CHnOüliQUE &CBSCQLE
Soul au monde, il avait eu bien des fois la
jonsée d'en flair avoc la vie. mais toujours il
ivait courageuscment surmonté sa peine, cónti-
anuant la lutte dans la grande bataille indus-
li-iollo ot ajoutant cliaque jour sa quote-part au
labeur incessant qui tue vite l'ouvrier.
11 avail ainsi travaillé jusqu'a ce qu'on lui lil
cemprendre, un soir de paye, que ses forces
diminuant, ses bras n'ayaut plus leur souplesse,
qu'ótanl. vieux enfin, on ne pouvait continuer a
l'employer commé les autres. Et 011 le init au
rancart, comme une vieille machine dont les
ressorts sont usés.
11 avail encore vivoté quelque temps, gagnant
par ci par la quelques sous. Mais la débacle
finale était vite arrivée et, un hivcr, il s'était vu
jetó sur le pavé, miserable grclotteux qui n'a
plus rien a attendre du travail et lie doit plus
compter que sur la charitó et sur la pitié.
C'est ainsi que depuis deux ans déja il allait
par les rues, cliantonnant de vieux refrains et
uiarmoltant des prières, recueillant parfois quel
que inorceau de pain ou quelques centimes qui
l'avaient fait vivre, couchant sous les ponts,
pensant sans cesse a la mort qu'il fuyait tou
jours, entêté dans la lutte pour la vie.
Ayez pitié d'uu vieillard, messieurs et
dames
M.us, dans la rue endimancliée, les passants
continuaient leur cliemin, indifférents, saus lui
laisser quelque aumöne.
La nuit vint, les rues se lïrent désertes, et il
fut bientót tout seul a se promener, lamentable,
a la recherche d'un coin pour dormir.
En sa tote blanche, la fievrejetait un bourdon-
nementil titubait comme un homme ivre.
Et toujours il allait, au hasard, dans l'indiffé-
rence absolue des choses qui l'entouraient, saus
voir.
Dans le silence, des accords méloilieux réson-
nèrent, le tirant de sa torpeur. 11 leva la tete. 11
se trouvait dans un quartier riche, devant un
hotel particulier tout illuminé. Le niaitre du lieu
dounait une féte splendide oü il avait convié une
partie de l'aristocratique société.
Entrainés dans le troublant tourbillon d'une
valse charmante, do jeunes select et do helles
précieuses, enlacés, révaient a des paradis de
délices.
A travers les ridcaux transparents des hautes
fonètres. l'infortuné voyait les ombres des cou
ples passer, rapides ei gracieux. Etait-il per
mis d'avoir faim, quand tant d'autres jouissaient
si iuxiieusement de la vie?
Le panvre vieux eut l'idèe d'aller a la porte de
cette maison demander un morceau de pain.
Bion sur on ne lui rcfuserait pas... Vingt fois il
h'^sita, mais enfin, timidement, il sonna. Tout
resplendissant sous une neuve livrée. un larbin
vint ouvrir. s'attendant, sans nul doute, a de
voir salner un Monsieur ou une Madame de
Mais il u'eut pas plus tót vu le pauvre diable
q Til lui refemia la porte au nez, s'écriant, dans
un êclatde rire
II a done perdu la boule Siir, il déménage,
le vieux 1
Le P' Te Chapuis était resté bébété. II ne com-
prenait pas bien ce qui lui arrivait. Pouvait-on
être nussi méchant? lis ne savaient done pas, ees
dom >ia[ues, ce que e'est que la faim.
bJi'.S-AIli?. i-.e-.ie.
ide. Pil!», sous le poida de sa misère
ii leva le poing vers los fenêtrcs qu'ombrasfai.a t
b'S multiples lumières. Et, la voix oppressce
d'nne indicible aagoisse, effrayant, il cria, dans
la nuit:
Ah! les canailles! les canailles!
Ce fut tont. Désespéré, il s'affaissa sur le trot
toir, attendant que la mort vint enfin termincr
bc. souffhmccs...
