m Vendredi 8 Février 1907 54» année n® 39 Vendredi 8 Février 1907 L'ABONNEMENT 10 centimes. Ssemples d'Outre-RMn. Revue de la Pressê. La Istfre pastorale de S. G. Mgr Mercier, A.D.V.N. PRIX Pour Ia Belgique: ÏO fr. par an. Iiollande et G.-D. de Luxembourg fr. Pour lea autre» pays34 fr. ON 8'ABONNE POUR GAND] au bureau du journal, rue aux Tripes, N* 19 (prés de la rue aux Draps). Bureau! •uverts dr 8 h. a midi. four las autres localtUa da pays tux bureaux de la Poste. Toute deuiande d'abonnement pour l'Elranger, adressée k l'Edileur, doit être •ccompagnée d'un mandal-poste. Prix du numéro PRIX DES AN NONCES ANNONCES-AO centimes la petit# figne. RÉCLAMES avant, les Annonces 1 franc la ligne. RECLAMES Jaoa le corps du Journal et AVIS F1NAN- CIF.KS O francs fa ligne. RFPA- R VTIONS JUDICIAIRKSlï frsnci U ligne. On tfalto d forfait pour i«s Annonces souvent répétoa». BUREAUX OÜVERTS DE 8 HEURES A MIDI. Pour les Annonces et Réclames de la Belgique, i l'exception de la Flandre Oriëntale, ainsi que pour celles des pays élrangers, s'adresserï MM. J.-Ji. Lcbegu# ct C'#W, rue de la Madelein» Bruxeiles. Let insertions sont payables par anticipation. Première Edition. Hares sent les scrutins qui out occupé rattenlion européenne aussi aclivemenl et aussi longlemps que les ilernières elections du Reichstag. En Bel gique surtoul,les divcrses phases de la lulle out élé suivies avec le plus vil' inlérct. Non seulenient les calholiques onl accoinpagné de lours vcciix le Centre et ses candidats, mais les anticléricaux anssi out épousé la cause, qui des nalionaux-libéraux, qui des socialises. Ce n'est pourtant pas qu'il y ait parallélisme entre la classification des partis en Allemagneet la classification des partis chez nous. Nos hbéraux, lorsqu'ils se fëlicilcnt de la victoire remportée par le chancelier et par leurs frêres d'Oulre-Rhin, semhlent oublier de quels elements hétéroclites se compose cette majoriléde «frêres». Les élus natio naux-lihéraux, en somme, no sonl que 55 sur 597, ct pour exercer une influence decisive sur l'orienta- tion du gouvernement, il leur faudrait grouper autourd'cux tons les conservatcurs de dróite, et jusqu'aux agrariens et aux antisémites. On n'apcrcoit done pas les raisons pour lesquelles certaines leuilles libérales d'ici et d'ailleurs enton- ncnt l'hymne triomphal. A coup sur, co nc peut ètre a cause de 1'écrasante défaile suhie par les socialistes; moius encore, a cause de la magnifiquc allure du Centre. Scrait-ce parce que le Centre, malgré le succes oblenu, est relégué dans 1'oppo- sition, n'ctant point assez nombreux par lui-méme pour revendiquer unc part dans le gouverne ment? Est-il bien certain, cepcndant, que lc Centre deviendra désormais un parti d'opposition Beau- coup d'hommes politiques pensent, au contraire, que le gouvernement s'appuierait voiontiers sur lui etsurlesdeux fractions conservatrices du Reichstag, les conservatcurs purs et le parti de l'Empire. Admcltons que 1'alliance du Centre soiUpeu sure», colonic l'a declare le chancelier dè Bulow au cours de la propagande electorale. Le Centre n'acceptc pas, en cfi'et, de s'asservir au gouvernement et d'ahdiquer son programme pour les avantages que Familie du gouvernement eonfóre. li entend émettreun avis lihre et tin vole libre, dicté paria justice etpar l'intérèt general, sur les projets qui lui sont soumis. Grave inconvenient aux yetix des minis tres mais inconvenient moindrc, somme toute, que de s'appuver sur une majorité trop higarrée, et d'avoir a relenir dans la sphere d'allraction gouvernemen- tale chacun des pet its groupes dont la majorité se compose, groupes d'autant plus exigeants que la majorité se trouve a leur merci. La question de savoir quelle lactique le chan- ce'ier adoplera est presque secondaire. I)u moins le Centre lui-mémc la juge.