SoiiYenirs dn Yienx Bruxelles ia MORT D'UN GUEUX STfPPL-ftMBNT AI' styjf Eaccro une attestation Bruges, lc 5 mai 1892. AtteJntc, depuis piusieurs années, d'unc hyd: pisio avco gonflement dos jambes, du venire, et palpitations Üu cip.ui', J'ni la snlisfaction do vou- .snnoneer ma guêrisoii compléte aprés l'emploi d un beul flacon de volro excellente poudre ma. Itytlro/Hnuc Slnrlqitc. Collo guérison vous fait d'autanl plus honlieur que les ïttênecinS m'avaicnt déjft fait, mois sai s omélloration, plusicurs ponctions. Croyoz, M. Marique, ma vive reconnais sance,"ele. Eliso Buunjn. Droesfier.s, coilTeur, 20,rue Treurenberg.giai..: salon de coiffure dc lor ordrc. Parfumeries des mr.isons B.'ossorics et peigncs en öcaille, ivoire, Obène, etc. Orand assorlimént d'éponges. GOUTEZ LE CHOCOLAT K1ARCH&L. CESSATION DTC COMMERCE Fnbnq d*appareilsd'éclairage,45,rae des Chan tears. Lustros, suspensions, pendules, o>'i pourcadesux.Grand ivhnL.DqfRier mois;l«V „y<« liicyc/atius WENHAM, CADRE DUPLEX. DcVpót. 70,rue Terre-Neuve, Brux. SPECTACLES DU 22 MAI Galeries (6h.) La Cigule et Ia Fourmi. Vaudeville (8 h. 4/4) Mimi Alcazar royal (8 h.) Paul Martinclti. Un duel dans la ncige lnaudi Cavalcada Rastaquoaera. Molière (8 h.). La maison du baigneur Alhambr» (8 h.) Carmen fln-ilc-siècle. WluX-Hnll, lous les soirs, concert. Panorama international (44, rue Fossé-aux-Loups), ouverl de 9 h. du matin 40 li du soir Entrco 00 cent. Mtiséc Castan (passage du Nord) ouvert dc 9 li. du matin i 40 li. du soir Musóes rtoyaux des arts décoratlfs et induslricls, Visiblcs tous les jours dc 40 4 3 heures. PortedeHal Collections d'armures, d'armes et d'ethno- grapitie. Palais du Cinquanlcnaire (alle droltc)Collections d'art monumental, d'art décoratif, d art ancien. Natation A ciel ouvert. Ma Campagne (St-Gil!e3). est, coninie 1'on sail, la gröfcicuse re- al ion en bronze d'un petit homnie(A!an« d'un onfatit haut d'titie öoudèo» d'un fixó dans nos mes, dil un do ses pané- istesj caril n'a pas d'ailcs, orcupó :i... folio ,!i'r etproduisant. rtinsi un lilet d'cau lim- 11 est élevé sur un piëdestal, enchassé' :;o coquille de bougoüt, garauti par une 5 for, el... fonctionne depuis des temps ié- rcculés au coin de la rue do l'Etuve et dc du Cbêne. us ceux qui ont écrit sur les fails et ges- u vieux Bruxellcs lui ont conSncrö au s vin chnpitre, et nous manquorions a tous oirs, si nous ne suivions pas le bon \nn u!e do nos devanciers, en rappelant A nos - ;rs'fin de siècle Ié souvenir de eet ancien aois de Bruxelles, qui .a fait la joic do nos j fres. Des volumes ont élê publiés, i'antparle menu los diverges légendes jines de ce petit bonhommo qui. pen- s siècleê.a excilé les sympathies bruxel- La Fontaine du Petit Jnlien [Jtdiaenkens- Borrc) Toutes les villes comptant un passé antique, possédaienl autrefois quelqtie venerable souve nir, elier au cix-ur dos liabitants, et dont los origines se perdaient le plus souvent dans la uuit des légendes. Paris avait sa Samaritainc, resplendissant sur le Pont-Noufson joycux carillon rassem- blait les oisifs et les chanteurs. Bien des gons du peuple a Paris n'ont jamais pardonné a Napoléon 1CT de leur avoir enlevé ce vieux souvenir de la oité- Gand tient a son Gros Ca non, Liege A son Perron, et Bruxelles con serve avee x-J palladium do -■ .