Fin banale, qui ajouta encore un nom a la
liste des innombrables grelotleux qu'on a trou-
vés ainsi morts victimes de la misère; vaincus
de la vie qui, souvent, ne méritèrent pas cette
tin. ayant bien gagné pour leurs vieux jours, par
lours peines incessantes, un morceau de paradis
sur la terre véritables martyrs de l'industrie,
qui tue, rend infirme, ou bien aioi's ne sait rien
faire pour c-cux qu'elle a uses, qui l'ont inriebie,
et dont l'hiver est arrivé....
Fernand Normand.
LE CHIFFRE DANS LE BOIS
.le sonnai ;i la grilleun aigre carillon tra
versa la cour lavéc de pluie, jonchée de ieuiiles
Revenons k la soirée d'avant-liier... il
est minuit passé vous voüa dans le jardin... la
baronne vient vous y rejomdre, allez-vous me
dire?...
Oui, monsieur.
Qu'avcz-vous fait alors
J'ai conduit madame Worms a la voituro
qui nous a menés, on face de la gare du Nord,
a l'Hótel de Brabant, oü j'avais retenu deux
chambres... La baronne a passé le reste de la
nuit dans une de ces chambres, et, le matin
venu, nous avons pris ensemble le premier
train partant pour Bruxelles...
Ainsi, vous enlevez une femme a son
rnari et vous soutenez n'avoir avec cette femme
que les rapports les plus rcspcctueux les
plus fraternels
Je le soutiens paree que c'est vrai..,
Poui-quoi l'enleviez-vous, aioi's?...
Pour la soustrairc a 1'existence lamen
table qui lui était imposée par son mari et que
malgré tout son courage, courage poussé jus
qu'a riiéroïsme, elle ne pouvait endurer plus
ongtemps...
M. AVorms rendait sa femme rnalheu-
reuse?...
Oui, monsieur...
De quelle manière?...
De toutes les raanières... 11 l'humiliait
avec une cruauté froide... il lui reprochait
dans los termes les plus durs del'avoir enricbie
en l'épousant... il lui donuait des rivales do
bas étage, et il poussait l'oubli de touto conve-
nance, de toute pudeur, jusqu'ü introduire des
créatuies perducs dans le domicile conjugal...
Vous formulez la des faits graves, mais
qui ne sont rien moinsque prouvós...
lis sont publics. Les scandales dont jo
parle sc sont renouvclés a maintes reprises...
J'en ai moi-mèmo été l'un des témoins.
Soit. L'instruc'ion vérifiera. Bref, A
vous eutendro, votre rólo auprès do madame
mortes; c'était eu octobre dernier; puis un vieil
lard parut, domestique ou concierge, trainant la
jambe, d'un air lassé d'esclave a la meule. II
ouvrit.
Monsieur Guindal... comment va-t-il
II répondit d'un ton monotone
Toiyours la mème cliose...il sera mortd'ici
dimanche.
Peubon le voir?
Ouiil a demandé formellement qu'on
laisse entrer toutes les personnes qui le deman-
deraient... depuis trois mois, vous êtes la pre
mière, laseule...
Cette réllexion ne m'étonna pas outre mesure
j'y songeais en suivant le vieillard dans les cou
loirs de cette maison de santé, presque un lios-
piee, oü les mnludes payaient un peu cependant,
quand ils pouvaient; une maison duns la ban-
lieue, au ndlieu des arbresl'été, ce devait étre
plein d'oiseaux, gai encore, malgré les tristesses
des pensionnaires.
Cortes, pen de monde, a cette hcure, devait
s? souvenir de Louis Guindaliis étaient rares
coux qui pouvaient s'y iniéressor. Moi-même, je
l'avais a peine connu, jadis, et j'ou gardais une
asséz triste mémoire. Guindal, qui allait mourir
vei-s la cinquantaine, toute sa vie avait été une
sorte de bohème, non joyeus", comme ceux
des livres de Murger, mais plutót aprc, ré
volté, dur, ayant le dent fóroce et iTépargnant
personne.
