O
Zondag I Maart '1885.
26 s"' J aar gang.
Jlofslade naar Mongolië
GODSDIENST. - VADERLAND. - VRIJHEID.
itiire,
A
jm mrraaeas^-'-affi y
BUREEL, ACHTERSTRAAT.
Gswoone Annonceu 20 ceatiemen per regel. Aanonecn op de Tweede Bladzijde
50 centiemen den regel. Berichten onder 't Nieuws, 1 frank den kleinen regel,
LAID
ABONNEMENTS- PRIJS
5 fr. 's jaars, vooraf betaaibaar. Inschrijvingen worden op allo tijdstippen
genomen, rechtstreeks bij onsof door post of briefdragers.
VAN AELST
"AALST, ZATERDAG 58 FEJiljtARI I88S.
Neus,'-LEOPOLD DEUX, Roi des Beiges.
A tens présents et a venir, faisons savoir
Le Tribunal de première instance, séant. a'.- Termonde,
arrondissement judiciaire de la province de la Flan^lre
Orientalo,premiè,,echambre,arendu le jugement suivant:
En cause Monsieur Isidore Van de Voorde, aneir n-
comtnissaire do police, a Alost, reprósentó par Maitre
Oscar Schellekeas, avocat-avouó a Termonde,demandeur,
Contre
Monsieur Pierre Daens-Mayart, éditeur-imprimeur
Alost, défend.ur, avoué Maitre De Brandt, a Termonde;
A la date du quinze Octobre mil-huit-cent-quatre-vingt-
quatre, le demandeur présent a la requête suivante a
Monsieur le Président du Tribunal de première instance
Termonde: Expose avec respect Isidore Van de Voorde,
commissaire de police a Alost;
Que dans le numéro trente-neuf du journal Het Land
van Aelstpublié a Alos^ le vingt huit Septembre rail-
huit-cent quatre-vingt quatre, par P. Daens-Mayart, im-
primeur-éditeur a Alost, celui ci a fait paraitre un article
commengant par les mots Aalst, de Policie - et finissant
par zullen er veel bij winnen calomnienx. diffama-
toire et outrageant au dernier chef pour l'exposant.
Que celui ci est attaqué dans le dit article dans les
termes les plus méchants et les plus perfides, non seulo-
meBt dans sa viepuolique do fonctionnaire, mais aussi
dans sa vie' privée et dans son honorabihtó de citoyen.
Que ces imputations causent a l'exposant na dommage
considérabie, matériel et moral et qu'il lui importe de
poursuivre sans retard le sieur Daens afin d'arréter dans
Bi mesure possible la propagation des bruits calomnieux.
A ces causes, et vu l'urgence, l'exposant voos prie,
Monsieur le Président, qu'il vous plaise l'autoriser A as-
signer Ie sieur Daens a bref délai, sans préliminaire de
conciliation,en paiement d'une somrae de vingt-cinq mille
francs, a titre de dommages-intéréts et aux fins d'inser-
tion dn jugement a intervenir 1° dans le numéro du
Land van Aelst suivant immédiatements le jugement,
auxfrai8 du sieur Daens,,en têtede la première page et
en caractères ordinaires. 2" Dans cinq journaux au
choix de l'exposant et aux frais du sieur Daens, récupó-
rables sur simple quittance, a concurrence d'une somme
de mille francs, avec iépens; le tout par jugement exócu-
toire par provision, nonobstant opposition ou appel et
san 8 caution
La dite requête ayant été suivie d'une ordonnance
autorisant Tassignation a bref délai, en date quinze Octo
bre mil huit-cent-quatre vingt quatre, enregistré, le de-
mandeur fit assigr.erle sieur Daens a comparaitre devant
le tribunal de ce siège, par exploit enregistré du vingt.
