mmaire 2me Année N° 7. Dimanche 16 Février 1896 at? La Justice Sociale. Le NfiTPC pi nprq LE NUMERO 10 CENTIMES. us net- Rédaction et Administration: 12, rue des Paroissiens, 12 BRUXELLES Gherchez d'abord le Royaume de Dieu et Sa Justice Et le reste vous sera donné par surcrolt. PAR AIT TOUS LES SAMEDIS ABOKKEIIEN I'S: AMMOXCE.S: BELGIQUE 4e page, 0,30 a ligOB Trois mois fr. 1.50 Faits-divers, 2 fr. Six mois n 3 - Les annonces sontre- Douze mois 5 ^ues a 1'Administration Etranger (port en sus) du journal. mariage de la princesse Henriette et la démocratie, Le proces de la Justice Sociale ÉCHOS. Un supplément est joint a notre numéro de ce jour Nous prions nos abonnés d'excuser le retard qui s'esl prod uit dans la distribu tion du présent numéro. La publication du compte-rendu com plet des débats de notre procés contre Messieurs les membres de la Commission des Hospices d'Alosl, qui a nécessité un long travail, a été la cause de ce retard. ET LA DEMOCRATIE. Maintenant que les fètes célébrées au Palais de Flandre, a l'occasion du mariage de la princesse llenriette, son! terminées, nous pouvons saus inconvénient dire les réflexions qu'elles nous out inspirées. Ces fètes n'ont pas eu un caractère national. Célébrées a buit clos,en familie, en présence des geus de la maison, eiles ressemblaienl a une solennité domestique dans la maison d un riche particulier, une de ces solennités que les l'emmes cu- rieuses conlemplent a travers les trous de serrures et que les gaminsde rue admirent en se cramponnant a la grille de la cour. Osons le dire ce mariage, qui n'avait. rien de clandestin, a été conclu cependant en dehors des formes de droit commun. L'oflicier de l'Êlat-civil s'est déplacé, comme s'il s'était agi d'un manage in extremis. Cela nest pas illégal, dit-on. Mais, convenons en, le procédé lient du privilège. MSI. De Mol et'Bruylunt ont done fonctionné dans une maison trés respectable, assurémenl; mais cette maison, au point de vue legal, moral el eslhétique, ne vaut pas notie Maison communale. Apres avoir accompli leur mission de police, les deux échevins ont fait place pour l'adminislration du sacrement. non au euré de la paroisse, mais a S. E. le cardinal-archevèque de Malines, dans le manége transformé en chapelle. Que d'efforts et de precaution pour empècher la célébralion d'une fèle publi- que et nationale Représentez-vous dans voire imagination, un long cortege d'équi- pages découveris, conlenant les person- nages les plus illustres du Roya ïme et de 1 Europe, marchant au pas, enlourés et paiés comme aux plus grands jours, traversant la foule populaire rangée des deux colés de la rue, avaneant sous u pluie de fleurs jelës du haut des balcoi ornés des couleurs uationalës, el, avan'. de s'arrèter devant l'escalier des lions, faisant lentement le tour de la Grand' PJace comme aux jours traditionnels des Ommcganck brabangons. En quiltant !e palais communal, oil les pauvres ont le droit d'être mariés comme les riches, Ie cortège royal, recommengant sa marclie autour de la plus belle place du monde, aurait pris par Ia rue au Beurre, la rue des Fripiers et la rue de l Êcuyer, le chemin de ia vénérable collégiale des SS. Michel el Gudule, oü se sonl mariés el oil sont en - terrés tant de nos princes A Ia porie de l'église, le Primat de Belgique, enlouré d'un nombreux clergé, aurait rec;u Ie cortège nuptial au sou de toutes les cloches des églises de Bruxelles, une foule im mense aurait rempli la Collégiale et les rues adjacenles. Eulin la noce se retourné au Palais de Flandre «vir l- Nous anir,Jlv,do cjue uedê ïële nuptiale aurait soulevé 1 enthousiasme dn peuple. Le Roi, son frère, les jeunes épou.x. les princes étrangers auraient été acclamés. Pourquoi done en haul lieu a-t-on dédaignélesjoiespopulaires et nalionales? On a eu peur, dit-on, des manifestations de ia voyoucratie Ceux qui donnent de pareils conseils nont pas la nolion de la puissance de l'opinion dans un pays libre. Nous l'affirmons encore, si quelques voyous s'élaient permis de troubler les pures joies d'une pareille fèle. ils auraient été passés a labac par le peuple lui-mème. C'est par des conseils aussi pusillanimes que Ton necesse chez nous d alïaiblir le sentiment monarchique. Ceux qui les donnent ont, nous le reconnaissons, les meilleures intentions, mais ils travaillent inconsciemmenta l'ceuvre du positivisme politique, grevée par les mathématiciens, les ingénieurs civils 011 non, les natura- listes et aulres évolutionisles de celte fin de siècle. La monarchie, dans les sociétés chré- tiennes, est