-t-il ainsi. Aisément il se consolera de ce qu'on" ne veul pas gouverner avec lui. Sa force est telle qu'on ne saurait gou verner contre lui ni memo, bien souvent, sans lui. Comme aux jours de Windthorst, il reste line tour parlementaire. Tour inexpugnable, d'abord a cause de sa force numérique et de sa discipline, puis aussi parce que, dans la confusion générale, clle conserve sa phy- sionomie haute et unique. Entre le premier scrutin et les ballottages, le Centre a été assiégé de solli- citations diverses. Un pen partout, et de lous cótés, on quémandait son appui. II s'est tenu ait large des eoinpromissions qui pouvaient altérer son caractè/e. S'il y a eu de ei do la quclques trés rares exceptions k cette conduite,chose inévita- ble dans un pays de suffrage uninominal elles n'engagent point le parti. On ne saurait trop insister, en Bclgique, en France el ailleurs, sur les merveilleux résultats qu'a produile, pour la défense religieuse ct pour le progrês social,'celte pnité de vues, maintenue étroh tement jusqu'a ce iourdans une nation ou coexistent des aspirations, de? intéréts, des temperaments si varies. Titchons, nous aussi, de fortifier les iien^ (J'.1' nous unissent, non par des appels banals a 1'union, mais en tenant compte de loutes les revendications legitimes importantes qui se manifestent au sein de notre parti. Nous complons dans nos rangs des industrieis, des pelils bourgeois, des onvriers, des paysans. Persuadons-notis bien que, s'il peut y avoir income patibilité entre certains programmes, il n'y a pas antagonisme entre les intéréts légilimcs'de ces divcrses categories sociales. S'il est blamable el danjjjereux de courtiser les appélits ct les rancunes populaire», commc Font fait les sci.ismocrates sous couleur (ie Servir la démocratie, il ne l'est pas moins de flatter leg resistances du doctrinarismc, dans le fragile espoi'r de former line concentration conservatrice. Toute faule coiïilil»se_ cot égard a l'un des poles du parti, appellerkit immanqua- blementk l'autre pole une erreur analogue. II nc faudrait pas croire que la double ten dance, démocratique et conservatrice, n'existc pas en Allemagne, comme chez nous. Mais on a so se gardcr de sacrifier 1'une a l'autre on a cherché surtout non a faire d'hypothétiques recrues fors du parti, mais a discipliner lei esprits au seiri du parti. Et grace au continuel contact des élus avec les électeurs, cette lache a abouli. A adopter la mème strategie, nous pouvons, pltts surement encore qu'une nation dc scrutin, uninojninai, former un bloc catholique, autour duquel s'aggloméreront tous les patriotes, comme autour du sen! rempart solide parmi la mêlée des (nogr&jnmcs et des flppe(i'(9, ENTRE SOCIALISTES- Lc torchon lmile décidément dans le camp socialisle. Le Peuplel'autre jour admoneslait, la Federation liégeoise. Celle-ci fail publier par voic de placard Ia réponse suivante, que I'organe socia- liste rechignait a insérer Citoyens Rédacteurs Voulez-vous bien publier les quelqucs lignes qui suivent el avoir l'umabilité deles faire figurcr Ala méme place que l'arlicle A lu Federation Liégeoise de mcrcredi dernier Nous n'admellons pas les polémiques publiques sur les objets qui ont trait a ('organisation interne de la f ede ration qui nous a investis de sa eonfinnce mais il nous est impossible dc laisser passer sans protestation Particle du citoycn Vanderveldc. II ne lend a rien moins, en effet, qu'è accréiliter cette légende que soixante-lrois délégués de groupes régulièrement afllliés au P. O. peuvent élre dénués de sens moral au point d'nllor, de gnitè decieur, pour des misères, dedérisoires qu ere lies, pour des ques tions qui ne paraissenl ètre au fond que des querelle.s personnclles, rompre l'unilé du Parti el rendre une scis sion inévilable. Cette hypothese seulc est injurieuse pour cux ct il n'y a que ceux qui ne les connaisscnt pas qui peuvent I'émeltre. 