öciobre suivant,/n .1 audience du vingt quatre Octobre
m'J-huit-cent qu. tre-vingt. quatre. a i'etfe de s'y voir
condamn°r-. 1° a payer au uemandeur la aomne de 7ingt
clnqmilo franca, I Litre do domme- ^-jntorets, owe
3*1 Snsérer le jugement A intervenir, dans ie numéro du
u Land van Aelst - suivant immédiatement la dato de
la signification du jugement, en téte de la première page,
en caracteres ordinaires et sous la Rubrique Réparation
Judiciaire aux frais du défendeur 3° voir ordonner
l'insertion du jugement, par les soins du demandeur, dans
cinq journaux, au choix de ce dernier et aux frais du
défendeur, récupérables sur simple quittance, a concur
rence d'une somme de mille francs; 4° voir dire que le
jugement sera execatoire par voie de la contrainte par
corps, en conformité de la loi du vingt-sept Juillet nail-
huit cent-septante-un, ainsi que par provision, nonobstant
opposition ou appe. et sans caution, se voir condamner
aux dépens. Ce cour les motifs allégués dans la requête
en tête dn présent exploit et tons autres A faire valoir.
fc-Action évaluóe a vingt-sept mille francs,
g: Sur l'appel de la cause, Maitre De Brandt se constitua
pour le sieur Daens; sur quoi la cause fat rayée, reportée
en l'audience du trente Octobre et remise pour poser
qualités. Par acte enregistré du dix-huit Novembro mil-
huit-cent quatre-vingt-quatre, Maitre De Brandt, pour le
dófendeur, conclut dans les termes suivants
Attend» quo Taction intentée fonde l'allocation des
dommages-intéréts réclamés a raison de l'article cité du
journal Het.Land van Aelst.» sur cc que le dit article
attaqnerait le* demandeur, dans les termes les plus mé.
n chants et les plus perfides, ncn seulenent dans sa vie
publique de fonctionnaire, mais aussi dans sa vie privée
et dans son honorabilité de citoyen. Attendu que snr
aucuu des termes de l'article visé,qui ne soDt même nolle
part qualifiés commo constituant la calomnie ou la diffa-
mation, le demandeur ne préciso quoi que ce soifqui per-
mette au défendeur de s'expliquer sur des fa its determi
nes susceptibles de vóritable débat judiciaire.
Attendu que dans ces conditions, l'article ne dépasse
pas les limites de la discussion permiso A, la presse sur
Taction de la police et sur la nócessifó(alor8 que le titu
laire no conserve pas même ses fonclions et que l'objet se
trouvo a i'ordre du jour de Ja discussion de3 citoyensid'or-
ganiser ou réorgoqiser le personnel dans ces conditions
telles qu'il soit conpécourt ii tout abus possible.
Attende qu'ainsi il s'agit en réalité d une véritable ap
preciation politique conearnant une institution admini
strative locale
Que si néanmoins le Tribunal estimaitque eertaines ex
pressions, a lant plus loin que la pensée de Tauteur.
pourraient paraitre offeBsantes pour le demandeur, qui
ü'en'précise pas, il y aurait tout au plus heu, s'agissant
d'un petit journal, apublicitósimplement loca'.e, d'ordon-
ner U publication dans les journaux locaux et it frais
limités, le jugement a intervenir statuant a eet égard.
Dépens comme de droit et sans faire droit aux conclu
sions réclamant la contrainte par corps et l'exécution
provisoire, lesqnclles sont sans motif aucun a Tégard de
Taction comme elle est intentée et a l'ógard de la position
pécuniaire du défendeur,
Maitre Schellekens, pour le demandeur, rópondit par
actre enregistré du onze Décembre mil huit-cent-quatre-
vingt quatre, dans les termes suivants
Attendu que le défendeur reprochea tor't au demandeur
de n'avoir par qualilié les imputations de l'article incri
miné du journal - Het Land tfan Aalst. En effet. le
demandeur,dans la requête transcrite en téte de l'exploif
a dit en termes exprès que les dites imputations consti
tuent des fails de calomnie et de diffamation dommagea-
bles pour loi, tant. sous le rapport matériel que moral;
attendu que l'article visé dans le numéro trente-neuf du
vingt-hutt Septembre mil-huit cent quatre-vingt quatre,
accuse le demandeur d'une manière perfide, mais néan
moins directe, de nepas étre ccnvenable et décent da»s
sa manière de vivre de vénalitó et de partialitó;
Attendu que la première de ces imputations est carac-
térisée dans le dit article notamment par le fait de per-
mettre dans les rues des chansons obscènes, de laisser se
multiplier les maisons borgnes, d adresserdes juroas au
public, aux agents de police et aux détenus
Que sous ce rapport,l'article suscité n'est que le résumé
des imputations de ce genre a Tadresse du demandeur
dans les numéros de son jonrnaldes vingt trois Juiilet mil-
huit-cente-septante-six, page deux, quatrième colonne;
treize Juin mil buit cent quatre vingt, page deox, troi-
sième colonne; vingt cinq Mars mil huit cent quatre vingt
trois, page deux, troisième colonne; vingt cin"^ Mars mi
huit cent qnatre vingt trois, page deox, troisième co
quatre viogttroja^w-
aoptante nenf, page trois, pisanlèrft colcmi'- q ifttorze
Murs mil huit cent quatre vingt, page deux, deuxième
colonne.
