LA JUSTICE SOCIALE Non, rien, absolument rien II y a dans l'Evangile une grande parole, c'est celle- ci Pauperes evangelisantur, les pauvres son! évangé- lisés. Or, M. l'abbé Daens n'évangélise jamais les pau vres. Mais, en dehors de la messe qu'il dit le matin, il est un tribun, il est un journaliste, il est un repré sentant. Et en cette triple qualité, ij donne le scan- dale le plus triste; il énonce les faits les plus inexacts, il attaque, vilipende, diffame, au point qu'il ne peut jamais prendre la parole sans que quelqu'un parrui les catholiques ne soit atteint, et cela aux applaudis- sements des socialistes. Et c'est dans ces conditions qu'on vient nous dire le prêtre est sacré; il doit rester sacré; vous ne pouvez pas l'attaquer. Je suis d'accord avec vous ace sujet quand il s'agit en réalité du prêtre, mais quand il s'agit du tribun, du journaliste, du représentant, ses actes sont incon- tostablement de la competence de l'opinion publique, du droit de la libre discussion. Et quand je parle ainsi, je parle corame catholique et avec tout le monde sauf, bien entendu, mes d'adversaires. Rappelez vous d'abord ce que Mgr l'évèque de Gand a dit de M. l'abbé Daens M. Woeste lit tci la lettre de Mgr l'évéque de Gand, en dale du 18 octobre 1895, reproduite dans la pricidente plaidoint. Voila le jugement qui a été porté par l'évèque non pas sur les actes du ministère du prêtre, mais sur les actes qu'il avait posés comme tribun. L'évèque le constate avec douleurla robe sacerdotale est com promise. M. Daens donne du scandale dans des réunions indécentes et tapageuses. Et quand l'évèque parle ainsi, nous entendons une bouche laïque venir Vnous dire ous ne pouvez pas répéter ce que l'évèque a dit. Et remarquez, messieurs, que ce n'est pas seule- ment dans les circonstances que je viens de rappeler que l'évèque de Gand a parlé ainsi. En elTet, dans ces derniers temps, nombreux sont les documents émanés de l'autorité épiscopale et dans lesquels la conduite de M. l'abbé Daens a été réprouvée. Vous vous rappelez, messieurs, un document récent émané de Mgr l'évèque de Gand. Je dis un document récent; mais il y en a trois. Voici dans quels termes était congu le premier. II est du 23 aoi'it 1895 il Woeste lit ici la nole de Mgr Vévéque de Gand au sujet des journaux démocrates. Ce sont ces journaux dont mes honorablcs adversai- res, dans leur justice, n'ont jamais parlé. Ah voila leur oeuvre ainsi caractérisée Les jour naux du parti Daens sèment la division parmi les catholiques, dit l'évèqueils cherchent a renverser les administrations catholiques. Et nous n'aurions pas Ie droit de protester et de nous indigner Mgr continue M, H'oeste continue la lecture de la stole episcopale. Voila la condamnation de l'ceuvre de M. l'abbé Daens ct des journaux quile soutiennent. Et nous n'aurions pas le droit, nous toujour? !èle» •use que nous.avons défendue, nous n iu. pas le d^oit de dh^3e7epeler, M'adressede M. i .ibbé Daens ce que dit son évêquc avec une profonde douleur Deux mois après, un nouvel avertissement- a M. l'abbé Daens. Le tribunal trouvera ce document dans les pieces du dossierje ne lirai pas cet avertis sement pour abréger. Mais les polémiques ont continué; les violences se sont multipliées. Et, fait véritablement insolite dans notre pays et qui démontre combien le mal auquel il s'agit de parer est grave, Mgr l'évèque de Gand a cru devoir intervenir une troisième fois et il a écrit'en ces termes M. Woeste lit ici la tiote de Mgr l'évéque de Gand parue au mois de février 1896. Voila l'appréciation de l'évèque. Quand on entend une appreciation partie si liaut, on est en droit, messieurs, de ne pas tenir grand compte des reproches qui nous sont-adressés et qui consistent a dire que nous venons attaquer le prêtre. Ce que nous attaquons, c'est l'homme de division et de discorde qui sème partout et la discorde et la division. L'évèque de Gand le dit.