \1 CornAl dn n-\,,^a...i LE DEPART DE .Mme CARNOT Mme Carnot est partie a 11 h. 57 hier soir par un train special avec ses deux rils pour Lyon. ALX AMB ASSADES A une lieurc du matin, communication officielle de a mort du president de la République a été faite dans les ambassades par cavaliers montes. LES MESLRES D'ORDRE Les mesures de police ont été aussitót prises k Paris A partir.de ce matin, 6 heures, les postes de police et les patrouilles de garde dans les rues seront doublées II est probable que d'autres mesures seront prises en vue de la réunion du Congrès. QL'AN'D SE RELN'IRA LE CONGRÈS? ,On.Sait'en<?ffet. qu'en vertu de Ia Constitution do ib7o les deux Chambres se rèunissent, immédiatement de droit, en Congrès pour procéder a l'élection d'un nouveau président. -r,- comme trés utilisabledans I avomr. Le Sfévrier 1871. le departement de la Cóte-d'Or le nomina députéa l'Assemblée naiionaIepar4l.7ll voix. M. Cai-not croyait encore a Jé.' possibility dc larésis- tance. et il fut un des 107 qui refusórent de signer la cession dc l'Alsace et de la Lorraine. Inscrit a la gauche républicaine. il ne cessa de voter avec ce groupe dont il devint iin des secrétaires. Après la dissolution de l'Assemblée. il se porte can didal aux élections du 20 février 1876, dans l'avrondis- sement de Beaune (Cótc-d'Or). II convient de douner un extrait. dc sa profession do.fo La République seule, (Dsait-il, peut apaiser nos anciennes dissidencesseule, eile n'est pas un gouver nement de parti. Ouverte a tous. acceptant toute adhé- sion sincere, elle gi-oupera toutes les bonnes volontés et une ere de calmc. d ordre et de liberté rendra k la France la place qui lui revientdans le monde. On peut dire quo M. Carnot est resté jusqu'au bout fidéle a ce programme. Ehi nar arrondissement de Beaune contre un can- didat bonapartiste et un concurrent monarchist® il al la siéger dans le groupe de Ja gauche. II lit partie de la premiere commission répuolicaine du budget (1876 et 1877) et fut chargé du rapport clatif au budget des travaux publics. Le 9 janvier 1S76, il avait élé élu se cretaire de la Chambre. Apres le coup d'Etut du 16 mai 1877,M. Carnot signe lc manifesto des gauches ot. le 19 juin. vote l'ordre du jour de défiance contre le cabinet de Broglic-Four- tou. II fit partie des 363 et obtint. dans son arrondis sement de Beaune, aux élections du 14 octobre une majorité plus forte que l'année pr.védcnte. Dès la rentrée de la Chambre. il fut réélu secrétaire. Depuis lors, son autorité nc cesse dc grandir. Succcs- sivement rapporteur du budget des travaux publics sous-secrétaire d'Etat de M. de Frevcinet (26 aoüt 1878). puis de M. Varroy, ministre des"travaux publics (23 septembre 1.8S0), il se retire du pouvoir lors de l'avé- nementdu ministère Gambetta (novembre 1881) Entre temps M. Carnot avait été réélu député de Beaune avec une majorité supérieure encore a celle de la der- nière élection. Sop autorité grandit chaque jour. En 1883, la com mission du budget l'éléve a sa présidence. Peu après. la Chambre le choisit pour l'un de ses vice-présidents! Lc 7 avril 1885, M. Brisson lui contie le portefeuille des travaux publics, et quelques jous après il remplace M. Clamageran au ministei-e dus finances. Aux élections du 4 octobre 1885, élections au scru tin de liste, cette fois M. Carnot est élu, en téte de la hste, député de ta Cóted'Or. II conserve le porte feuille des finances dans le ministère de Freycinet (7 janvier 1886) et, le premier, il eut. Ie courage d ex po ser nettement la situation financiële du pays de con- stator des déficits jusquéla dissimulés, de montrer la nécessitéde lescombler d'une part par de sérieuses BULLETIN POLITIQUE La presse anglaise et écossaise respecte avec bcaucoup de discrétion l'incognito du Czarewitch pendant son séjour en Ecosse. Si ses empresse- ments de fiancé prés la princesse Alice de Hesse lui laissent quelques loisirs, l'héritier présomptif d'Alexandre III pourra faire d'intéressantes études politiques et sodales sur la crise de croissance et ae développementdelavieille Angleterre, toujours encore pleine de sève et de santé, grace a la fon- taine de Jouvence, la liberté. qui lui permet de rajeunir incessamment ses forces. M. Balfour, un des leaders de la Chambre des communes, vient de prononcer un de ses meilleurs discours a l'Association non conformiste unioniste. Après