Quant au reproche de vénalité.
Attendu que les aliégations antórieures du demandeur
font ressortir toute la portée du mot dont il se sert dans
le numéro vingt huit septembre mil huit cent quatre vingt
quatre; en effet dans les numéros des vingt Juin mil huit
cent septante cinq, page denx, troisième colonne six
Aoüt mil huit cent septante six, page première, troisième
colonne et dix sept Septembre mil huit cent septante six,
page deux, quatrième colonne; il accuse le demandeur de
s'installer dan3 la boutique de sa fille pour iroposer la
vente de draps aux forains et aux gens sous le coup de
procés-verbaux, de ne pas poursuivre les chalands, de se
laisser détourner par ceux ci de ses devoirs
Attendu que la gravité du reproche de partialitè so
trouve de même accentuée par la comparaison avec des
articles précédents, notumraent celui du vingt six No-
vembre mil huit cent quatre vingt deux, page trois, pre
mière colonne
Attendu que le défendeur prétend A tort placer dans
le domaine do la discussion politique des imputations
outrageantes et dommageables qui, au point de vuo gó-
nóral, ne peuvent avoir pour effet que de détruire dans
les masses le princ.pe si nécessaire du respect aTautorité;
Que son devoir do journaliste, s'il avait été sincère.
ét ait de porter plainta en signalant dos faits, contre le
fonctionnaire coupable de vénalité. mais que le défendeur
n'a eu pour mobiles que la méchanceté et le désir de
qoire.en poursuivant de ses caftfinnies un père de familie
qui pendant qoarante ons a honorablement rempli un
service irgratet mal retribué.
Que cela résulte même d'articles de son journal, posté
rieurs A celui faisant l'objet du procés, notamment celui
du sept décembre rail huit cent quatre vingt quatrejdans
le quel il accuse lo demandeur de n'avoir pas découvert
les auteurs d'un voj, alors que la vóritó est que le de
mandeur a fait arrèter et condamner les voleurs, avec
restitution de la presqu'intégralité des objets volós aux
-riri.* nes.icsqueJles n'étaie«t autre que le frère et lasoeur
du défendeur.
Attendu que le défendeur se retranche en vainpour
écbapper aux conséquences de sa faute. derrière le pré-
text? de la publicité restreintede son journal
Que celui-ci est le plus répandu des journaux dans
l'arrondisseraent d'Alost. comme il a'en vante lni-ménae
dans un article du trois Aoüt mil huit cent quatre vingt
quatre, précisèment après une nouvelle attaque contre la
demandeur.
Attendu, qu'il suit de IA,que Taction est fondée, en tous
points, notamment en ce qui conceme Tótendue du dom
mage et le caractre ioleux des imputations, de nature
entrainer la contrainte par.corps.
Par ces motifs et tous autres A faire valoir, plaise au
tribunal, réfutant toutes conclusions contraires, condam
ner le défendeur aux fins de Texploit d'assignation, avec
dépens. La cause fut plaidée en eet état en Taudieuce du
dix huit Décembre mil huit cent quatre-vingt quatre par
Maitre Oscar Schellekens pour le demandeur et Maitre
Van Biervliet, du barreau de Gand, pour le défendeur,
lesquels développèrent les moyens de leurs conclusions
respectives dans lesqnelles ils dóclarèrent persister.
Le Ministère public donna le quinze Janvier mil buit
cente quatre-ving- -cinq un avis favorable A la demande,
sur quoi le tribunal, après dépot des pièces et en avoir
délibérè, rend it le jugement suivant
Ooi les parties en leurs moyens et conclusions;
Vu les pièces du procés;
Attendu que Taction intentée par le demandeur tend A
obtenir une réparation civile du chef de calomnie par la
voie de la presse.