- de pierro cornlue h-t w. dit Petit Juh'en. L'Europe. dans ses grandes pretentions a la moderne civilisation, a supprirné prosque par- tout avec dédain ces antiquités, pour les rem- plaoer par de froides colonnestoutefois nous doutons fort que mêmo la Colonne du Con gres puisse jamais atteindre l'ögo respectable de noire Petit Julion «Plus constants et plus sages, dit l'auteur de la Chrcuiqua des rues de Bru.rrUes, los Beiges ont su respecter cequ'avaient affccLi&mé lours poroset suns nous oocuper ici dos autres villes du royaumc, le Manneken-Pis n'arien perdu parini nous de sa splendour des autres siècles. Nous l'hororons toujoura eonime le plus an cien bourgeois de Bruxellesnous le reeom- mandons A tout élrangor que visite notre* capi- tale et nous voyons avee plaisir qu'aucuu ne s'en va sans avoir salué notre faccticux petit compalriote. On s'ost bèatieoup occupé de cette petite sta tue trés eélébre sous le nom de Mannekcn- oïi;£ tavahius r®aHeKjhos. noaftRrt8:, na-^ - Lont.int parvenués a fixer d'une fa^on pré- oiso les commencements du culte de cello quasi-ilivlnité du vieux Bruxelles. Ellos n'ont servi qua constater toutes sa tres haute anti- quité. Une des légendes los plus répandues veut que la fontaine du Manneken-Pis ait été éle- yée par un riche bourgeois de Bruxelles d'aucuns disent mêine un iluc de Brabant qui, ayant perdu dans une fêto populaire son |ils unique agé de trois a quatre ans et qu'il Aimait beaucoup, le retrouva au bout de cinq joyrs au coin de la rue de l'Etuve, occupé a... lbnetionncr comme il le fait encore. D'autres, plus amis du inen-eillenx, font intorvenir dans son origine une légende de soreière. Quelques savants assurent que cette statue n.éléélevéc en l'honneur d'un petit gargon qui s;)uva la ville de Bruxelles, vers le treizièma siècle, en éleignant uno mèche au moyen de laquelle les ennemis y voulaient mettre le feu. II éteignit cette mèehe en 1'aiTosant dans la position oii nous le voyons encore aujourd'hui, tont comme Gulliver en usa sur le palais im- përial de Lilliput vF.n co temps de dynamite, cette fagon d'ó- tciiidre une mèche mériterait certes encore l'iionnourd'uue statue. [D'autres histoii'es, plus merveillouses les uiics que les autres, cimmlont sur ce sujet. Nous renvoyor.s noslecteurs curieuxde détails aux abondantes monogi'aphies du petit liomme. Tër.t cola prouve, comme jel'ai dit, une anti- qiiité respectable. D'après le savant arebiviste de la ville, ces I.'/ - itKsethistoiresdu Manneken-Pi^ bruxel- lc .outdo purs conles, et son origine, qhi ii vu 3 dc ute ii®n de particulier, est com- Vi' £pi?oe, doit .m qu'i1. er. f-sit. .1 parait bion êtabli que <;.fjtefontainedéja eitée sous le nom de Mavne- ';'ni-Plst en 1452, portalt uussi a la mème |oque lenom do Fontaine du Petit Julien. lv' élait alors déoorée d'une statue en pierre. I Cc lal lo 13 aoüt 1019 quo le cêlêbre sculp- tifiir Jéi-ome Duquosnpy fut chargé par les i-o •veurs de faire une nouvelle statue en bi-onze tm Manneken-Pis, pour le prix de 50 florins cW&hin. et qu'il próduisit la charmante rcuvre cjui l'on admire encore aujourd'hui. i Bien que la situation du palladium bruxel- !<>i soit aussi inamovible que celle d'un juge -JBiIgiquele petit bonhomme a subi jdiJ.-ieurs Replacements facheux pendant sa Jo.i|ue carrière. ifn 1747, los Anglais venus a Bruxelles, tou- lov.fs asuateurs d'originalités, emportaient le jM hneken-Pis dans un i'ourgon, quand las kibitants de Grammont trouvèrent moyen de Feuim.uton du SOIR dc 22 mai 1892 Que m'apporlez-vous la Le sac a bijoux de la baronne, t l i'escar- colle de voyage du vicomte... Qu'y a-tril dans cctto escarcolle Je l'ignore. Elle est forinée a clot. comme elle a été eulevóe a M. de Presles moment ménie de son arreslation, j'ai cru m. nion 'flevoir .do.fésftrver a n sieur le juge d'inslriiction lo soiu dc la ouvrir sous scs ypnx. Déjioi-oz ces