- dan3 la Flandre oriëntale, il s'en va de village en village, jetant la semence de désuuion et je puis l'ajouter, la semcnce du socialisme et dans cette action constante de sa part, il recoil les applaudissements constants de tous les membres de l'extréme gauclie et de tout leur parti. Et c'est quand il en est ainsi, qu'on vient nous reprocher 4 nous catholiques, de chercher a stigraa- liser une conduite déja llétrie par ^autorité épiscopale et qui produit de semblahles résurlats. Je disais tout a l'lieure que dans ces longues polé miques qu'on ne vous a montré que par un de leurs cötés, si je devais entrdr dans les détails, c'est un volume que je devrais écrire, je vous ai dit que M. Daens et ses amis se permettent d'énoncer les choses les plus inexactes. Les débats a la Chambre sont 14, les Annates parlementaires sont la pour attester que M. l'abbé Daens a été pris maintes fois en (lagrant délit d'inexactitude. Mais voici un document émané de M. l'abbé De Bacts, un prêtre démocrale bien connu qui écrit a M. Vanderhaegen, conseiller provincial de la Flandre oriëntale qui s'ótait plaint 4 l'évèque de Gand paree que M. l'abbé Daens se permettait de répandrede tous les cótés des bruits inexacts. M. Alex. Braun. Vousétes sans doute autorisé 4 donner lecture de cette lettre. M. Woeste. Je suis autorisé a donner lecture de cette lettre. M. Alex. Braun. Vous y êtes autorisé par M. l'abbé De Bacts M. Woeste. ParM. Vanderhaegen. M. Alex. Braun. J'imaginais que les lettres appartenaient non seulement 4 ceux qui les avaient regues, mais encore a ceux qui les avaient écrites. Vousavez l'autorisation de celui qui l'a regue, tout simplement; mais vous n'avez pas celle de celui qui en est l'auteur. M. Woeste. Je lis la lettre; vous plaiderez si vous le jugez 4 propos. M. Alex. Braun Ccla ne m'inquiète pas. Si ie lais cette observation, c'est pour constater un faita quels petits papiers on a recours 1 M. Woeste. Petits papiersII sied bien a mes adversaires d'en parler ils ont déployé une foule de petits papiers ici pour essayer de nous accuser. Or, vos petits papiers ne se rapportent en rien a l'airaire qui se plaidc. Calmez done votre émotion. Et puisque vous ne vous plaignez pas de la lettre, écoutez-cn la lecture. M. le Président. M. Woeste, avcz-vous l'assen- timent de l'auteur de la lettre - M. Woeste. Je n'ai pas son assentiment es) je ne m'en suis pas enquis. J'ai l'assentiment dnjlcsti- nataire, et cette lettre n'est pas confldentielle. t M. Alex. Braun. Mais vous n'avez pas l'assenti ment de celui qui l'a écrite, pas plus que vous n'aviez celui de l'auteur de la lettre de l'évèque de Gand, lettre que vous avez publiée pendant la période élec- torale, avec la disapprobation de celui qui l'a écrite. M. Woeste. C'est inexact, je n'ai rien publié de parcil. M. Alex. Braun. Vous ou les vötres..., coux a qui clle devait servir. M. le Président. Le tribunal doit s'éclairer sur un seul point, sans pour ccla intervenir dans cette discussion. La question est de savoir si la lettre peut être produiteaux débats. Agissez-vous avec l'assentiment de l'auteur de la lettre, M. Woeste M. Woeste. Je ne m'en suis pas enquis, je le répète, M. le Président. M. le Président. Dans ces conditions, le tribunal appréciera. M. Woeste. Voici la lettre en question M. Woeste hl une lettre de M l'abbé De Baets. Voilé, done les faits inexacts, reconnus comme tels; ils sont tellement nombreux qu'on ne les relève plus. A cöté de cela, il y a un jugement que je vous ai déja cité. jugement rendu par le tribunal d'Aude- narde. Dans ce jugement-, le tribunal a apprécié libre- ment-, dans une cireonstance donnée, certains actes de M. l'abbé Daens il lui a refusé le bénéfice de ,1a bonne foi. Et puis, il y a le sentiment du gouvernement. Le tribunal sait avec quelle énergie virile mon ami iL.le ministre de l'intérjeur a flétri, en pleine assemblée, les actes et la conduite de M. l'abbé Daens. Eli bien quand d'une part