Attendu que le défendeur a publié dans le numéro
trente-neuf de son journal Het Land van Aalst portant
la date du vingt buit Septembre .mil huit cent quatre-
vingt-quatre,un article commengant par les mots - Aalst,
de Policie et finissant par zullen er veel bij winnen. -
Atiendu que eet article impute au demandeur de forfaire
A ses devoirs de commissaire de police,de laisser troubler
la tranquillitó publique, le jour comme la nuit; de permet-
tre que Ton chante dans les rues des chansons ordurières
qui trosbJent !o repos des habitants et scandalisent les
rnfaots ue no paa avoir la moralii - o-; Ton doit exiger
d'un commiastiire J* police e; iy tourer une débaucho
Ij' '.le -1ui emi-oisonne lc. '.«u.nassA: «nut. d'etre yónal-et
Atténdn qne ces irnouta 'ns odieuses
on'efles se sont produites au moment oh le demandeur
aVait offert sa démission de commissaire de police, ont
u i carractère óminemmeat calomnieux et dommageablo;
q ie le défendeur aujourd'hui encore, sans offrir de prou-
v ir la véritó des faits allégués, se borne A pr tendre qu'il
sigit uniquement dans l'espèco de l'appréciation poli
ti [ue d'une institution administrative locale;
[Attendu qu'il n'est pas requis par la loi, que l'imputa-
ti >n calomnieuse soit toujours directe; qu'elle peut revé-
tif toutes sortes de formes; (jue pour en apprócier la
portée il faut s'attacher A l'effet qu'elle peut produire et
a Tintention de Tauteur qui se la perraetque l'article,
publié par le dófendeur dans le numéro du vingt-huit
Septembre do son journal, n'est que le résumé des
attaques contre le demandeur, contenus dans 16» numé
ros antèrieurs du même journal des vingt-trois Juillet
mil huit cent septame six,page deux, quatrième colonne;
treize Juin rail huit cent quatre vingt, page deox, troi
sième colonne; premier Arril mil huit cent quatre vingt-
trois, page deux, deuxième colonne; vingt-trois Fóvrier
mil huit cent septante neuf, page trois,première colonne;
quatorze Mars mil huit cent quatre-vingt, page deux,
deuxième colonne. Qu'il no saurait done rester de doute
sur i'intention maligne du défendeur et sur la persistance
de ses agissements méchants et de mauvaise foi.
Attocdu que le prójudioe moral et matériel souffert par
le demandeur peut ëtre evaluó équitablement A la somme
fixóe ci-après.
Par ces motifs:
Le Tribunal faisant droit, oaï Monsieur Beraolet, Pro
cureur du Roi en son avis conforme, déclaie calomnieux
l'article visé ci-dessus. Con-iamoe le défendeur a payer
au demandeur A titre de dommages-intéréts, la somme
trois mille cinq cents francs.
Ordonue l'insertion du présent jugement aux frais du
dófendeur, dans le numéro du journal - Het Land van
Aalst suivant immódiaternent ia dato do la signification
du présent jugement en tête de la première pago. en
caracteres ordinaires et eocs la rubrique - Réparation
Judiciaire* ainsi que dans d'autres journaux au choix du
demandear, jusqu'a concurrence de cinq cents francs;
déclare ces condamnationsrecouvrables par voie de la
contrainte par corps; fixe A six mais la durée de cette
contrainte; condamne lo dófendeur aux dépens tax és A
cent vingt sept francs, trois centimes, non compria lu
cofit de l'expédition du présent jugement.
Ordonne l'exécution provisoire du présent jugement
nonobstant appel et sans caution.
Ainsi fait, jugé et prononcó A l'audience publique de
ce tribunal, le sept Février mil huit cent quatre vingt-
cinq,première chanabre,oü siégeaient Messieurs Blomme,
Président; Angelet et de la Kethulle Juges; De Busschere
8ubstitut Procureur du Roi, Bogaert, grefller adjoint
(Signó) A. Blomme, T. Bogaert.
Mandons et ordonnons A tous huissiers A ce reqnis de
mettre le présent jugement Aexécutlon.
A nos Procureurs Oénéraux et A nos Procureurs prés
les Tribunaux de première instance d'y tenir la main.