objets sur mon bureau Bion Ditcs-nioi, Jobin, depuis qu'ils sont arrètés ei gardés a vue, les pi éveuus n ont pu com,;., niquer ensemble et s'entendre pour leurs ré- ponses, n'est-ce pas 11 leur a été matérielleraent impossiblo d'échanger soit une parole, soit un signe. A mervciUe.. Allez transmetüe mo ordresala Goneiergerie; qu'on m'amènesur-le champ le vicomte de Preslea. et tenez voi ma disposition Je puis avoir bosoin de vous d'une minute a l'aulre... Jobin, singulièroment penaud d'avoir été ;.i mal compns, s'inclina et sortit. Dix ininutes après, Gilbert laisait son entree dans le cabinet tendu de papier vert et meublé d'un grand bureau chargé de dossic-rr, d'un fauteuil pour le ,iugo d'instruotion, d'une chaise pour le greffier, et de deux au tres sièges. Rien ne se peut imnginor de plus mei- quin que l'aspect général do ces pièees 611 i tos qui se ressemblent toutes, et qui, mi" Reproduction lnterdllo). 'gi'e (leur vulgarité, semblcnt sinistres quand o.i sé souvient que la justice y prepare le ter- ,7'i/ile travail dont l'éahafaud est parfois le idiijnior mot. Comment exprimcr ce qu'avait souffert le jeune komme en traversant ainsi qu'un cri- ininel, sous la conduite d'un gendarme, un labyrinthe do couloirs, en gravissant des osca- liers oü il rencontrait d chaque pas des avocats en robe, qui, eurpris de son apparence Jdistinguée, lo regardaient curieusement, et •arlout en pénêtrant dans la longue galerie l i de gens dont quolques-uns pcut-étro lc 1 cvr.nairsaieitt. si-ntait son ccour comprimé douloureuse- 'mme sous l'étrcnito d u^ie main impi— I.a bonte, l'angoisse, !a colore résul- j ia: <lu sentiment de son impuissance absolue a' ..t afiluer le sang a son cen*cau. los de ses tompes battaient avec une vio- inou5e, il ne distingnait rien il lui scm- 11 que sa tète allail éclator i in anclussant le seuil du cabinet, en se 1 ivar.l en presence du magistrat, il éprouva un oulagoment relatif. allail done enfin pouvoir s explitjuer. La 1 ièrt se ferait dés sc-s premières paroles. La ion effroyable qui l'écrasait touchait cer- "•.•inent il son lerme. i xe disant ces chosea, il respirait plus iimnt. Le nuage qui l'aveuglait devenait i - i ns opaque. salua lo juge ^instruction en hommo du Boulleau-Duvernet no lui rendit pas aalut. otu nouvelle blessuro, cette blessure inat- j t. me, fut horriblernent cuisante pour M. de si -Dans quel abiino roulail-il done? Trou- - 1 ennemi devant lui, au lieu du sau- r-spéré?... w.i cceur, düató un instant, se serra de icjuviidic cn seiar t, oj;; api-ós que l'eiineuii eüt quitté la con live, ilji lexposèrent eur la Grami'Place de leur villejjofl l'on pout encore en voir une copie, rorigitihl ayant élê bienlöt réclamé par les BfOxolloij. Peu de temps apivs..iLouis XV entra a Bruxelles. Les Francais leur tourvolèróiit la pelito statue qu'ils ne laa'arciit pas trouver omban'assantc, devant l'eaoi et la colore de la population bruxelloise. lis la déposèront a la rhrlo d'un cabai'et, au coin de la Petito-Uo. GetJ rénement, qui aVoit euusó une grande fei moia ition dans Bruxelles, faillit s'aggraver cncovc. Le petit bonhomme, remis en place, fut in sul té par quelques grena diers frangais;Louis XV. -iour éviter une grave collision, l'ut oblige d'imjirvenir. II donna au Manneken-Pis ui: habitc') chevalier, avec le droit de porter l'épée; Kwiconféralanoblesse personnelle il ne mai .junit plus quo de la donner a ses descendants et lo décora de la Croix de St-Louis,cc*iiji imposa aux troupes la nécessiló de le rcspccio mème do lui rcndrc lc salut militairo. ÏIim» fois 'meere,' j.ynimencemont do