l'évèque et son secré taire, quand d'autre part la magistrature, le gou vernement et mes amis de la droite apprécient comme moi, comme on l'apprécie a Alost, la conduite de M. l'abbé Daens, nous pouvons nous passer de l'assén- timent de nos adversaires. On a mis ici sur le pavois, M. l'abbé Daens et son frère, M. Pierre Daens. On a parlé de l'un et de l'autre en termes émus. On vous a fait le portrait de ces deux personnes. Eh bien je dois faire apprécier au tribunal, par un seul fait, 4 quelles mesures ces personnes-la recourent, pour chercher a attircr a eux l'opinion publique. Et quaud j'aurai mis, sous les yeux du tribunal, ce fait-la, vous pourrez vous rendre compte de la révolte qui s'est produite chez tous les honnètes gons de k 11e d'Alost et mème de l'arrondissement. A la veille des élections du.9décembre 18"" réripn-i i foisni>_Bans la Stille t d AiOst, le document que voici qui vaut bien sou pesant d'or a cöté de tous ceux qu'on a cités, et dont on a bien eu soin de ne pas parler Scandale! M. Woeste lil ici une circulaire accusant les conserva- leurs d'Alosi d'avoir soudoyè une femme pour perdre M. l'abbé Daens. Voila done quelle était l'iniputalion, l"acV,.-ation les catholiques ont soudoyé une femme ils lui ont offert mille francs pour attirer dans le mal l'abbé Daens. Et l'on ajoutait .- Done cette femme a signalé le fait a la justice, et maintenant une instruction judiciaire est ouverte sur ce fait. Voila ce qu'on disait. Et l'on terminait par des explications dont la donnée était ainsi congue En frangais Craigncz ear le Dieu tout puissant ne laisse pas irapuni de semblables tours de fripon et votre punition ne se (era pas attendre. Vous voyez avec quel art cette piece ava t été rédigée. Tout avait été congu de manière a faire croire que Ie fait était exact. Dénonciation au par quet; instruction ouverte: et puis on priait le Dieu tout puissant de punir les infames qui avaient osé commettre un pareil acte. I?h bien, dans tout cela, il n'y avait pas un mot de vrai II n'y a pas eu de plainte au parquet; il n'y a pas eu d'instruction ouvertejamais on n'apu citer la femme; jamais on n'a "pu citer les conservateurs qui "qui avaient commis cefte abomination. Et maintenant, voulez-vous savoir quelle a été la participation, dans cette affaire-la, des hommes qu'on a mis ici sur le pavoi? Voici une déclaration émanée de M. Eeman dont la signature a été régulariséc par M. le bourgmestre d'Alost - M. Eeman, qui appartient a une des families les plus cousidérées de la cité. Pour détourner les soupgons, on avait mis au bas de la piécc qu'elle était imprimée a Ninove Imprimerie du Klknke Roeland. Voila done une feuille absolument. scandaleuse émanée d'une sorte de conspiration dirigée contre les catholiques d'Alost et qui accusait ceux-ci des faits les plus abominables. Le bénéficiaire devait être M. l'abbé Daens. Et en effet, lo lendemain. on répand 4 des millicrs d'cxemplaires, cetto pièce dans les rues d'Alost. Une émotion trés vive se produisit. C'eüt été une veritable abomination s'il s'était trouvé des catholiques qui se fussent rendus coupables du fait dont on les accu sait. Voyant l'émotion causée par cette distribution» M. le bourgmestre ordonne a la police do conduire les distributeurs au poste et alors. voici cequi se passé. Je prends lo récit du commissaire de police Rapport du 8 dééembre 1895 M. Woeste lil ici le rapport du commissaire de police d'A lost D'autres agents firent la mêtuc chose. Et alors, voici ce qui se passa M. Moeste continue la lecture du rapport de M. le commissaire de police d'Alost. Voila un fait entre mille. Voila a quels gens les catholiques d'Alost ont eu affaireVoilé, pour me servir de leur expression, 4 quel tour de fripon on a eu recours pour chércher a l'emporter. Et l'on viendra après cela nous direAhne touchez pas au prêtre Mais ce ne sont pas des actes de prêtre ceux que je flétris en ce moment Ce sont des actes