11 nc s'agit pas de ccla pas plus que de Partiele 26 de nos slatuts que le citoyen Vandervelde ignore d'unc faeon si spirituellement dédaigneuse, et qui a pour but d'empêcher rencombrcinent des listes de candidats socia listes par les intrigants, cn imposant comme condition a ceux qui briguent 1'honneur de représenter le Parti, d'étre des sociali3les completsmembres de leur ligue électoralemembres de leur syndicateoopérateurs rég u- liers de l'institution de leur localité afli'iée au l'arli lecteurs du journal Le Peuple ou VEc.ho du Peuple. Ge qui est en question, c'est Ie principe méme de notre organisa tion Ia discipline. II s'agit de savoir si les réglemcnls auxquels les mem bres du Parti adherent librement en entrant dans nos Associations sont applicables a tout le monde si les déci- sions qui y sont prises doivent être respeclées par lous ou bien si, comme dans le cas qui nous occupe, il est per mis a un compagnon, quelqu'élevée que soil sa situation dans Ie partiquels que soienl les litres dont il sc prévaul, de s'insurger publiquement et sans que Ia Fédcration dont ilest membre intervienne, contre ces decisions; et d'aller dans les groupements dont il fait parlie, jusqu'a préconiser el voter la désalliliation du Parti Ouvrier. Voilé toute la question el Ia majorité des délégués (majorité de plus des Irois quarts) y ont répondu de Ia fa^on que l'on sait avec une longanimité el un désir d'entcnte auxquels il devrait plulól élrc rendu hommage. Aussi n'ont-ils pas a craindre que les Iravailleurs qui onl mis leur espérance dans le Parti Ouvrier leur repro- chentquoi que ce soit. Ils ne reliendront qu'une chose, c'est que Ie règne des papes reste finie'est que la Fédé- ralion leur a donné un bel excmple a suivre celui qui consiste a metlre en pratique celle maxime excellente Peuple, guèris-toi des individus. Signé F. Galopin, A. Laboulle, F. Sépulchre, 1.. Gende- bicn, Valere Hénault, J. Bologne. G. Gony, .1. Remade, G. Gérard, P. Paul, membres du Comité de la Fédération Liégeoise du Parti Ouvrier beige. Le parti socialiste beige traverse, comme l'on voit, une crise qui se manifeste un pen partout. Crisc tenant a ('organisation autoritaire que ce parti s'csl donnée a ses débuls. 11 fut un lomps oi't Ie Coascil général rcgenlait les fédéralions régionales suivant les principes les plus absoltt- tistes, imposant ses candidats, et son programme, limitant le nombre de ses journaux, etc. Aujourd'bui, lc conseil général n'est plus obéi c'est a peine s'il est écouté mais les dirigeants des fédéralions régionales opt repris les pratiques abso- lutistes pour leur compte el les inaintiennent avec uil redoublcment d'aprclé. Mais cel absolutisme-da est, lui aussi, baltu en brèche par les groupes subordonnés, et le conseil général lul-méme s'y emploie. Une décenlralisation s'opère, qui risque de nc pouvoir s'accenluer sans ruptures, proscriptions et divisions, La Métropole est d'accord avec nous, dit- elle, pour rcconnailre que le parti catholique, dans son ensemble, est parfaitomenl uni, mais qu'il y a, surtout a Bruxeiles, quelques journaux el queli|ues hommes politiques loujours prcls i» se quereller. Ces braves gens confondent le parti, de trés bonne foi d'ailleurs, avec leur propre personnalité. Toul-a-fait d'accord, dit la Métropole. El elle ajoute Altrapc M. Hellepiilte, attrape A'.V' Siècle, qui ne cessez de chercher au Gouvernement des qucrelles d'Alle- mand d tout propos e( hors de tout propos, Quand nous croirons devoir interpeller M. Hellc- puifc ou lc XX' Siècle, nous ne chargerons pas notre confrère anv/rsois de ce soin. Ne mériterait-il pas un peu qu'on l'interpellc lui-méme, encore qu'i! n'apparliennc pas a la presse bruxelloise? Pourquoi suseite-l-il ii plaisir des sujets de polémique entre eatboliquos? Son article sur la manifestation en riionneur des insliluteurs de IH79 est des plus siirnificatif a ce propos. II aflirme que la manifesta tion aécboué parce que M. Woeste a élé évité Quant au point de savoir, si la manifestation a échotié, il 3üffft de s'cn référer au comptc-rendu que la Métropole elle-mè'me a publié pour ce qtu est de M. Woeste, nous opposons a la Métropole un démenti caléaorique. archevêque tie >IalineN. La lelt re pastorale de Mgr Mercier, pour le Carême de U>07, traite de Vexislencc dc Dieu et des devoirs de l'hommc covers Dieu on nous saura gré de la reproduire inlégralemcnt L'homme doit honorep et sspvip Dieu .telle est la loi fondamentale de l'ancien et do nouveau Testament. Au premier dinnnehe ihi Carémc, l'Hvnngile dc la messe vous rappellera la scène ou satan, aynnl étalé devant le Messie, dans le fol espoir dc se faire adorer par lui, les richesscs el U s gloiresdecc ino»dr, real de l'humMc el divin Jésuseetle decisive ré pons.