ce rièclê, cn i51i, vu .?ir un forgat libéró, nommcLycas, Manneke,.V'is fulheurcusemcnt rctrouvé, avec la memo chance heureuse qui nous l'a conservé jusqu'ivi. Le voleur fut condanv. p aux travaux forcés, comme destrucleur de m-iuurients publics! ün fait prouve combi-,i la conservation du plus ancien bourgeois del Bruxellcs est, dans l'opiniou populaire, le gi'jo do la prospéritó de Ia ville e'est quo lors du bombardement do la vieille cité par lc marécbil do Villerov, la pre mière chose miso en A u sur, a l'abri dos bombes de Louis XIV co fut la slatuo de l'antique Petit Julion. L: 10 avril 1G95, les bourgeois de Bruxelles 'e. replacèrént sur son piëdestal, au milieu d'un grand enthou siasme. A maintes reprises, du pesto, ce symliole du porte-bonheur do la cité fut l'objet de grandes distinctions. Les faveurs 'de Louis XV avaient eu des precedents. DéjaJa 169S, l'Electeur do Bavière lui donna de rifcöes habits, lors d'une l'ète offerte par ce prince m Grand Sermcnt des ArquobusiersL'empereur Max imilien le décora do ses ordres. Après l'c pulsion des Autri- chiens, on lo para en iVS9 de la cocarde do Brabant. Napoléon Icr, scllicité de lui accorder aussi une faveur, lui eon^ba Ie litre do cbam- bellan.Dos poètes lui ont flédió leursouvrages: des pailumeiu's ont ifltisUé <le son nom leurs catix de senteur; de ric.L s bourgeois et dos princes lui ont constitué es rentes. Vers 1S22 encore, une dame de Brütellos lui laissait miilo florins dans eon testa mei: V! II posséde huil lu.i i',^ -r eJe tenue, sans compter la blouse patrio' 1S30; son va- let do chambre, char. -tte cl nommé par la commune do ah- an deijéi cents Jk.rinr Jajf ~try-dqmutjuós ètöit. occupé nar M. i'clsaux, ins- pocteurgénéral deser.,..-h de Bruxelles. 11 nous a été donné :'i époque do pouvoir visitor la garde-robe du 1 v!it Julion, préciouse- ment couservée uar.s uut ^irmoire de l'IIötel do Ville, ot nous pouvons ct tüier qu'il possédait alors, entro autroa souvenirs d'une munifi cence royale un jabot tt dos manchettes cn dontollcs du plus fin point' de Bruxelles. Enfiu, ses revenus ars i/. considerables sont assis sur des bions fonds, t cq n'est pas notre préeieux Manneken-Pis qu'on eüt jamais attrapó a se faire noiiuner adpunistrotour des sociétês du comte Langr.rud-Dumonceau, ni a placer ses roVehus en actions-de Panoramas. L'sdminirtra'.ion da re?, iiiens est confiée a un avoeat dislinguó de I ruxcllcs. En 1843, M. l'avoeat Strass occup.vit ens fonctions aussi rechercbées que. do nos jours, cellos d'aide do camp du général Belliard. Les etrangers corapiviuiont plus difficilo- nouveau. Le juge d'instruction lui indiqua de la main une chaise lbncéc de cri,n noir, placéo devant son bureau, et dit Asseyez-vous... Gilbert obéit. Monsieur, mumura-t-il d'une voix qu'il s'eirorgait vainerneut de rendte assurée, l'agent de police chargé nar vos ordros do proceder hier mon arreslation m'a laissé comprendre qu'une honteuse accusation pesait sur moi... Uno accusation do vol Tt y a la, monsieur, un effroyable mal- Ron. j 'ai bate de me justifier d'un crime !:..p. t je vais. Attendez qua i - v -oge, ordnnna sócbemcut lo jup^ f::on. Grelller, écrivoz. Gilbcrtbaissa la tète )c in; Récouragement profond. G'est un ennemi. p u sait-ü, je suis perdu!... Aprosun instantde sil Roullcau-Duver- nct corrunenga rintcr-og. c. - Quel est votre non iemanda-t-il Gilbert-Roné, vicomte ue Presles. Votre &ge Vingt-3ept ans.. Etes-vous inarié Je suis gargon. Oü ètes-vous nè Au chateau do Pvc n Picardie. Ce chateau, dont portos le nom, vous apparticnt-il II a été vendu it y n 1 z - ans, après la mort de mon pèrc, au nu ut oü on liquidait lea allairos do la sucvi-h, Oü dcnieurcz- vous A Paris,rue Nrir- - Uiurins, n® 21. Quelle cstvclro piv u-n? J'ai suivi les cour: AA oio de droit ot passé mes examens... Je n - roeat. Vous Metes point inscrit au tableau de mont l'cnthousiasme' des Bruxellois pour eet antique palladium, consiilóré comme le dieu protectour do la cité. 11 est eurieux do ï'éimir leurs impressions. Un auteur anglais, en 1843, éciivait ces lignos «Derrière l'Hótel dc Ville de Bruxelles se trouve lacélèbre sta tue nominee lo Mannekin (sic); une statue beaucoup plus inconveuante (indelicate) quo grauieuse, et a laquellc je n'aurais ccrtaine- ment fait üuouno allusion, si ce n'était quo cetto petilo figure indecente est considérée par lo pouplede Bruxelles comme uno sorle de patron do la ville, un dieu du foyer domeslique sans lequel leur cité se perdrait. Co qui n'empêchc pas l'auteur anglais de Consacror six pages de son volume a notre indecent Manneken-Pis Dix ans plus tard, un écrivain frangais juge le mème sujet avec uno légèreté toute pari- sienne. Nous ne saurions, dit-il, décemment omeltrc, en fait de monuments nu do curiosités bruxellois, le Manneken-Pis. Qui ne con- nait, au moins de imputation, cette facétie locale, d'ün sel un peu gros et d'une définition assez embarrassante en la prude langue fran- gaise Le Flamand ne connalt aueuno de nos vergognes; lo Flamand dans les mots brave l'homiètcté lier ist verboden te pissen est une inscription qui so lit fréquemment sur les monuments publics. Or, le Manneken-Pis est lnrncmcnt assez flamand d'une assez hideusc fontaine (oh! oh!) formant l'angle des rues do l'Etuve ct du Chêno. La statuette elle-mème est jolieello est do Duquesnoy, en bronze, et a été substituée au XVII® siècle a une précé- dente cn pierre, qui existait la de temps im memorial. II n'est sortedecontesquonn'aitfait propos de cette petite impudicité artistique. Sous la plume d'un Parisien, qui nous donne aujourd'hui les feuilletons du Gil Bias et de la Lantenie, cette petite logon de morale pratique eflarouehée, a propos d'un moutard qui fait pipi, est tout a fait amusante. Puis l'aulcur continue G'était le palladium de la ville, comme l'est le fameux Perron a Liégey toucher eüt été comme porter la main sur les dieux-oignons ou dicux-chats de l'Egypte. Ce qu'il y a de certain, e'est que cette gaillardiso trés har- die [sic) a été depuis piusieurs siècles et est encore parfois uu texte de plaisantcries peu varices. Le Manneken-pis est chevalier de je ne sais combien d'ordres. A certains grands jours, on l'habille de pied en capon lui met l'épée au cóté et ses crachats en sautoir. C'est dans cot équipage majestueux qu'il remplit son office de borno-fontainele quartier nc se sent pas d'aise, et les passants riont a se tordre. Voilii un beau sujet do gaioté, en effet. Piusieurs souverains ont c leur cour aux P -iel- loisetl ih-'t; ridicule r 1 Bavi're, chevalier debt-Louis, grenadier de la garde, officier de la garde civiquo, et ie nc sais plus quoi encore. Et voila co qui peut s'appeler de l'esprit d'obsorvation trés parisien. Combien je préfère eet éloge du Manneken- Pis par un autre éci-ivain Le Moniteur frangais, dit-il, qu'on a pré senté sous l'allégorio du dieu Termo, pour ténioigner do sa mobile immobüité, doit céder le pas uu plus ancien bourgeois do Bruxelles. Le Manneken a salué tous les règnes. Constant dans son inconstance, s'il a changé cent fois de couleurs, il n'a jamais changé de sentiment. Bien différent do ces hommes qui donnent des mades au dieu qui s'cn