que toute conscience honnête doit stigmatiscr. Et maintenant que j'ai montré la distinction qu'il fallait faire ici, maintenant que j'ai repoussé haute- ment ce reproche dirigé contre nous de vouloir attaquer le prêtre, de vouloir compromeltre sa robe, alors que lui même l'a compromise, ainsi que 1 a déclaré Mgr l'évèque de Gand. Je n'ai plus qu un mot 4 dire relativeinent aux dérivatifs auxquels on a eu recours. On a cherclié a faire passer M. l'abbé Daens et M. Pierre Daens comme les représcntanls du parti démocratique chrétien. Ce sont, s'est-on écrié, ce sont des victimes des conservateurs Et tout 4 l'heure encore, M. Galle disait, dans les quelques mots qu'il a prononcés, que ces messieurs représentaient le parti démocratiqnc chrétien. C'est évideinmcnt votre droit de défendre ce parti 14 c'est votre droit et person ne ne vous le conteste, de chercher a le constituer, a l'organiser. Mais laissez-moi vous dire deux choses La pre mière, c'est que vous n'avez pas le droit de diffamcr. Vous n'avez pas Ie droit d'avancer des faits inexacts et vous n'avez pas le droit d'injurier. La seconde c'est que vous vous targuez d'un mot, d'une phrase, d'une qualification que vous n'avez pas le droit d'invoquer lorsque vous cherchez a solidariser la cause des frères Daens avec la cause démocratique. Oh j'ai bien vu quelle était votre tactiquc. ous avez cherché a faire croire au tribunal que ce qui étaiten jeu dans ce procés c'était la cause démocra tique. II n'en est rien, cependant. Ce qui est en cause, je viens de le rappeler, ce sont vos injures. Mais la cause démocratique, qu'est-ce done La cause démocratique, c'est, si je ne me trompe, ^'amelioration du sort des ouvriers par les oeuvres de fl'initiativeprivée et, lorsqüe la chose est nécessaire, spar les lois. Eh bien, mes amis et moi, nous avons toujours défendu cette cause et nous la défendrons encore. (Rires.) Vous riez M. le Président. Qu'on tasse silencetoute mani festation est interdite. Me Woeste. II y a une différence entre ceux qui rient et nousc'est qu'ils déclament et que nous, nous agissons. Et quand M. l'abbé Daens revendique la qualité de représentant du parti démocratique, vous avez entendu tout- a l'heure, Messieurs, Mgr l'évèque de Gand dire dans un document public que MM. Daens compromettaient la cause démocratique catholique. Et plus récemment, lorsque, 4 la Chambre M. l'abbé Daens a attaqué les élections d'Alost, dans un réqui- sitoire qui a soulevé les protestations de la droite toute entière, il a été interrompu par un homme hono rable entre tous, M. Janssens, représentant de l'arron- dissenient de St Nicolas, qui s'cst toujours prévalu de la qualité de démoerate et qui a dit 4 M. Daens 4 la Chambre, a la séance du 4 février dernier Vous n'avez pas le droit de porter le nom de démoerate. Je vous conteste ce droit. Et M. Janssens a demandé la parole. Si un débat sur ce point avait pu s'encastrer dans la discussion relative aux elections d'Alost, il aurait développé sa manière de voir Et plus récemment encore, l'organe autorisé de la Ligue antisocialiste de Gand, l'organe de la cause dé mocratique gantoisc, Het Volk, journal a la tète duquel sctrouveM. ArthurVerhaegen, l'konorablo Président de la Ligue démocratique beige, s'exprime dans ces termes dans son numéro du 6 février dcrnicr, en par- lant des sentiments démocratiqnes des frères Daens. M. U oeste lil l'article du Volk du 6 février 1896. Voila, Messieurs, les représentants de la cause démocratique jugés par Mgr l'évèque de Gand, par M. Janssens et par l'organe de M. Arthur Verhaegen. Et après cela, je ne suis pas étonné que mes jeunes contradictcurs se soient laissés aller a la dernière audience jusqu'a constater queM. l'abbé Daens était abandonné par tout le monde. Abandonné par tout le monde, c'est trop dire. En effet. les socialistes l'applnudissent et lui tressent des couronnes. Voila la vérité. Ce matin mème j'ai vu, dans un