11 detestait riiumanité de parti-pris,ne croyant
ni au bien, ni au mal, mais invoquait sans cesso
les instincts ataviques de combat pour la vie et
de cruauté nécessaire. II avait essayé de tout,
sans succesil était généralement doué pcignait
jï peu prés, écrivait a }ieu prés, musiquait a peu
prés. Riciie. c'eüt été un exquis dilettante
pauvre, il l'aisait un raté do plus dans la foule,
et de la venaientses rancunes haineuses assu-
rément.
Jeune, il étaitassez beau; ce qui lui avait valu
des aventures qui toutes l'avaient laissé plus
desolé; les ru]iiures so succédaient. rapides,
devant l'impossibilité d'une existence double,par
la misère continue.
Quand il parlait des femmes, sa bouche se
faisait plus amèro, il sidlait des outrages ou lais-
sait tómber de grandes phrases glacées racon-
tani des déceptions.
Tel, je le voyais.
Pourquoi done ötais-je la, moi, qui l'esli-
mais si peu pour Pavoir entrevu au liasard
es lieux publics, brasseries, ou petits tbéa-
tres?
Paree qu'il nTavait écrit une lettre singulière.
11 me demaiidait Taumone d'une derniêre visite,
comme un immense service rendu a un mori
bund. II avait eu le soin d'iyouier.avec son scep
ticisme habituel, qu'il ne s'agissait pas d'ar-
gent.
Et par pitié, par curiosité peut-ètrc, j'étais
venu; j'avais fait ce voyage, poussé aussi
por ma stupide tendresse pour tout ce qui va
finir.
J'cntrai dans sa chambre. II sommeillait, et
j'eus ie temps de le conternpler plus maigrc,
plus livide que jamais dans l'échovèlenient de
ses longs cbeveux gris, rejoignant sa barbe déja
Manche.
Le bruit le réveilla. G^cfaifc vif,
-»- f>_-.it <>r jipPd'A .Ka nn-jn iU.
M.'i'ci,merciJ'avais raison do compter sur
vous; rnereiencore,asseyoz-vous la!
Pour la première fois, J'entendais dans sa
voix une émotion vibrcr; je m'assis sur une
mauvaise chaise.
La pièec était banale, pauvre, des meubles
d'occasion, achetès aux ventes publiques, raeu-
!>les disparates: une table de nuit en bois jaune :i
coté d'un lit d'acajou, assez convenabie; des ri
dcaux blancs aux fenétres, et des sièges de man
sardes.
II reprit aussitót
Mon clicr monsieur, jo suis fichu... Yoici
trois mois que Ton m'apporta ici par les pieds,
par la tete; je ne me suis plus relevé. je ne me
relèverai pas. C'est un médecin do la maison.
moil parent au sixième degré, qui m'a fait ad-
icttre, et par hasard j'avais cent francs que j'ai
donnés. Avec cinq louis, oii a droit :i pas mal de
tisane, et c'est tout ce que j'ai consommé de
puis mon arrivée. Jenedois rien a personne, et
j'en suis content. L'assistance pulilique est assez
riche pour me payer un cercueil de treize
francs, et la fosse commune n'a jamais désho-
noré jiersonne.Vous voyez que nies affaires sont
en ordre. -Mais parions de ce qui m'intéresse; je
Worms aurait été celui d'un consolateur dés-
intóressé
Oui, monsieur...
II est diilicile d'admetlre qu'un homme
de votre ago n'ait point lessenti pour une
femme jeune, belle et malbeureuso comme la
baronne, un sentiment plus tendre que la sim
ple amitió...
Elimonsieur, jo n'analysais pas ce qui
se passait en moi. Je savais que mon respect
sans bornes égalait mon afl'ection et mon dé-
vouement voila tout... et c'était assez...
XIV
Le jugc d'instruction continua
Si vous avicz réussi a passer a l'étranger
on compagnie de madame AVorms, quels étaient
vos projets?...
Je comptais voyager avec elle, tous deux
sous des noms supposes, assez longlemps pour
faire perdre nos traces, puis ensuite installer la
baronne dans quelque introuvable retraite et
lui consacrer mon existence...
Platoniquement, toujours?...
Oui, monsieur... oui, certos!... En ce
moment cela vous parait invraiseinblablo, mais
quand vous aurez vu celle de qui nous parions,
vous coniprendrez combien doit être pure la
tendresse inspirée par elle.