une paternilé politique el so ciale, une autorité auguste, qui puise, qui doit puiser toute sa force dans les senti ments démocraliques des masses. On ne gouverne pas les peuples d'après des formules logarithmiques, des concep- lions abstraites ou des conventions jaco- bines. Les masses aiment une autoriie, enlourée de prestige el de fasle. Les chefs doivent leur apparaitre avec pompe, avec éclal, presqueavec un lapage hiératique. Le respect doit entree par les yeux el par les oreilles, dans la foule gouvernée. Ne dites pas que ces pensées sont celles des courlisans ou desesprils faibles, igno rant les beautés cachées du radicalisme ou du collectivisme. Cousultez vos propres semiments el vos impressions naturelles. N'êtés vous pas ému par le bruit, l'éclat, les sonoriiés, les couleurs d'uue grande fèle nationale présidée par les chefs du peuple Esl-ce que le régiment qui passe tambour ballanl, lifres sonnanl ne vous fait pas ballre voire coeur Si vous me dites non, nous répliquarons que vous n'avez pas de sang dans les veines, que vous n'avez pas la notion de la lorce mise au service du droit et que vous ne saurez jamais commander, puisque vous ne sen- lez pas vibrer en vous le sentiment du respect el de l'obéissance. On est parvenu chez nous a tuer dans des certains milieux appelés conservateurs l'amour de l'armée. On a supprimé les parades de garde, les retraites solennelJes, les revues périodiques. On ne nous re- i resénle plus l'armée que sous ses deux ;ines les plus repoussanles le budget la conscription des pauvres; les riches ie doivent pas défendre les frontières ou i ordre; ce som est laissé a la rocaille He grace, ne conlinuons pas aftaiblir s sentiments dynasliquesde nol re nation. Nous jetons ce cri d'alarme au nom même de la démocratie, paree que nous ne vou- ns pas voir icmplacer la majorité royale par ia voyoucratie. N'éloignóns done pas la familie royale de la foule. Le Roi n'estpas un fonclion- naire, comme M. Schollaert, M. Vergote ou M. de Royer. II est la personniliealion his- loi iquede la nation. 11 est le Chef de la familie beige. I ne autrefois,Sire, ne permetlez plus que les lilies de votre maison se marient u hu's-clos. La Üusttoe S^ctale Les Hospices Civils d'Alost CONTRE La Justice Sociale Het Land van Aalst- De Klokke Roe- lant - etle Dendergalm Voici le compte-rendu des débats qui se sont engagés, lundi dernier 10 février, devant le tribu nal civil de Bruxelles (2° chambre) sur Taction que les membres de la Commission des Hospices nous ont intentée. L'audience est ouverte a 9 heures. Le tribunal se compose de MM. SOENENS (juge), président SlGART fjuge suppléant) et Léon DELACROIX (avocat assumé), assesseurs. M. DkMEURE, substitut du Procureur du roi, occupe le siège du ministère public. Au banc des avocats pour la Commission des Hospices civils d'Alost, Me WOESTE pour Ia Justice Sociale, M' Alex. BRAUN et Mc RENKIN pour Het Land van Aalst et De Klokke Roelant, Me CARTON DE WiarT; pour De Dendergalm, Me GALLE. PLAlUOYËIt l)U II.WOESTE. M. Woeste. Messieurs, les membres de la Com mission des Hospices d'Alost prétendent qu'ils ont été diffamés et ou tragés par un article de la Justice Socia f', article qui a été reproduit par différents journaux. II a d'abord été reproduit avcc empresse- ment par un journal d'Alost se disant démocrate chrétien et intitulé Het Land an Aalst, par un journal de Ninove se disant égatcment démocrate chrétien et intitulé De Klokke Roeland, par un journal libéral d'Alost, le Dendergalm, qui s'cst jeté sur l'article de la Justice Sociale comme un pauvre se jette sur un pain, et enfin par un autre journal se disant démocrate chrétien et intitulé Le Démocrate de Verniers. Seulemcnt, quand Taction a été intentée, ainsi que vous le verrez tout a l'lieure, nous n'avions pas encore connaissancc de la reproduction do l'arti- clo par le Démocrate de Ver-t ic s. Cc journal n'a done pas été compris dans Tassignation mais nous nous réservons nos droits a son égard, car l'article dont il s'agit a regit, sur divers points du pays, une grande public ité. II est nécessaire que je donnc connaissancc au tribunal de ce qui a donné naissance a l'article de la Justice Sociale, alin qu'il puisse en apprécier le carac tère. Le tribunal sait déja par la rumour publique, et par ce que les journaux en ont dit, qu'a une époque détor- minóe que je préciserai tout it l'heure, la C. des H. d'Alost a cru devoir aviser M. l'abbé Daens qu'A par- tir d'une date déterminée il ne pourrait plus dire la messe dans la chapelle de eet établissement. Pour