A tous Commandants et Officiers de ia force publique
d'y prèter main forte lorsqu'ils en soront légalement
requis.
En foi de quoi le présent jugement été signó et scellé
du sceau de ce Tribunal,
Poor Expédition conforme.
Le Greftler,
(Signé)C. Van Obbergb.
Enregistré A Termonde, le quatorze Février 1880 cinq,
vol® 151, fol 15, case6. Regu fr. 98.66 enregistreinent,
25.50 Greffe. Total cent vingt quatre francs, seize centi
mes. Quinze róles, sans renvois. Le Receveur,
\Signé) Ed. Verhulst.
Welke lange en schrikkelijke sententie! Ons ooren
tuiten er neg van! En Gent ligt berg-op voor ons!...
Wij verzoeken ons achtbare Lezers, die fransch-
geleerd zijn, van dat Vonnis te lezen, met aandacht
en pratijk, bijzonderlijk d'artikel» van incriminatie.
En als ge dat leest en overweegt, achtbare Lezers,
peist dan op al wat er l'Aa'»;. gc;>< uf J *rder'.
jaren, op de klachten en 't I j len zoovele Kalóo-
lieke Familiën, opliet;/ - ^óeut- o, '>u e
sareis .'.cp trc
ging geven, hoe elk naar de Kiezers-ve. gt-Jer og
ging en welk geroep er opging, als M. VanWambeke
aankondigde dat de Commissaris zijn outslag zou
geven.... Ondertusschen, we zijn veroordeeld; de ge
wezen Commissaris gaat ons geld in zijn bezit krijgen
en in 't Vonnis, waarin 't Land van Ablst met de
grofste en zwartste kleuren van bitume wordt afge
schilderd, hij, hij komt er iu te voorschijn als een
duif zonder galle, als een arm uitgemergeld slacht
offer, als eenen sanctissimè, die niet rap genoeg kan
in een kapelleken gezet worden.... N'a de lezing van
Vonnis, als d'Aalstenaars niet iu bewondering staan
voor den man en de steentjes niet oprapen voor zijn
voeten, als hij uitgaat, dan zijn het ondankbare Lie
denWat zullen wij zeggen? Hij kan niet beter
doen dan die sententie, voor ons zoo zwaarwichtig,
voor hem zoo verheerlijkend, hij kan niet beter doen
dan die sententie op zijn borst spijkeren, als hij in
't artikel der dood komt, om aldus vol glorificatie
voor d°n Oppersten Rechter te verschijnen....
Zondag, ceiiigo bemerkingen en een belangrijk artikel over
de Drukpers-Processen, uit den Bien Public vertaald.
A
REIS VAN
(China.)
door den Eertc. iïlissionnaris Ev. l)c Boeck. 5
Hoofdstuk 6. Beschrijving van den Stoomboot NATAL.
Nu was het een oprecht plezierreisje dat wij deden; wij waren in
eene vaart wel wat breeder als den Dender, maar toch niet gevaar
lijker; van weerskanten den boot hadden wij land; als men zoo
eenen ganschen tijd in zee is geweest, zonder ooit de aarde te zien,
dan vindt men de reis op een kanaal bijzonder aangenaa n, spijtig
maar dat die streken langs die kanten zoo dor en onvruchtbaar zijn;
waar men ook zijne oogen wende, men ontwaart anders niets dan
zand; het kanaal tusschen Egypte en Arabië gemaakt, ligt te mid
den van cene groote zandwoestijn, diezelfde waar de Israëlieten
vroeger, gedurende 40 jaren in dwaalden, vooraleer het H. Land
binnen te treden. Van tijd tot tijd passeert men van die meeren
(marais) waar het kanaal eer aan eene zee gelijkt dan wel aan eene
vaart; nogtans die meeren zijn op alle plaatsen niet bevaarbaar, op
sommige punten zijn zij zoo ondiep dat de watervogels er in recht
kunnen staan, zonder te zwemmen. Heel van voren aan het kanaal
ontmoetten wij in een van die meeren eene bende flamants of fla
mingos, (groote witte vogels met lange roode pooten, gelijk er te
Hofstade een op de Communiebank staat), die op de vischvangst
uit waren; zoo ver als het oog dragen kon,was het meer e,r van vol;
er waren er misschien wel tien duizend; niet éen beweegde zich bij
onzen doortocht, alleen hier en daar was er eene die een scherp
geschreeuw liet hooren, juist of zij ons in den naam van de gansche
bende wilden groeten. Nu vaarde de Natal geruster voort, nu was
er geen kwestie meer van roulis of tangage, alles was stil; men be
merkte het ook aan de passagiers die allen lustig en vol vreugd op
het dak wandelden. Maar terwij nu alles zoo gerust is.laat ons eens
eene nadere kennis met onzen prachtigen Natal maken en hem in
zijne bijzonderheden wat beschrijven.