* Relire-toi, satan, car il est éeritTh adorerns Ie "Sei;»n< ur ton Dieu et tune serviras point d'aulre mailref Ces paroles du Sanvcur sont exlraitts du Deutéronomc ou l'Eternel, s'adressant aux lidèlesdelta' ien Teslament, dit <i Tu aimeras !c Seigneur ton Dieu, d. tout ton cocur, de toute ton Ame, et de toute la force, lit ces commandements que je te donne aujourd'bui, seront dans ton coeur. Tu les inculqueras ;i tes enfanls, et lil en parieras quand tu seras dans la maison, quand lu ira-c.en voyage, quand lu le eoucheras et quand lu te lèveras... 'i"u craindras le Seigneur ton Dieu, til le serviras... I.or-que ion >ils tedemamlera un jour One sigailient cespréceptesque l iiternel, notre Dieu, vous a prescrils lu diras a ton fils Nous étionsesclaves de l'haraon enÉgypte; et I'Éterttel nous a fait sor*ir de t'Égyptc par sa main puissnnte... II nous a fait sorlir de 1.1» pour nous amener dans lc pays qu it avail jure a nos pères de nous donncr. L'Fternel nous a aonimandé dc metlre en pratique loules ces lois el de craindre noire Dieu, alio que nous fussions loujours heureux, elqu'il nousconscrvdl la vie comme il le fait jtijoiml'lim. Et il s«-ra miscricordieux covers nous, si nous mettons sóignen cment en pratique tous ces commaiuleménts devant le Seigneur notre Dieu (I) Mes biens ehérs Frêres, la méme loi est done posée a Ia basedesdeux Testaments: I.'iiommc ne peul se faire I'cs- clave des jouissances terreslres, ni sc laisser dominer par l'orgueil Dieu est son Mailre souvciain, il doit l'adorer et ne peut servir d'aulre mailre. f Spontanément, universellement, Ia nature humaine s'élève a Ditn. Sponlanémenl, l'homuie croit a ('existence d'un Fire suprème dont il dépend et auquel il esl soumis. Dés avant l'agcou sa raison pourra s'exercer aux laboricux efforls de la reflexion personnelle, sans altendre qu'on lui formule, cn langage abstrail, les preuves philosophiques de l'exis- tenec d une cause première, il croit cn Dieu. Tons les peuples, sauvagesoii civilisés, ycroicnt, a telle enscignc que les ethnogrophes conscieneicux considèrcnt la religion c'esl-.i-dire 1 allirmalion dc rapports del'honime avec Dieu, comme un trait distinclif dei'espèce humaine. Aussi les athées, ou plutót ceux qui, cn se donnant ce nom, cherchent ii se conv3incre d'alhéisme sont-ils obligés d'avouer qu'ils forment, aujourd hui encore, une infimc minorité, unc anomalie dans l'hisloire de l'humanilé, comparable a ce qui, dans Revolution des types du règne végétal ou du règne animal, s'nppclle unc inonstruosilé. D'ellc-mCune, l'Ame humaine s'élance vers Dieu, comme les corps plus légers que l'air monlent vers lc cicl, comme Ia limaille de fer va vers l'uimanl qui l'atlirc. Dieu est le Bien suprème, absotu, auqael la volonté rapporte nóeessaiesment tons les autres biens. Nalurellement, vous respireznaturellemcnt, l'cnfanl s'agile, remue ses membics, matche naturellemcnt, il crie, balbulie, parle. De tuéme, la volonté humaine aimc ce qui est bou, car ellc a besoin d'agir, c'est-a-dirc de vouloir, et ellc nc peul vouloir que lc bien. Or, vous pouve2 vouloirun aliment, uu fruit, par exemple, parce qu'il est bon pour vous nourrir vouloir vous nqurrir, paree que cela est bon pour voire santé chérir voire santé, parce qu'elle vous est nécessaire au travail qu'attend de vous voire familie aimer vous (Jcvouer ;i votre familie, paree que vouseslimez avec raison qu'il est bon que voire familie vive cl prospèrc désirer, enfln, (pie voire familie vive el prospère, parce que Ia conservation des families saines