journal socialists de la Flandre occidentale le portrait de M. l'abbé Daens aceompagnó des plusvifs éloges. Mais quant a être défendu encore par des catho liques, quant a ne pas voir cet article flétri par tous ceux qui réprouvent des procédés semblables a ceux dont vous connaissez maintenant quelques échantil- lons, ah, on ne les trouvera pas. II n'y en a pas, il n'y en a plus de ces catholiques-14. M. l'abbé Daens sème la division parmi nous; il s'en va la semcr partout par les villages. Mais il est répu- dié partout par les démocrates chrétiens. Voila sa situation. Néanmoins, on n'a pas craint de faire de M. l'abbé Daens, dans ce procés, le repré sentant de la cause démocratique. Voila pour les dérivatifs. Et maintenant, je reviens direclement au procés dont, Messieurs, vous avez 4 connaitre, et j'ai de nouveau a justificr la Commission des Hospices d'Alost de l'acte qui lui est reproché. Cet acte serait-il blamable et ne pourrait-il pas être justiflé que vous n'auriez pas eu le droit d'écrire ce que vous avez écrit. Non! cc droit-14, voijs ne l'aviezdansaucun cas. On nous reproche d'avoir voulu cmpêchcr M. l'abbé Daens de célébrer la messc. Et tout a l'heure encore, M. l'avocat Galle-disait, dans les quelques paroles qu'il a prononcóes, que notre bot était d'empécher M. l'abbé Daens de dire la messe. Eh bien, supposons un instant que tel ait été le but de la Comin ssion des Hospices d'Alost; supposons que ce but püt être discuté, pul même être attaqué ct blamé. Eli bien, attaquez et bl&mez, mais n'injuriez pas ct surtout ne diffamcz pas. La est la limite posée par les tribunaux, commc vous le verrez tout a l'heure. Muisje n'admets pas qu'il soit vrai de dire que nous ayous voulu empêcher M. l'abbé Daens de célébrer la messe. Et quand j'entendais M. Renkin développer ce thème, et quand il s'indignait, je me disais que tous les coups qu'en apparence il portait a la Commission des Hospices, que tous ces coups retombaient sur l'évèque de Gand. Car enfin qui a done dit a M. l'abbé Daens Vous ne célébrerez plus la messe dans aucune église parois- siale de mon diocèse. Toutes ces óglises vous sont interdites. Voila cependant le langage que lui a tenu Mgr l'évéque do Gand. Et quand on attaque ici, pourun acte qui n'est rien en comparaison de celui-li, quand on attaque la Com mission des Hospices, en réalité, c'est l'évèque qu'on attaque, et c'est lui... M. Carton de Wiart. Qui est ce qui a rendu une chapolle Ml'abbé Daens? M. Woeste. Je dis que dans cette situation... Interruption M. Woeste. On m'interrompt en medisant c'est trop béteMerci M- le Président. Je n'ai pas entendu cette expres sion, sans cela, je l'aurais fait retirer immédiatement. M. Woeste. Je ne le demande pas, M. Ie Prési dent. M. Ie Président C'est moi qui l'exigerois. M. Woeste. Comment, la Commission des Hos pices dit, a un moment donné et dans des circon stances que je rappelais vous ne célébrerez plus la "messe dans une chapelle, et son évèque lui ditvous ne célébrerez plus la messe dans aucune des églises oü le culte public s'exerce. N'est-il pas manifesto que, dans ces conditions, le blame retombe sur l'évèque Et alors se présente tout d'abord devant. vous la question de savoir neserait-ce qu'au point de vue de la diffamation qui ne peut-ètre tolérée, la ques tion de savoir, si la Commission qui représente une institution civile qui n'a qu'un but étroitoment déter- miné, celui de faire soigner les pensionnaires et d'assurer dans les limites des batiments des hospices, d'assurer tous les services qui sont destinés aux pen sionnaires, s'il pouvait y avoir une obligation quel- conque pour la Commission des Hospices de recevoir M. l'abbé Daens dans la chapelle et de lui laisser dire la messe Les hospices d'Alost, comme beaucoup d'autres hospices, ont un aumónier et c'est cet aumó- nier qui remplit tous les devoirs qui se rapportent au service religieux des pensionnaires. Tout est organisé