De Natal, een der grootste stoombooten van de fransche Com
pagnie der Messageries Maritimes, is gedoopt den 3 Juli 1881.
Hij heeft eene lengte van i3o meters 75 centimeters, eene breedte
van 12 meters 7 cent. met eene diepte van 10 meters. Hij kan
4039,38 Marijnsche tonnen bevatten en hij wordt in beweging ge
steld door een machien met eene kracht van 600 peerden (eenheid
der paardenkracht 225 kilogram); het machien is voorzien van dtij
groote cylinders, door acht ketels in beweging gesteld en iedere
ketel heeft drie groote vuren, zoodat er ten tijde van groote snel
heid 24 vuren branden, (gewoonlijk waren er 20 aan) en dit alles
om de helice of schroeflijn te bewegen,die bestaat uit 4 groote vleu
gels van brons, 't is zij, die van achter aan den boot draaiende, het
schip in heweging brengen.
Een schip gelijk de Natal heeft voor zijnen üienst honderd-ze-
ven-en-zestig man noodig, waaronder 1 commandant en 6 officiers,
een mecanicien-hoofdman en drie officiers-mecaniciens en 1 Com
missaris met 1 briefagent; 45 matrozen, 47 gabons voor tafel en
keuken, 12 Europeaansche stokers en 5o Araabsche, en al dat
eeuwig volk is zoodanig druk bezig met de bezigheden aan iedereen
toegekend, dat er nooit een in den weg van den anderen loopt.
Buiten het personneel van den dienst, kan de Natal 225 passagiers
huisvesten en voeden.
Laat ons nu een woord zeggen over de verdeeling van den boot,
om later dan te eindigen met den voorraad.
Het schip wordt verdeeld in drie verdiepingen of gelijk men ze
gewoonlijk noemt in drie bruggen: i° de eigentlijke brug, (het dek
waar de passagiers gewoonlijk wandelen), 20 de batterij, alzoo ge
naamd omdat de cylinders of batterij van 't machien zich te midden
van dit deel bevinden, en 3° de valsche brug met de calen of de
kiel waar de marchandiesen zich bevinden.
i° Op de eigentlijke brug heeft men van achter aan, de wandel
plaats voor i° en 2e klas behouden, hier staan alle soorten van ze
tels (zitzetels, ligbanden, stoelen en slaapzetels enz.,) naar het mid
den heeft men den salon met de slaapkamer van den commandant,
dan de ingang van de i® klas en wat verder een salon voor eerste
en tweede klas, waar men kan rooken en met de kaart spelen of
ie verst een ander spel aanvangen. Dan, wat meer naar voren toe
heeft men den salon van de officiers,opgevolgd door den trap die in
de tweede klas leidt; geheel van voren is de wandeling der 3C klas,
(nogtans als er een goede Commissair is, gelijk bij ons 't geval is,
dan mogen de passagiers van 3® klas den boot doorwandelen, juist
gelijk die van i® en 2e). In die plaats waar ik daar zooeven van
sprak, (de wandeling van 3® klas) bevinden zich, aan de wanden
van den boot, de stallingen voor de beesten en de muiten voor het
gevogelte.
II. In de batterij zijn de kamertjes oi cabienen van de pasagiers.
Gansch van achter zijn de reizigers van i® klas, die met twee in
een cabien logeeren (twee beddens).