et fortes impqrte au bien général, parce que ce bien vous le jugez digne de voire travail et de vos rcnoncements mais, vous le voyez, il vous est impossible de vouloir une chose, sans la vouloir pour autre chose, jusqu'a ce que, de vouloir en vouloir, vous aboutissiez a no bien d'ensenible que vous jugez bon pom lui-méme, et ee bien, que les philosophes appclcnt afcsplii, par opposition aux autres biens qu'ils appcllent relali/s, n'est autre, cnréalilé, que le Ricn suprème entrevu par notre faible raison et que l'humanité appelle Dieu. Dieu est i'objet de notre félicitS. Iaterro^éz-voue, nies Frère3, dans Ie silence, lorsqu'au- curic excitation violente ne vous agite, et vous vous aper- cevrez que voire cour va droit <1 désirer un Bien qui puisse comblcr tous vos d«5sirs, vous donner unc satisfaction ;i la fois plénière et durable a loujours, ct, encore une fois, ce Bien, qui doit vous rendre heureux, ct qui tend tousle9 ressorts de votre anic, c'est Dieu. Cette notion peemlèi'o spontanée de Dieu est, carter Im^arfaite, nnis elle e t suffisante déjd ponpasr-u- ror A l'homma do bonne volonté sa dignlté morale Assurémcnt, Ie Dieu qui se dresse ainsi sponlanémmt devant la conscience de l'humanité n'est pas invesli de tons les atlributs qu'une pensee attentive pourra plus tard découvrir en lui. ilais il suflil a élevrr la nature humaine au-dessus d'clle-mcme. La nolion première, commune a tous, qui s'implanle sponlanémenl dans l'éine humaine sulfit lui faire voir qu'il esl indigoc «ie l'homme de vivrc uniquemcnl pour satisfaire, d l'gal de Ia brute, ses pas sions grossiéres elle suflil pour lui montrer qu'au-dessus de la volupléégotsle, il y a lc bien lionnéte, que I on peut irahir sans se rivaler qu'il a des biens supérieurs a ceux de l'icdivi !u, les intér.'is Ie la famille.de la palrie qu'au-dessus dp la palrie ejleli cmc. il y a les intéréts généraux dc Ia civilisation, c'c t-a-dire, pour qui sait le 1 icn entendre, qu'il y a. au-dessus de cliaque homme et de n'importe quels groupements d'hommes un Rien moral suprème aiique tout Je reste, toutes le6 aspirations dc la conscience lous les déploiemenls d'éncrgie doivent être subordonnés. l'rofesser cela,mes Frêres, e'e t professer que l'on - sa dignité d'homme Ie renier C't;; se dégrader^faWlir, déuiioi» piua P68 ijqo n (a| dc barbaric mais aussi, pro- (I) Matlh. IV. |0. (4) Deut. I, t&;j. Fcsscr ccla, c'est rcconnailre implicitcmcnt que l'homme «'St fail pour Dieu. Car c'est avouer que tout ee qui nous enlourc, depuis les ires inférieurs, Ia pierre du cliemin. lesarbres de nos forcls, Li béte de somme dont nous ulilisons les services, jusqu'a l'homme lui-mémc, n'est pas fait pour soi, ne possède pas en soi sa destination, sa raison d'étre ct cel aveu bien mi-dito conduit inévilablement l'homme d se subordonner librement, dés qu'il prendra conscience de cc qu'il esl, de ce qu'il sent, aux attraits, a la direction et aux lois dc celui qui sc suflil a lui-méme, qui n'est plus soumis ni a aulrui ni .1 autre chose que lui, en un mot, .i celui qui étanl le IS.en suprème est l'Elre suprème, a Dién. Les chosos dont nons constatons l'existence ne so sufflsent point pour persister il faut done qu'il y aitun Etre, d une autre nature qu'elles, qui soit l'auteur de leur exlstonco. Cot ktro s'oppelto Dieu, Aussi bien ne voyons-nous pas les ètres qui nous enlourenl apparailre lous un instant, passer aussilót et disparaitre. C'est done, que d'eux-mémes ils ne seraient point, el que, lorsqu'ils sonl, ils ne se sufliscnl point pour persister. D'ou leur vient l'existence qu'ils possèdent Si vousl'atlribiiez a un élrc de méme nature qu'eux, vous ne résolvez pas la dillicullé, vous ne l'niles qu'en reculer la solution. S'il a fallu qu'un litre, d'unc autre nature qu'eux, leur donn.it l'existence, par la méme vous proelamez l'existence de Dieu. Car Dieu, mes Frèrcs, est, par détinilion, un Etrc d'un autre ordre que ceux qui n'onl pas leur propre réalité pour raison de leur existence, II