va et qui se prosternent devant tout solcil levant, le Manneken-Pis ne s'est mis a genoux devant personne et n'a in- sulté aucune infortune; ruais il a porté toutes les cocardcs. Pour lo Manneken-Pis, la patrie c'ost lo ruin de la rue de l'Etuve A Bruxelles. II a été Bonrguignon sous les dues de Bourgogne Ailemaml sousMuximilien; sous Charles-Quint, Espagnol; guoux pendant les Irouliles; Autri- chiensousMai'ie-Thórèse; rcpublicainen 1794; Francais sous Napoléon IC1'; quasi Hollandais sous Guillaume; Beige sous Leopold, et jamais CKne l'a vu plus satisfait qu'aujourd'hui! Joe D. X. P.S. Une erreur s'est glissée dans notre dérniore causerie, au sujet de la colonne du iiongrès.Nous avons dit,d après une brochure, que le sculpteur Van Hove avait seul obtenu la grande médaille d'or a l'exposition de Paris en 1855. Or, M. le sculpteur Fraikin vient de nous faire voir une médaille d'or, grand module, qu'il a obtenue a l'exposition de 1855, pour l'cnsemble de son oeuvre. Rendons a César ce qui lui appartient. J. D. X. Lo second volume des Souvenirs du Vieux Bruxelles, par Joo Diericx de Ten-Hammo, 9 jiaru. Voici le sommaire dc co II" volume L'IIötel du Ville. La Grand'Placo. L'Alléa Verte. Types disparus l'Abbó Peurette. La Foivi de Soigne. Les Gèants. La fêto des fous. Mioliaëls. La Féte du Vossegat. Les rues de Bruxellcs.Le magnétiseur Monlius.Mceurs pt coutuiucsLa Biéi-c, les Cabarets, Eslaminets et Cafés. La Tour Noiro. Types disparus Sir Francisquo Tapon Fougas. Uno maison de la rue du Flandre. Coco Lulu. Feu Bochart. Lc Murché au Poisson. La chaise de poste. De Bruxelles I.ondres en 1830. Les souter rains du Vioux Bruxellos. Le Temple des Au- guslins. Depuis l'aube qu'il avait quitté la berge du fleuve, ou il s'était étondu, la nuit, pour .som- meiilor, il avait en vain imploré la charité de ceux qui passaient, insouciants, dans la rue endi- mancliée. II n'aVait pas mangé la veille, non plus quo l'avant-veille. Et scule la Wallace bienfaisante lui avait prodigué sou eau pour lo soulager. Par les ruès, par les cours, il avait trinque- ballé sa pauvre vieille carcasse d'homme qu'un l'ibcur continuel de soixante années avait brisê, usé jusnu'a la corde, rendu incapable mème de pouvoir maintenantse charger d'un fardeau. Et de sa voix dolentc de septuagénairc, il avait murmuré des appels a la pitié, chantonné ses vieux refrains d'atelior pour attiror l'attention. Mais a ses supplications personne n'avait ré- pondu. On cn voit tant de mendiants, n'est-ce pas II en est tant qui se jouent de la charité publiquo Et puis... cliacun pour soi Ceux qui lc frólaient, dans la rue, murmu- raient un mot do condoléance, bornant IA leur aumóne, ou bien alors ils ne le remarquaient mème pas. Et la journée s'était ainsi passée, longue et de soulTrancft, sans qu'un sou tembat dans sa main •h'un petit sou ijui lui eüt permis d'apai- - mout 5 >a effroyable disette hapuis. ourtant pas un fdir.e.uit que 1 l'ordro?... Non, monsieur, et je ne l'ai jamais été... Que faitos-vous done? Rien. Vous ètes un homme ae loisir Alors vous ayez de la fortune Trés peu.. Mon pere ayant compromis prosque tons son avoir dans des spéculations inalbeurcuscs, j'ai liérité seulemont de cin- quante mille francs. Deux mille cinq cents livres de rente... On 110 mène pas avec cola l'existence mondaine qui est la vótre. Un proche parent. un onclo... le mar quis de Favorne, vent bien me sorvir une pen- ciou nnuuclle d« mille eens... Cinq mille cinq cents francs vous siu- fisc-nt-ils done pour faire' face aux besoms matériels et subvenir aux frais do votre élé- gance Je