Vous ave-/, parlé do longs voyages et
d'une installation bien cacliée, bien mysté-
rieuse... On nc va pas loin avec les quelques
milliers de francs dont vous pouvicz disposer
cbaque année...
Madame Worms emportait des pierre-
vies pour une sommo importante, facilement
realisable.
Vous vous proposiez do vivre, sans
doute, avec la fortune pcrsonnctle dc la ba
ronne'?
Un nouveau flot do sang vint empourprer le
vous dois l'explication do ma lettre, et vous de
mander ce que j'attends de vous.
II s'arréta un instaiit, pris d'une suffocation
intense, qui le rojeta eii arrière, sur sou oreil-
ler, les flancs secoués de spasmes, la gorge gon-
flée (le hoquets déchiraEis.
II se remit peu a peu., et, sans se plaindre de
son mal, continua d'une-voix plus basse
Voici. Toute ma vie, j'ai vécu seul, comme
il m'a plu, je n'ai jamais eu d'amis, et je ne re-
grette rien. Mais si noir que je paraisse, j'ai
mon cceur comme un autreet, avant toutes
mes haines, j'avais deux affections profondes,
souveraines... mon père, ma mère. Vous voyez
que je ne suis qu'un bourgeois, après toutIls
sont morts, ti peu de distance l'un de l'autre.
Tout ce qui me revenait d'eux, un mobilier
sans luxe, des nippes, trois bijoux, ma timbale
d'cnftmt, a été vendu sur le trottoir, dans la
rue, a la suite d'une saisic, car ils étaient morts
insolvables. C'est a pavtir de ce jour, j'avais
vingt ans, que j'ai pris en aversion tout ce qui
es: et respire. Mais sautons les années... (Tail
leurs, le temps pres.seje m'éreinte a tant
parlor...
Quand on m'a omené ici, j'étais plongé dans
une lethargie absolue, duitje no mo suis évoillé
que le troisième jouro(-, ce réveil pour moi fut
bizarre. J'étais dans ce Jit. dans cette chambre.
Or. si la chambre in'éta'c étrangère, üidifférente,
ce lit m'était connu, fainilier, je le retrouvais
comme un ancien ami. II y a des liasards sur-
prenants... Compronoz-ijjoi, monsieur... ce lit,
j'en suis sur, est le lit oü jc suis né, oü mon
père est mort, oü iaa mère est morto: je me suis
informé. Cette maison bét ie. meublée a coup de
charité, s'est approvisiannée dos ustensiles né
cessaires (lans les rentte publiques, et, comme
on dit, ici tout est ó'ocaisio». La présence do ce
lit dans cette maison n'a done rien de bien ex
traordinaire; mais que j'y échoue, moi, pour
finir, c'est providentie! rfat, s'il y a un Dieu la-
haut, je lui pardonne toutes ses persecutions,
pour cette unique et suprème bonté.
Dopuis trois mois, dans cc lit, j'ai repassé jour
par jour Thistoirc de mon enfance, j'ai somnolé
des heures dêlicieuscS'/yntre inon père et ma
mèrej'écoutais leiu^s y.oix, je souriais a lern-s
confidences... je les entendais parler de moi...
du petit.
Pour rien au monde, je ne voudrais guérir; je
préfere finir la, comme ca, que dm-er ailleurs,
longtempsj'ai retrouvé le gite pour y mourir...
je m'abandonne avec attendrissement... mais,
voici pourquoi je votft appelle avant-bier,
un doute cruel ïn'cst venu. Je me suis rappelé
que tout gamin, co qui m'a valu une calotte
memo, j'avais gravó mon chiffre L. G. avec un
canif dans le bois, au pled du lit... La, oü vous
êtes... Je me suis rapprlé cela brusquement, en
m'étonnant de ne pas y avoir songé plus tót.
J'ai voulu me lever pour aller voir... je n'ai pas
pn; la tète m'a tourné. M'adresser a Tinflrmier?