De cabines of kamers zijn aan de wanden van den boot en te
midden is er een groote prachtige salon van een twintig meters
lengte op 5 breedte: 't is daar dat het eten en den drank opgediend
worden. Te midden der batterij zijn de kamers met den prachtigen
salon van de 2® klas, (hier zijn er 4 beddens in de kamers), wij had
den met ons driën een cabine onder ons en voor ons alleen. Op de
2® klas die aan de eerste paalt zonder afscheiding, volgt de 3® met
kamers en salon, doch deze klas is van de overige door een
houten schutsel afgescheiden. Er is ook nog eene vierde kias zon
der bed of eten, eenvoudiglijk boven op het dek, ter plaatse der
wandeling van 3® klas. De passagiers van derde klas zijn met zes
in iedere cabine.
N voor 't eindigen nog een woord over den voorraad van eten
en drinken, die door een schip gelijk de &atai, voor eene reis van
Marseille naar Sbang-hai wordt meègenomen vooreerst iaat ons
eerst eens bezoek brengen aan de brug der derde klas: aan de wan
den van den linker kant van den boot zijn de stal len waarin wij 5
groote ossen vinden, 4kalveren en in een klein hok daarnevens
een tiental jonge verkskens; van den anderen kant zijn de muiten
voor het pluimgedierte 600 gevangenen met pluimen bedekt,
wachtten daar geduldig den stond van hunne slachting af: kalkoe
nen, ganzen, eenden, kiekens, duiven, enz., alles was er vertegen
woordigd. Onder die muiten waren er nog kleinere stallen waar
een 5otal schapen in verschuilden. Nu laat ons eens de vrijheid
nemen van in den kelder neêr te dalen: Vooreerst,in den ijskelder
treffen wij eene massa fijne groentens met een duizend pond visch
aan; door de koude van de plaats zal alles hier gedurende de reis
versch blijven en tegen bederving beschut zijn in den wijn- en
bierkelder bevinden er zich zoo wat tien groote stukken wijn op
flesschen afgetrokken en een dertigtal tonnen met bier, meestal
engelsch bier, (aan tafel mag men drinken hetgeen men verkiest, of
wijn of bier, en zooveel als men begeert, nogtans de matigheid
wordt in het algemeen door het gedurig waggelen van den boot,nog
al in eer gehouden)... En wat kost nu zoo een schip, van voorraad
alleen, voor eten en drinken. De Commissaris die mij al de boven
gemelde inlichtingen nopens den Natal persoonlijk heeft gegeven,
zegde mij, dat zoo een boot, voor eene reis van Marseille naar
Shang hai, voor 60 duizend franken eetwarenmeènam en voor even
zooveel bij de terugkomst. Gij ziet dus dat ik gelijk had, alswan-
neer ik vroeger zegde dat wij in alle geval van honger niet zouden
vergaan. Daarmeè denk ik dat gij den Natal genoegzaam zult ken
nen en mij zult toelaten van tot de reis terug te keeren. Wij waren
dus.gekomen in het kanaal van Suez, (23 Februari); voor den door
tocht van dit kanaal moest de Natal 3o duizend franken betalen aan
de Compagnie door wie de vaart gemaaktis, een schoon sommeken
gelijk gij ziet, 't is zoo wat meer dan een overzetprijs aan Peè de
Waalensü!
Deze gansche dag was rustig en daar wij niets ontmoetten dan
zand,valt er ook al weinig over die gewesten te schrijven.
's Anderdaags, 24 Febr. een zondag, had er een schoone en in
drukwekkende plechtigheid op den boot plaatsMonseigneur ik
Courmont, bijgestaan van Mr Le Roy en van ons drieën,deed om
half negen eene solemnele Mis in den salon van eerste klas, waar
men voor de omstandigheid een kort en lief Altaarken had gereed
gemaakt.
De Commandant en de Doctoor van den boot, beide in officieel
costume, woonden heel godvruchtig en ingetogen de H. Mis bij en
een groot getal passagiers, even tegenwoordig, namen in hen een
voorbeeld om zich ook in de diepste godvruchtigheid te houden.
Het schouwspel was waarlijk aandoeneud, maar, toen op eenen
zekeren oogenblik al de hoofden bogen en het onbevlekt Lam indu
hoogte wierd geheven, teen voelde ik mij bijna tot de tranen toe be
wogen het was verrukkend I
Als Monseigneur met om r meer v s, de-ien wij op beurt des
zondags de H. Mis in den. u^a. ."an -: n-ik-ms was er de
Commandant met de meeste passagiers aaawezig;wij rci9den dus mat
een uitgelezen gezelschap, get wonde: la; weói ons zoo