est, Lui, Dieu, celui qui est. '['out cc qui n'est pas Dieu a l'existence, Dieu n'a pas ['exis tence. II Vest. Quand les fils d'Israël vous demanderonl qui je suis, dit le Seigneur, vous leur répélerez ma parole Je suis celui dont toute la déliaition lienlen ce seul mot Je suis,Ego, sum qui sum. (3) A ous est-il arrivé de visiter un de ces asiles oii de nobles dmes sc dévouent a ('education des aveugles Kh bien, imnginons que vous entriez dans une dc ces maisons dont lous les habitants scraieut aveuglc3 de natssnncc. Vous nouez conversation avec l'un d'eux et vousle plaignrz de ne pas jouir des beautés de la nature. II vous surprendrait, n'est-il pas vrai, s'il se mettait a vous énumércr les couleurs de l'arc-en-ciel, dans l'ordre oii elles s'élalenl a nos yeux émcrveillés. Qui done, qui diriez-vous,lm a appris Ia composition de l'arc-en-ciel Un camarade Mais ces camarades sont, comme lui, dans l'impossibtlilé d'avoir jamais vu un arc-cn-ciil,car nous avons suppose que tousles infirmes rccueillis dans I'asile sont desaveugles- nés. V ainemenl,done,parcourreriez-vous tous les rangs de ces déshérilés de Ia nature, pour vous expliquer par Ia perception visuellc de l'un d'eux, la notion précise el ordonnéc de couleur que vous avez surprise chez voire premier interlocuteurtant que vous ne vous arréterez pas a un éducateur qui, mieux partagé qu'eux, a pit con- templer de ses yeux el décrire, par eomparaison, ses élèves Ia série nuancée du spectre Iuiuincu\; fc qui s était'i'abord posé devant wire Hl ne sera point résolu. Mes Frêres, tous les ètres qui tombcnl sous noire expe rience sont dans le cas des aveuglcs-nés ils possèdent l'existence comme I'aveugle-né peut posscder dans sa mémoire les lermes du langage des couleurs maïs, dc méme que celui-ci a dó apprendre d'aulrui, ce que sa nature privée du sens de la vue le mettait «lans l'iiu- possibililé de connaitre, les ètres qui ne possédaient pas eux-mèmesl existence, ont dó tous la rccevoir d'un élre distinct d'eux, d'unc autre nature qu'eux, qui la possédal sans l'avoir emprunléc. L'öPdredu mond§ p?buvo l'existence «l'uno Providence intelligente. Jc m'adresse mainlenant vous en particulier, chers ouvriers. Vous iiles ma.ous, vous construisez nos iiabila- lions, nos edifices publics, nos temples vous éles mélal- lurgistcs, vos bras vigoureux faconnenl nos engins racca- niques, nos machines hydrauliques, nos locomotives, nos moteurs ëleclriqiies. Vous savez au prix de quels labeurs vous produiscz l'ueuvrede vos mains,au privdc quels soius vous I'entrelenez. Ne trailertez-vouS pas d'insensc celui qui s'imagineraitque Ie fruit de voire travail et de votre appli cation intelligente aurait pu se former, pourrail se eon- server el se développer sans l'inlervcnlion de vos bras, ni celle de la téte qui vous dirige Cependant, qu est done unc habitation faile de mains d'hommes qu'esl-oe qu un macliine, en presence de cetle mcrveille d'organisation hannonieuse et fécoade qu'esl la nature Plus la science perfectionqe nos raoyen® ^investigation plus le savaqt aecroit, en ®'^ltJant de télescopes sans cesse ameliorcs, la J^,ssance naturelle de vision de l'ceil bumain plq^ avant il pénélre, grficc aux grossissements ilu microscope, dans l'intimité des secrets des deux règne9 Inorganique et organique, plus clairemcnt aussi il appa- rait que l'ordre ct la slabilité président ;i I'ctat et aux com- hinaisons intinics el incessantcs de In nature. Et l'on voudrait que le hasard, qui nc produit que l'inco- licrcnce, fót le dernier mol de ces merveilles du eo?mo3 I Les conséquences d8 l'athélsme. Ce que deviendrait ure société athée Saint I'aul connaissait aussi ces esprits enllés d'eux- mémes qui, le plus souvent, par peur des obligations morales qu'entraine la confession de la divinité, subsli- tuent au Créateur la creature et remplacenl l'infinie sagesse et l'infinie bienfaisance par des conceptions chi- mériques. Evanuerunl in cogitalionilms suis et obscuru- turn est insipiens cor eorum. lis se sont égarés