vais beaucoup dans le monde... Je sui9 un joueur de nbist qu'on dit habile, et la chance me favorise. Ah ah l'argent du jou et vous lo comptcz parini vos ressources?... Pourquoi non II y eut un nouveau silence puis le juge d'instruction, regardant M. de Presles bien 011 l'ace, lui dit brusquement Vous ètcs l'amant do la baronne "Worms? Gilbert tressaillit et devint pourpre. Non, monsieur!... répliqua-t-il avec force. Non cent fois non Vouscalom- niez la vertu la plus pure Ainsi, vous nicz l'évidence Cetto évidence, oü done cst-ello?... J'éprouve pour madame Worms une affection profondo et respectueuse, un «lëvouement sans hornes...Cola, je l'nvoue ct jo m'en fais gloiro; mais je défie !o mon 'o entier de trouver rien qui ne soit absoiuuiont eba?'e dans mes rela tions avec c:le... Dós i'.'tgc dc douzc ans il avait peiné, dépensé scs forces au service de l'industrie, en des ate liers enfumOs, faisant rebondir son lourd mar- teau sur l'enclume sonore oü se fagonne le fer. Après son service militaire, il s'était marié a une jeune ouvrióre qu'il adorait. II avait eu d'elle deux petits qui, par lours caresses, lui faisaient oublie:- la duretó de l'existence. Ayant fait quel ques économies a force de bonne conduite, il avait voulu s'établir A son compte, bricoler. avoir la satisfaction de ne plus ètre chez les autres Et alors que son commerce prospérait, le mal heur était venu, accablant. La femme était morte. Frappée dans ses meilleures affections, il ax-ait lachê la bride do ses affaires, s'était en- detté, et un jour on était venu le saisiril avait vu tout son petit ckoz lui se disperser, sous la griffe des liuissiors et des gens de loi. Bravement, i>our ses enfants, il avait alors repris du travail chez un patron. Mais le mal ne dovait pas arrêter la son muvre. Coup sur coup, un jour, ranglue avait emportó dans la tombe lea deux bambins. Dites-moi quel a été l'emploi de votre toinps pendant la soirée d'avant-hier, a partir de onze heures du soir.. Jo vous préviens, pour vous éviter d'inuliles mensonges, que eet emploi m'est connu minute par minute... Pourquoi me le demandez-vous, alors?.. -- Vous ctos ici, non pour m'interroger, mais pour me répondre... Répondez done Jamais trouble ne fut pareil a celui de Gil bert. Chacune des paroles qu'il allait pronon- cor serait uno accusation contre Valérie, il le comprenait bien, et cependant il fallait parler, car le silence l'accuscrait plus encore... II tremblait... Des goullcs d'une sueur froide perlaient sur sou £ri'i:t A la nu.iue dc scs chcveux. J'attends, dit le juge d'instruction. Eh bienmonsieur, halhutia le vi comte, je suis arrivé en voiture, un peu avant ininuit, A la porie du jardin qui so trouve der rière l'hótel du baron Woitos... J'ai pénêtré dans ce jardin... Par la petite porte, naturelloment?... Oui, monsieur Vous aviez une clef de cette porte?.. J'en avais une, repondit Gilbert d'une voix fuible comme un souffie. Vous la teniez do la baronne, bien en- tendu. ct cetto elef vous ouvrait, non seule mont le jardin, mais la maison, mais la cham bre de la femme du banquier. Jamais, monsieur, cria Gilbert, jamais, non, pas une fois, je le jure! pas une seule fois. je n'ai francki, ïa nuit, le seuil de l'hótel... Ainsi, selon vous. reprit Roulleau-Du- vornet,vos rendoz-vousnoi-luine <avoc niaJame Worms avaient lieu dans lo Jardin Oui, monsieur, et ce que vous nppelez »!*s rende ;-vous n'ötaient que des causei ies in- liiues. duvant quelques minutes tout au nlus et A de louga iaiervallos...

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Le Soir | 1918 | | pagina 3