sous ce rapport par l'aumönier; de concert avec l'administration des hospices. Et si un reproche quelconque peut ètre adressé 4 quelqu'un,ce serait peut ètre a Ia Commission des Hos pices d'Alost pour d'avoir usé de trop de longanimité eh rccevant dans une chapelle 4 un moment donné, dans une chapelle ayant une destination nettement déterminée, un prêtre ét ranger au service hospitalier. Et cependant, ces hommes que vous accusez aujourd'hui, et auxquels vous prêtez les mobiles les plus condamnablcs, ces hommes la qui avaient le droit et peut ètre le devoir, a raison de leur mission, de leur charge publique, de ne pas admettre M. l'abbé Daens dans la chapelle des Hospices, ces hommes-lii l'ont admis ils ont done fait preuve de condescendance. Et a quelle épeque agissaient-ils de cette manière*?- A une époque oü la campagne électorale battaitson plein, c'est-a-dire au mois d'octobre 1895, c'est alors qu'on vient nous direla mesure que vous avez prise est une mesure politique et non pas une mesure administrative Mais, Messieurs, si c'était une mesure politique, ils l'auraient prise d'emblée. Et c'est au mois d'octo bre qu'ils auraient dit 4 M. l'abbé Daens nous vous interdisons l'accès de la chapelle. Ils ne lui ont pas tenu ce langage, ils ont fait preuve de longanimité, d'une grande longanimité. Et l'on est bien peu reconnaissant envers eux de la modération avec laquelle ils ont accompli leur mandat. Mais alors, que s'cst-il produit Dira-t-on que la Commission des Hospices dut recevoir a perpétuité M. l'abbé Daens dans la chapelle des Hospices et par simple condescendance, alors même qu'il se reudait coupable d'actes et d'imputa tions qui ne peuvont pas être justifies. Je suis obligé, a ce point de vue de rappeler, en les résumant, les faits qui se sont passés pendant que M. l'abbé Daens célébrait la messe aux Hospices d'Alost. Vous vous rappelez les diflicultés incessantes qu'il a eues avec l'administration des hospices. Vous vous rappelez, que constamment il a voulu transgresser le reglement qui était arrèté ot que les membres de la Commission des Hospices avaient formule afin de détermincr, dans un intérêt d'ordre, et pour que le service religieux des pensionnaires ne fut pas com promis, de déterminer a quelle heure il pourrait dire la messe. Vous vous rappelez aujourd'hui qu'un jour il n'a pas craint de donner un soufflet a son servant, donnant ainsi un triste exemple dans le lieu oü il était regu. Et alors, les membres de la Commission des Hospices se sont trouvés aux prises avec les réclamations constantes des sceurs de l'hospice, celles-ci leur disant et leur répétantil faut que cette situation prenne fin. M. Woeste lit li ce sujet une note émanée des saeurs qui desservent l'höpital résumant des faits déjh exposés dans la prenvère plaidnierie. Voila done comment il rcconnaissait la condescen dance dont on avait fait preuve 4 son égard. Et puis sont venues les attaques ordinaires, car il ne peut jamais ni écrire ni parler, M. l'abbé Daens, sans injurier quelqu'un. Dans une lettre rendue publique, ilécrivait, 4 la date du 29 juin 1895 M. Moeste relit ici la lettre éciite par M. Daens au Courrier de Bmxelles Ie 29 juin 1895 el dont le texte se trouve dans les prêcé lentes plaidoienes. Vous vous rappelez que lui-même avait demandé do dire la messe en plein jour. Et l'on avait encore une fois déféré 4 son désir. Voilfi done la Commission des Hospices en but 4 des attaques de la part de M. l'abbé Daens les membres de cette Commission sont des pliarisiens; ils ont pris envers lui des mesures odieuses et tracassières. Et remarquez, Messieurs, que malgré son manque- ment au règlement, il n'avait encore été l'objet d'aucune mesure de la part do la Commission des Hospices Vient alors le premier fait dont on n'a pas parlé et dont cependant on aurait bien fait de parler

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La Justice Sociale | 1896 | | pagina 2