dans lenrs pensees et leur coeur s'est folleinent plongc dansles lénè- bres du mal. lis se vanlaicn'. d'etre sagc3 el ils ont oerd'ii l'usage delasaincrai8on...Gommeilsncsesonl|)assóuciés a dc connaitre Dieu, Dieu les a livrés leur sens réprouvé, en sorte qu'ils ont une conduite indigno, étant remplis - de toute espéce d'iniuslice, de perversilé malsaine, dc mécbancelé, de cupldité, de malice pleins d'cnvic, de - cruauté, de fourberie iinpies, hautains, habiles dans Ie mal, rebelles a leurs parents; irrélléchis, sans retenue, j sans loyauté, sans pilié ct sans occur. Ils connaisscnt le jugement divin qui declare dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, et néanmoins il les com- meltent, ils vont méme jusqu'a approuver ceux qui s'en rendent coupables (4). Mes bien chers Frère». eelt? description morale de i'Apótre saint Paul équlvaul a l'énoncé d'unc Joi. Dés que l'homme se détourne de Dieu, i) est bias prés de descendre dans la fange du vice ou de se laisser omporter par lc (3) Exod., Ill, li. Rom. I. 'Jl, 92; 28 3-^ besoin illimité de jouir et d écraser, par Ia ruse ou par la force, ceux qui lui font obstacle. Je n'oserais rapporter, moins encore faire redirc dans un temple sacré, a quel degré d'iinmoralité l'irréligum a conduit la lillérature el Ie thc.itre chez un peuple voisin, jadis si noble et si universellement grand dans son art, mais qui s'obsline aujourd hui .i chercher sa gloire n dehors de sa voie providentielle. F-es honnètrsgens proles tent, mais leur voix n'est plus écoutée. El la foute se rwc a ees turpitudes. Nous ne sommes pas, mes Frêres, a l'abri de ce daügcr. Je ne tn'élendrai pas sur ce douloureux sujri., Riais je veux, .4 litre d exemple, rappeler un fait. II s'est joué naguère, dans plusieurs villes de noire pay--, une pièce, d'ailleurs insigniliante, qui non seulement exal- tait la conception paienne de la vie el la liberie des instincts, et vouait la dérision toute morale chréticune oir naturelle, luaU qu!, Ar. p)u», sous prctoxle d'arl syinttu- lique, élalait sur la scène le tableau vivant de l'impudicitf. Au nom de la morale oulragée, au noin de l'art avili, au nom des families blessées dans Ia dignil<- dc leurs scp'.i ments,nous proleslons contre ces exhibitions scand#l>uses. Dieu merci, parmi ceux qui ne partagent point nos croyances, il se Irouve aussi des consciences réyoltécs par lc dévergondnge qui nous envaliit. Nousprenons la i on lianec de les inviter se Joindre i nos fidèles, auxquels ih; plein droit nous nous adressons, afin que, dans un mérm- sentiment dc dégoól, tons les honnétes gens sc ih-tourncnt des théólres qui se transforment en mauvais lieux, (létris- sentde leur mépris ceux qui n'oat pas honle. d'en franc^ir le seuil et désavouent les journaux assez inconscienl? pour glorifier de pareilles ignominies. Mais, croyez-moi bien, mes Frêres, vous ne travaillerez fflicacemont remonlrer le courant de rimniornlitc et, de Ia cupidité sans limites dont vous ètes, mèmedaus notie chore et catholique Belgique, trop souvent déjè les speeta- teurs altristes, qu'en restaurant dans vos consciences d'abord, dans vos families pnsuite, l'idée iJsDiéu ct d« devoirs que sa connaissanee entraine. Des esprits superfieieUou timides, pnnni les ineroyant», s'efforceront de vous persuader lc contraire. A l'hciirn méme oii je vous parle, un savant francais, dont jtWiiic* hier nul n'a con teste l'au tori té ni Ia droiture, viciit d'cn faire franchement I'aveu La suppression de la conscience morale, l'anéantissement du sentiment du devoir enve-rs au trui et finalemenl lc dégoól de Ia vie et le snit-lik seraient l'aboutissant logique, d'une société athée. Mes bien chers Frêres, nou» n'en sommes pas, ;i ces con sequences affreusesmais il faut les préveniril Taul ne. rien négliger pour cn préserver nos frèrcs. Replacez done l'idée de Dieu ;i l'horizon dc votre vie. Souvcnez-vous de Dieu. Priez-le. Ilonorcz-le et recoinaissez-voii3 ses sujets. Nos devoirs qsssntiels envers Dieu. En premier