C'est un méchant bonbiie qui sait que je n'ai
plus le sou il m'aurait ri au nez, sans répon-
drc; les médecins lie nib visitent plus guère, ou
quand je parle baussen'. les épaules, me croyant
fou. t
Oui, il me faut cette dernière preuve; par-
la |ilintbe, le
i J u décor, cet te gi unde
Ji-KfiMiiife
qui püt me compren-
Par grace... regardez...
G... la... plus bas, dans
bleu, je rcconn:
panneau, le gondi-.e
jcntc.sur.; .'.-\i :i 1
ia-u. .itVTao ,-r.
na.a souvenirs
dre... otvous éiei
voyez-vous... un I
le coin, prés du pied.
Je me buissai; il faisfit sombre, je fis flamber
une allumette. 11 me siivait de ses yeux énor-
mes, luisants dans sa 'ace de cadavre. Je consi-
déraisie bois. avec so: longuement. II s'impa-
tieniait.
Vous voyez, n'est'ce pas? Répondez done
Je ne voyais rien, il :i'y avait rien; ce n'était
pas le lit oü il était né> oü sou père était mort.
oü sa mère était motte Je répliquai.très calme,
cependant
Oui, oui, uivL, i 1 G... a la pointe du cou-
teau,..en effet.ra valaii une calotte, mème deux...
mais vous n'étiez }>as byt sur les grandes lettres
en ce temps-la.
Pardieuj'avais Jux ans! cria-t-il, triom-
phant. Puis aussitót
Merci, merci... al je savais bien! A pré
sent, dodo, pour Téterntté
Kn le quittant, je lui lis, poussé par je ne sais
quel besoin béte
\'ous avez eu raisón de m'écrire, a moi...
au revoir, Guindal
pale visage du vicomte de Presles.
Ah! monsieur, balbutia-t-il, qu'ai-je
done fait pour mêi-iter de votre part un si pro
fond mépris? Vivre aux dépens d'une femme
De quel droit me soupgonnez-vous capable
d'une action si laeffe A
Répondez i dit presque durernent Roul-
leau-Dui ornct. Sur q .elles ressources comp-
tiez-vous? j
J'avais de l'ai-y
Combien?
Pres do cinquaiiu mille fi-ancs.
Oü est eet ar
Dans Tescaro I u été enlevéa an
moment de mon nrr
Roulleau-Duvernet d» it sur son bureau le
petit sac de maroquin si, >pendu une courroio
de cuir verni et tèiaiii! par une mignonne ser-
rure, et dit en le tomUm- au vicomte
Voici Tübjel donL' u est question... Ou-
vrez-le.
M. de Presles in trod ie dans la sernire une
clef miscroscopique.
IjC magistral lira de Tun des conipartiments
de Teseareelle un paqu'et de billets de banque,
ec de Tautre trois roulo x d'or de mille francs
chacun.
11 compla les bi Liet r :i.s étaient également
de mille francs, il y ïi <vait quarante-cinq.
Quarantc-liuit nnfrancsdit-il. Com
ment vous trouiez-vous avoir uno pareillo
somme dans les mains
C'est bien simp:. J'ai fait. vendrc mes
rentes il la Bourse, ila trois jours...
Par un agent de change?
Oui.
Son nom?...
M. Jules Bler/y -
Alors les capitau que voila représontent
tout ce que vous poss-i' ez, en dehors dés libé-
ralités de votre parenflj
Oui. monsieur.
Non, adieu, murmura-t-il... Dieu vous bé-
nisse.
Et sur la route, au retour, je pensais qu'il ne
faut jamais condamnerl'honime sur l'apparence;
qu'au fond de tous les coeurs, sous des boues,
fleurit toiijoui's la petite fleur bleue.
Maurice Montégut.
Le plus beau et le plus grand clioix de
modèles de peinture so trouve a la papeterie de
l'Agence Rossel, 2, rue de TEnseignement.
On peut se faire adresser le Pcisse-Temps
par les porteurs du Soir, le sauiedi matin, contré
payement de 10 centimes.
Pères et mères de familie, voulez-voüs
instruire vos enfants en les amusant, achetez ie
nouveau jeu Le Multiplicateur-, que l'Agence
Rossel vient de mettre en vente dans ses maga-
sins de la i uo de TEnseignement, 2.