avoir glissé rapidement. sur l'origine du mouvementunioniste qui dure déja huit ans, exposé ses vicissitudes et ses succès, et après avoir indi- qué qu'é lal coalition des libóraux unioilistes-et dus conservateurs pouvait se prolonger grace a l'intó- rêt commim de combattre le radicalisme, l'ex-vice- roi d'Irlande a examiné avec une grande largeur d'idées et de vues Involution politique qui se pré pare en Angleterre et qui entrainera, comme dans tous Jes pays de l'Europe, de grandes transforma tions. Cependant, M. Balfour ne croit pas que jamais 1 heure du règne socialisto pourra sonner en An gleterre. La société se démocratisera, mais l'inté- grité de l'empire sera maintenue. M. Balfour a parlé assez dódaigneusoment de lord Rosebery, au grand plaisir des non-confor- mistcs.qui cn veulentbeaucoupau premier ministro depuis qu'il agagné le Derby avec son cheval Ladas. Depuis ce moment, la fameuse conscience 11011- conformiste s'est émue devoir un premier ministre s adonner a des distractions aussi frivoles et, aux yeux de la dite conscience, aussi contraires a la morale. De la, un flot de lettres, reprochant a lord Rosebery ses goüts pour le turf, lui prèchant 1; vertu et lui faisant voir tout cc qu'il y a dc repré hensible dans sa conduite. Cependant le premier ministre amis les rieursde son cóté en répondant aux objurgations puritaincs par la note amusante que voici Lord Rosebery regrette qu'il lui soit totalement im possible de répondre a la masse de communications qui lm sont parvenues pendant la quir.zaine écouléo. II cspère. on consequence, que eet avis sera consi- sidéré comme étant un suffisaut aecusé de réception. On ne se gausse pas plus agréablement de ses adversaires. C'est de l'esprit de bon aloi: II est moins fréquent aux bords de la Tamise qua ceux de la Seine. Cependant, disons-le.les parisiens ris que 111 fort d'endommager leur réputation d'esprit. en cédant a leur intempérant besoin d'émotion ;i tout prix. Ne doivent-ils pas être piqués de la tarentule pour s'aviser de la nécessitó de célébrer dans la première huitaine de juillet le souvenir des scènes de désordre qui ensanglantêrent, il y a un an, Ie quartier Latin. Qui ne se rappelle les charges du boulevard Saint-Michel, de la rue Jacob, suivies de celles de la place do la République. des rues du Chateau-d'Eau et Saint-Maur; les assommades po- licieres du café d'Harcourt oü cc malheureux et inoffensif IS'uger trouva la mort de la place du Chatelet, du pont Saint-Michel; et les patrouilles de gardes républicaines.dc cuirassiers;de dragons, et les reverberes cassés, les kiosques brülcs, les omnibus renversés, etc., etc.? Déja une souscription publique est ouverte pour envoyer une gigantesque couronne de lauriers sur la tombe do INuger a Clermont-Ferrand, et c'est le transport de cette couronne a la gare de Lyon qui pourra donner lieu a des troubles. Les vrais organisateurs.qui agitentde la coulisse, y comptent bien. L'association générale des étu- diants n'est pour rien dans cette manifestation pro- jetée. Cela résulte clairement des declarations sui- vantes faitcs par le secrétaire de cette société a un collaborateur de la France Les règlements de l'Association lui interdiser.t de wFVbHP®'" -de .f®. ique. donc ellc ne s'occupera pas le capital-argent les suit de prés. n^cBaésil'dit'n'sevtl,ou\e acluellementdans les condi- i-Aü, pouvoir offrir a la vieille Europe de lui rendre 125ÏÏK s®!7,ce de se faire la soupape de süreté de af. ntnfif treisiir ppint d.éclater, en cmplovant, He ,gn"éral'les ^P'13111 mortes. les bras inactifs hLa! 1,uclllrei,ccs P.ei'dues. qui deviendraient. saus 'Hour e p?ys' d?s facteurs d'une richesse dont le monde en lier tirerait parti. a,-««^ital;arg6"t se trouve en Europe dans descon- :1USSI .?'',écaires que le capital-intelligence fLH^p f' av.r leur ?,ort est si étroitemeni lTé, du a. rancc d'un seul rond les autres roa- nlifi' af lS? ne peuvent pas émigrer isolément sous peine de rester ïniproducUts, et fè capital-ai-irent est Ientiaineurque 1011 doit s'attacher tout d'abord. Sans la triste expérienco de l'Argentine, le"con seil aurait peut-etre été entendu. Mais dans la situation actuclle, le Brésil en est réduit a 110 compter quo sur lui-même. PAR TELEPHONE (Service spévai de l'F. toilb be lo b: Paris. 