IIeu, nous souvenir de Dieu. D'abord, souvenez-vous de Dieu. Nous nc voii9 blAmons pas dc vous intéresser i vos affaires, de chercher a elivc- ment, énergiqii»7uent a les faire prospérer. La fortune n'est pas un malau contraire, ellc est un moyen d'action, el tout moven d'action, pouvant élrc mis au service du bien moral, est lui-méme un bien. Mais lc souci de la fortune peut aisément.constitucr un danger ei occasionner lc mal. Au-dessus de tous les biens terreslres, placez les intéréts supérieurs dc voire ;lme. Que sn vi rail-il a l'homme dc gagner l'univers entier si pour Ie gagner il devail sacrifier son Arae One pourrail-il, en efl'ct, donner en échange de celte ;imelqu'il| aurait per.lue Mes Frêres, Ia vie présente passera; pour toulle monde elle passé vite et. .(uand vous serez arrivés au tenue dc cette existence éphémère, le juge suprème vous lern roni- paraltre ;i son tribunal cl vous aurez .i rendre compte alors non de la fortune que vous aurez accumuléc, ni des privations que vous aurez eu subir, mais de l'usage. que vous aurez fait de Ia première ou de la patience avec laqiielle vous aurez supporlé les secondes, pour rester fidèles A Dieu et sauver votre óme. Biens el privations n'auronl qu'un lemps une seul»; chose restera el vous acconipagoera dans l'éternité t.i valeur morale ct religieuse dc vos rcuv'res, opera rnii'n illoruni sequuntur iltos (0). Prler Dieu. II faut, ensuite, que vous pri'.Cz Dieu. Mes bien chers Frèrcs, l'homme est incapable de gar- der longlemps et lidèlement un souvenir, s'il ne pri-n.l pas la precaution d'y rattacher sa pensee a des monients 'ixes. Ayez done des heures déterminécs pour penser i Dieu. Pricz-Ie, lc matin, avant de vous livrer au travail. L'Église met, chaquc matin, sur les lèvres de ses minislres, ct recommandc .4 tous les pieux fidèles eette prière, qui résumé si bien l'oflrande de la journée.4 Dieu Seigneur Dieu tout-puissant, vous qui daignez nous faire voir - l'aurore de ce jour nouveau, donnez-nou» aujouril'hui votre force, afin que, a auciin moment de celte jourp. e a nous nc nous Iaissions aller a commettre le mal, mais qu'au contraire l'accomplissemenl de voire justice soit 9 I'objet de nos discours, le but de nos desseins ct de n.i» 9 ceuvres par Notre Seigneur Jésus-Chrilt, qui vil et régnr: avec vous dans les siécles des siêcles (7). Parents chrétiens, que vos enfants vous voient, ehaqip- matin, lomber a genoux devant Celui qu'en voire simpi,. el beau langage vousappclcz si bien« te bon Dieu .,ct v„us recommander a sa paternelle Providence. Quand Ier, annci s onl passé sur vous el que vos épaules sonl eouriiécs par Ie travail, vous vous plaignez parfois d'étre méeonnii9. os fils nc vous éeoulenl plus, ils gaspillcnt dans l'oisivclé sinon ilans la dchauche. Ie salaire de leurs premier» labeurs, et vous avez parfois .4 »fcfrn«Ire., contre leurs êonvoilis€3» le pécule que vous-mêmea avez péniblemeot amassé pour assurèh la dignité et h tranquillité de vos vieux jours. ,\vez-vous bien le »lroil de vous plaindrc i N'avcz-vous pas été prévenus dc la fatale issue d'une edu cation sans piété Pourquoi avez-vouB, dans les premières années de votre mariagc, fermé plus ou moins volontmre- ment l'oreille a eet avertissemenl divin Mes commande- ments seront dans ton cccur. Tu Ie9 inculqueras .4 «es enfants, tu en pa'leras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage,quand tu te eoucheras, ct quand' tu te lèveras... Quand ton fils te »lemandera un jour signifient ces préccptes que l'Elcrnel, notre Óicu, non» a prescrils lu diras 4 ton lils L'Éternel nous a' com- mandé dé metlre en pratique touU:S ces luis et de craindre notre Dieu, oGa que nons fussions toujour.» heureux et qu'il nous conserv.it la vie commc ille fail aujourdhui. Et il sera miséricordieux envers nou>. si nou9 meltons soigneusement en pratique ces eomman.le (!»l Mattb. XVI, 2il. i(>) A poe. XIV, 13. i,7) Ad Pr imam.

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Le Bien Public | 1907 | | pagina 1