Les jardinières et les étagères
Les plantos de salon pcuvent être disposées
sur des gradins, les grandes en bas et les petite?
en bant, exposécs a la lumière et rotouniG'
cbaque matin aütant que possible.
Pour réussir il faut des soins assidus.
Ainsi, les dimensions n donner a la jardi-
nière varieront avec l'emplacement, l'effet a
produire et les plantos a cultiver; toujours est-il
que si elle a un mètre de longueur, 50 cent. de
largeur et 20 a 30 cent. de proi'ondeur.on .j oui ra
d'une capacité qui peut convenir a bon nombrV
de plantes.
Nous insistons beaucoup sur le drainage,c'esi-
a-dire que lo fond du bac a terre doit rccevoir
une bonne couche de tessonsde poterie,indéper.-
damment des ouvertures que Ton y a prali-
quées.
Pour que l'eau en sortant ne se répande pas
dans les appartements, on place sous les tessoits
quelques morceaux de corde sortant par les
trous et qui réunis et tresse attirent. l'eau
par voie dc eapillaintécette eau tombe goutte a
goulte dans un récipient disposé a eet effet.
Les point diffieiles sont une temperature et ur.e
humidité régulières, sans exagération ni écartj
brusque, un sol approprié a la nature du végètal
et un cspace a parcoui-ir qui ne doit jamais se
montrer trop restreint.
Si certaines espèces fleurissent bien lorsqu'elles
sont a l'étroit dans leur pot.il n'en est pas moins
vrai que lc développement des fleurs se resseut
toujours d'une culture anormale. D'ailleurs,
Thorticulteur consciencieux a soin de rensei-
gner ses clients au sujet do ces petits détails.
Sortir des plantes d'une serre alors qu'elles
sont en boutons ou en pleine floraison, peur 1<?3
transporter dans une chambre et los y vouf
défleurir, tout cela n'offre point de diftlcul x4'.
L'art du cultivateur consiste a les faire viv re
constamment aux l'enétres, dans les salons, et /t
les amencr de nouveau a fleurir en sumontaj^t
tous les obstacles.
L'amateur tient crécr sa petite collection, k
la voir se développer toujours avec plus d'aui-
pleur et des fieui-s plus grandes, plus fraichte.
Les jaixlinières offrent de sérieux a vantages
sur les pots. Nous remplissons le bac d'un bon
terreuu rtcbe.pas trop lourd et un peu tassé.prrè
sans trop déranger les racines. C'est bien hlTrn
rempotage a grand espace.Aussi dans ces condi
tions Thumidité et la chaleur sont plus réga-
lières.
Nous ne reviendrons point ici sur certains
soins de culture arrosement, ncttoyage, ameu-
blissement de la surface, etc.nous croyons en
avoir suffisamment entretenu nos lecteurs.
Les plantes convenant pour la garniture des
jardinières ne nous manquent pas. Palmier,]
dracena, phormium clivia, aralia, farfu-
gium, etc., pour le milieu. Comme plantes de;
second rang et de bord, nous pouvons disposer
de Tanthericum, du saxifrage sarmenteux, gé *a-
nium ou pelargonium a feuilles de lierre, caiex
du Japon, tradescantia zebrina et mertensis
enfin, pour tapisser la sui'face du sol, nous piTn-
drons de la sélaginelle denticulée, des orpins de
murailles de Corse a fleurs bleues, de la cyrn-
balaire, oxalis, lysimarque, nummulaire, etc.' I
Parmi toutes ces plantes l'oxalis est une des
plus résistantes.de méme que la sélaginelle (j.ii
pousse dans la foret au pied des arbres. Nohs
concluons que pour bien réussir il faut Jonnen a
cliaque plante une place a peu prés serablablqa
celle qu'elle occupe a l'état spontané, sinon -in
doit s'attendre au dépérissement. Dans un fji-
II y eut un silence, puis, brusquement, u
brüle-pourpoint en quelque sorte, Roulleau-
Duvernet demanda
Quavez-vous done fait des quatro cetit
cinquanle-sopt mille francs en billets de ban
que et en or que vous avez pris au baron
Worms, après avoir tenté de l'assassiner?