se rendre exaclement compte et de la défense qui a été laitc, et des attaques dont la Commission des Hospices a été l'objet, il est indispensable que je rappciie quelques l'aitsje ne citerai que ceux qui sont absolumcnt indispensables a Texamen de cetto affaire. A la fln du mois d'octobre lï&5, Mgr 1'é.vêque de Gand écrivit a M. l'abbé Daens la letti'o que voici qui a été publiée dans tous les journaux M. Woeste hl tei la lettre adressée d M. Daens par Mgr l'évêqtte de Gand, le 18 oclvbre 1895. Je ne pense pas qu'on puisse contcster la gravité d'un semblablc document, puisqu'il avait pour objet d'interdire a un prètro de céiéorer la messo en public. Je ne sache pas qu'il y ait dans notre pays, parmi les nombreux membres du clergé, un autre prótre se trouvant dans une semblable situation. i Ce qui est caractérislique, je le <lis teut d'abord, c'est que l'interdiciion que cette lettre renfer- mait n'a pas été une interdiction temporaire, limitée a la période électorale ello subsiste encore actuellement, c'est-a-dire 16 mois après qu'elle a été portée. Lorsque la lettre arriva a la connaissance de M. l'abbé Daens, celui-ci en fut naturellement trés ému et il alla trouver Taumónier des Hospices, d'aiors, pour lui demander de pouvoir dire la messe dans la chapelle do eet établissement, chapelle qui est consider jomme oratoiro privé. Une négocia- tious'ouvri uu're iles membres du clergé, et l'auto- qu'elle le declare d;,r.suwu: q.- u'a> it er, no fut pas consult'--., a eet égard -m .,it, taut i reconnaitre que eetle Commission a seuie le droit de disposer des locaux de eet établissement j'exami- nerai du reste ce point tout a l'heure et par consé- J queiit le fait de venir dire la messe, sans L'autori- sation des Hospices dans une chapelle qui était a leur gestion exclusive, était, il faut. le reconnaitre. un fait légalemeut incorrect. Cependant, la Commission des Hospices usa de con- desceudance elle nc fit pas d'objection et elle loléra un état de choses qui, je dois le déclarer, n'était pas en harmonie avec les sentiments des soeurs qui des- servent l'hospice. Lorsque Tautorisation fut done donnée M. l'abbé Daens non pas par la Commission des Hospices, mais par des membres du clergé de dire Ia messe dans eet oratoire, M. l'abbé Daens se présenta a des heures diverses, les premiers jours, et la supérieure lui fit remarquer que e'était la un fait insolite, attendu que la chapelle avait sa destination déterminée. Les soiurs, ce sont les soiurs de Saint-Augustin, ont Toflice du Chceur, comme dans toutes les communau- lés religieuses de plus, la messe se dit par l'auinö- nier a des heures variées, suivant les jours de la semaine et en outre il est manifeste que la chapelle serfc également aux besoins religieux des malades et des pensionnaires de l'Hospicc. Voici a eet égard la note que m'a remise la Com mission des Hospices. Suit le textc de cette note. Voici en ell'et la lettre qui fut éerite a M. l'abbé Daens par la Commission des Hospices Dans l'intérêt d« la régnlarité du service des malades dans Thópital de cette ville, nous avons l'honneur de vous inviter a ne plus célébrer dorénavant la messe Jars '.a chapelle, si ce n est entre S et g heures. Agréezetc. Voilé, done la lettre qui tut éerite. On déférait, continuant ce systèine de contlescen- dance, a la demande de M. l'abbé Daens et comme il avait demandé a pouvoir dire la messe en plein jour, on lui fixait e'était le droit trés légitime des Hospices, on lui fixait l'lioure, de 8 a 9 heures du matin. Des incidents se produisirent a la suite de cette lettre du 25octobre, incidents sur lesquels je revien- drai dans un instant. Nous arrivons au mois de juillet 1895. Mais je dois ici. avant d'aborder ce qui se passa en juillet 1895, faire mention d une décision judiciuire émanée du tribunal d'Audenarde ct intervenue Io 29 juin 1895. Je dois la mentionner par la raison que verrez tout a l'heure, quand j'aurai citer ccs pieces de L'élection dans un document ultérieur du procés. Voici ce qui s'était passé ii la suite dos élections du ldoctobre 1895, M. l'abbé Daens et ciuq autres per- sonnes avaient adressé a la Chambre une requète önongant différents faits de fraude ut uotainment celui-ci lis disaient que les bulletins électoraux du canton de Sottegbem avait été falsifiés, que l'obli- tération du point blauc sur les bulletins avait été efl'aeéo et qu'on avait oblitörc le point qui no l'avait pas été par les électeurs. La Commission de la Chaiubro des lteprésenlauts

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