24 juin. 5 h. du soir. Prise de possession de Lnong-Bi-nbon" M. Delcnssé, minisu-e des colonies, a recu diurou. Teneur général de l'lndo-CMiie, le téldgrarame suï. wSaigon, 23 juin. voici le résumé du rapport du commissaire du gouvernement a Imong Brabang. Je suis arrivé a Luong-Bralang le 31 mars. Le nre- mier 101 y avait envoyé a ma rencontre son fils ainé qui m a assuré que .ie trouverais auprès de lui tout lè concours sur lequel j étais en droit de comnter 1 e 8 avvil les deux rois et les mandarins réunis la na. jEfrSPW* serment de fldélité au gouvernement de la République lranc;aise. economies, de I'autre par nn empi «nt dom il cxnosa le projet en 1886. Lc 11 décoinbre suivant, il fut rem- placé aux finances par M. Dauphin. Un an apres il était nommó Président de la République. M. Carnot n'a guère pris la parole a la Chambre quo comme rapporteur d'une commission 011 comme de la manifestation aui est bel et bien politique. Les personnalités qui sont a la tétecn sont la preuve Cest toujours le comité Jean Carrère, c'est-a-dire le comité socialiste. qui prend l'initiative de ccs soi tes de choses. Aussi l'Associaton.qui oompte dans son sein toutes les couleurs de l'arc-de-ciel politique, se dispen- PARTIE OFFICIELLE. Momrettr du 24 juin. avoues. Sont nommés: Avoués prés la cour d'an- pel séant BruxellesM. Beltjens, elerc rl'avoué en cour V Holzemer, commis au greffe de la dito huissier. M. Pouters, candidat huissier Renaix est nommu huissier prés le tribunal de première in's- tanee a Audenarde, 011 remplacement de AI. Wvnants iiecedé. coNSEir. de prud hommes. Sont nommés respecti- yemont président et vice-nrésident du conseil do nrud'- hommes d Anvers. MM. Van Üyck et Keurvels. ENREC.ISTREMENT ET nOMAINES. Sont nommés Receveurs de l'enregistrement et dos domaincs A Wynegliem. M. Van Damme. actuollemcnt receveur des meines produits a Assenedea Herzele, M Lamé actuellement premier commis a ('administration cen trale de 1 enregisti-ement et des domaines; a Messines M. Dc la Rue. actuellement receveur des nièmes nro' duits a Herzelea Assenede, M. Desmet, id. k Hoo" ®tyaetena Haecht. M. üeleu, actuellement surnumS 1-airq de 1 cnregistrement et des domaines dans la province de la 1-landre occidentale: k Hoogstraeten ers; k Glabbeek, M. Dierick.' CONTRIBUTIONS D1RF.CTES. DOUANES ET ACCISES. M. Nivaille. rc-ceveurdescontributions dircctes et des accuses a VV'aleourt, est. sur sa demande, admis a faii-e valoir ses droits a la retraite. ministère DE la GfERRE. MM. Richolle et Martin employes de l" classe a l'administration centrale, sont nommés sous-chefs de bureau. pension. II a été aceordé une pension de 1,607 fr a M. Jansens, ancien instituteur communal a Pervyse! Le Moniteur publie la loi contenant le titre IX du uvre III du code de procédure pénale. Au pays tie M. Woeste Ons I taanderen, un petit journal catholique dérnocratique, nous apporte de curieux détails sur la lutte qui se prépare dans le fief éloctoral de M. AVoeste. Cettc lutte, au dire du journal flamand. qui a des pieds a mettre dans le plat, est celle des humbles coutre les riches et. les puissants, des Flamands contre les fransquillons, du peuple qui réclame son droit et son pain contre les conservateurs des pri vileges nés dc l'iniquité, de l'oppression et du culte de l'étranger et défendus par les chefs d'une frac tion d'un parti qui trouve sa raison d'étre dans la religion de l'Ouvrier de, Nazareth. -. Ce langage nous parait caractéristiqueil montre quels elements de disorganisation sociale le parti soi-disant conservateur renferme dans ses bas- fonds. Les cléricaux de la nuance d'Ons Vlaanderen forment ce qu'onappelle lü-bas. chez M. Yan W ambeko, le Volhsoarlü. Le canton de Ninove est lo centre de ce mouvement, dont on peut atten- dre des surprises. Les deux bètes noires du Volkspartij sont parait, M.M. Woeste et Van Wambeke. - -Le principal grief des membres du Volkspartij politique, se dispen-1 c est le mode de désignation des candidats. Le lit. :i 'il sniiQm-inr ir.»v nAtntlA n'nntAnrl „Ine a.i-a., I..: i- "Sri"?? q-",eceso,t'««oisrtp.Km peuple n'euto^ plus qf™ iïimposTGÏe U?tó Apres la triste experience do Pan passé, l'Asso- soiltants P ciation generale des étudiants aurait été rnicux Les deux cliefs les plus populaires du Valla. ïQspirée si elle avait nettement désavoué un meu- pa,-tv sent, comme noriecS le savent? tei

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l' Etoile Belge | 1894 | | pagina 1