M. de Presles, en entendant ces mots, te
dressa avec une si grande impétuosité que le
gendarme, debout dans un des angles du cabi
net et croyant que le pi'évenu allait se livrei' a
quelque acte de violence, seprécipita etvoulut
le saisir a bras-lc-corps.
Mais .déja le vicomte était retom.
foudrc.
Ainsi, murmura-t-il d'une voix pu..
étcinle,ce nest passeulement de vol.e'e
sassinat qu'on me croil coupalile
Et je vais vous dire comment les
.se sont passéos, reprit Ruulleau-Duver:
s'empai'antde la version,et presque dos e. "i
sions de Jobin. Une fois dans l'hótel,
moment d'en sortir avec la baronne pot.r
plus renlrer, vous avez résolu de me h'
main sur los sommes considerables que
renfeimer la eaisse... mais los serrures sol;
et los combinaisons secretes vous - oppose
nr. obstacle insurmontable... L'idèe v.
venue de faire oüvrir le eolfre-forl par le I i
quier lui-mciue. M. Wrorms venait c'e re.il'
A'ous TeiJendicz marcher au-dessus de v(
Vous étiez certain qu'il sufflrait d'un G.
léger pour attirer son attention et pour Ton.
ger a desceudre. Vous avez écrit rapiden
en déguisant votre écriture.les quelques !if
quo voici.
Le juge d'instruction prit, panni les i{ i-t
entassés sur son bureau, la letti'e an«
que nous connaissons et la lut tout haii
il poursuivit
A peine acheviez-vous. que le banqa
droit sombre n'admettre que les plantes vivant
dans un endroit sombre, et dans une chambre
claire n'introduire que des végétaux se dévelop-
pant a l'ouvert et recberchant les rayons so-
laires.
11 en est de niêmo en ce qui concerne la cha
leur. l'air et Thumidité.
Én fait de plantes qui se recommandent pour
garnir les appartements, les balcons, les terTas-
sos, soit pour les feuilles ou les fleurs, nous
citerons pois de senteur. capucines, cobée
ertmpante, maurandie toujours fleune, lephos-
perme grimpante, etc.
Emploi (le la sciore de bois comme litiére
Dans les années de disette en paille-litière, les
cultivateurs recourent a Temploi de diverses
substances, entre autres la tourbe, les feuilles
mortes, etc., et parfois aussi aux sciures de bois,
pour former lc couchage des animaux dans les
étables et les écurios.
Ixi Htièi'.e de sciure fouruit un fumier que Ton
dit convenir le mieux, après celui de la paille,
pour les terres fortes. Elle a comme avantagos
([ui ne sont pas a dédaigner, son prix relative-
ment faible comparativement a celui d'autres
'tièrc.A, piris la propretó plus grande qu'elle per-
ï'.iet d'entretenir Tacilemcnt Auns» les écuries.
Ges avantages peuvent. du moins "quand la
paille est rare, compenser l'infériorité de la
sciuro au point de vue de la richesse et de
la rapidité de décomposition.
Le Journal agrico'c de l'Autriche supérieure
rapporto que M. G. W'ieninger, grand proprié-
Liire et. brasseui* a Scharding, fit venir au com
mencement de marp de l'an dernier, un wagon de
10,000 kilogrammes d'une scierie a vapeur,
lequel, rendu franco gare Scharding, revenait
159 francs environ.
Comme il s'agissait simplement de faire un
essai, la sciure ne fut utilisée que dans une
étable a part, renfermant 16 tètes de gros bétail
(vaches). L'emploi dura du 14 mars au 15 aoüt,
soit 157 jours. Si l'on ajoute 20 fr. pour le trans
port de la sciure de la gare a l'étable, la litièro
re vient done par tète et par jour a environ 7 cen
times. Depuis lore, en présence de ce résultat,
M. Wieninger se sert toujours de sciure pour
litière, ou du moins en mélange avec d'autres
substances. Dans les écuries on forme, pour les
chevaux, avec la sciure une sorte de matelas sur
lequel on place chaque jour de la paille fraiche.
La consummation de celle-ci sc trouve notable-
ment réduito, etl'écurie est constamment propre
Agricola.
tiibJiograpülo
Uno brochure deslinèc a rendre d'immenses ser
vices aux négociants et induslriels, c'est la Mrthodt
de Comptaóilite quo viont de faire paraitre MG.
Flourct.
Celto mèfhodc, dont Tadmission a été prescrite
par lo Conseil de ['ci fcclioniioiuent do 1'instruction
moyenne, dans les bibiiothêqucs de TElnt, indique
avec preuves a Tanptu, L moj'en infailliblc d'éviter
de' erreurs dnns les balauecs; elle épargne les
inconvénients multiples et enutiyeux de la vérift
cation el de la revéi ilieation; c'est-a-dire que tout
teneur do livres arrive a des résultats mathémali-
queinent exacts, sans grands efforts.
Cette brochure, reeommandable en tous pointe,
vente a TAgencc Eqssel. Prix fr. 2.00.
LE PLAT DU DIMANCHE
Entrecfttc sauce béarnaise
Proportions pour six personnesPrendre dix
gousses d'échalotes et les couper en quatre;
prendre également quelques branches d'estra-
gon et faire bouillir le tout dans du bouillon en
une casserole bien fermée, puis passer au tamis.
Mettre dans uno autre casserole un assez
gros morceau de bcuree et deux ou trois cuille-
rées de farine. Travailler le beurre et la farlne
avec uno cuiller de bois, mouiller avec un peu
de bouillon et le jus des éehalotes, ajouter sel,
poivre, muscade et le jus d'uu citron.
Tourner la sauce sur le feu jusqu'a ce qu'elle
bouille, la rctirer sur le cóté et y mettre alors
deux ou trois jaunes d'ceufs en ne laissant plus
bouillir. Hachcr finement un peu d'estragon et
de persil et'jeter ces fines herbes dans la sauce
au dernier moment, car elles doivent rester
vertes.
Faire griller l'entrecóte, mettre la sauce dans
le fond du plat, poser l'entrecóte dessus et ser-
vir vivement.
Cette sauce doit être épaisse et demande beau
coup de citron. Trés bonne également avec un
roastbeef.
descend. Vous placez l'écrit accusateur bien en
vue, puis, tapi derrière un meublo ou caché
sous un rideau, étouffant votre haleine, impo
sant silence aux battements de votre cceur,
vous attendez, comme le jaguar blotti dan?
l'orabre des buissons épais attend sa proie pouff
l'égorger...
M. Worms franchit le seuil, voit le billet
inonymo, le lit, et, voulant s'éclairer san?
retard, ouvre sa eaisse...
1 Le moment est venu... Vous bondissez su
|ui... vous Tabattez d'un coup de couteau, e:
<vis prenez la fuite, chargé de ses dépouilles.
la bitn la O—-.-''' Tacsateiual
- -c L:. voüa tout
ertte scène qui dcvqit, croyiez-vous,
ster a jamais inconnue I Heureusemont Dieu
ot met aux mains de la justice un flam-
a (uii ne s'éteint pöinfQu'avez-vous a
••pondre?...
Gilbert, pale comme un mort. ne pronon^a
'.is une parole.
J stupeur et l'épouvante semblaient l'avoir
listige en statue. Rien nevivait en lui, sauf
yeux égarès.
-- Vous vous taisezreprit Roulleau-Du-
•M uet avec un accent de triomphe, Taudaco
•is manque pour nier le crime! Ah! vous
s bien de gardcrle silence, earaucune dé-
lion nc prévaudrait contre Téclatante
:(-■Nous avons, grace au ciel, autre chose
des preuves morales, autre chose que des
iomptions disculables! Nous avons uue voix
|ue vcus espériez muctte pour toujours, et qui
>a: io! Ia> couteau meurtrier dont vous étiez
rmé a mal servi votre main treinblante. La
ie.-'stiro faite par vous n'était point une bles-
- mortelleL'homnic que vous avez assas-
est vivant, et il vous accuse I
'A continued
X. DE MoNTÉPIN.