V MjT V LA JUSTICE SOCIALE Lannéed rnière, M. De Backer, qui portc seulement depuis peu une calotte étroite et rouge d'avocat, était I habitue) jilumitif du libelle diiTamatoire puesqu'infame de Klokke Roeland. 1 Cest lui qui couvrait ses adversaires de bave et de venin. Je pourrais encore vous faire d'autres citations du même genre. Je me contenterai de renvoyer le tribunal a mon dossier. II y trouvera toute une collection d'articles qui l'édifieront. Se trouvera-t-il encore quelqu'un ici pour soute- nirque nulle part on n'a écrit d'article aussi vio lent, aussi injurieux, aussi diffamatoire que notre article du 22 décembre I Nulle part 1 Voyons d'autres journaux de cet I heureux pays d'AIost. Tous les journaux conserva- 1 teurs d Alost (je n'ai pas a m'occuper des autres aujourd hui) emploient les mêmes procédés de polé mique. Dans ces gazettes, jamais on ne discute une idéé on se contente d'insulter les gens qui ne pensent pas comme les amis de la maison. On n'y qualifie pas durement les gens paree qu'ils auraient posé un acte blamable, paree que, par exemple, ils auraient chassé un prêtre de l'autel oü il célébrait, non On les salit paree que sont des adversaires politiques, tout s.mplement. Sus aux adversaires Ecoutez un autre journal, la Ga\et van Aelst Qu'est-ce que les démocrales ont groupó autour d'eux Les ennemis de nos prêtres Les libéraux du Willemsfonds et de Concordia-, Les socialistes et les anarchistes Des renégats achevés La racaille L'écume, le déshonneur, la honte de la ville d'Alost Des gaillards qui ne savent plus dénombrer leurs con- damnations. Ce même journal appelle le ChrisUne Volkspartij, Christine Vloekers partijparti des blasphémateurs chrétiens Et te Denderbode, le principal organe conserva teur d Alost, quel est son langage Ce journal publie, comme d'autres journaux du pays d'AIost, de petits dialogues familiers dans lesquelson met en scène un monsieur qui pose des questions, expose des objections auxquelles répond 1e doc- teur du journal, l'homme qui détient la vraie doctrine, qui connait toutes les questions. Voici ce qu'on y trouve a propos des démo- crates Honte et malheur sur ces misérables qui osent dire et écrire de tels mensongent et de telles judasseries II faut savoir que ce mot de Judas fait 1e fond de la polémique du Denderbode c'est un des mots injurieux de son riche vocabulaire,qui revient le plus fréquemment. J ai sous les yeux un article de ce journal, écrit a la veille des élections communales et qui développe ce thème Ne sont ce pas de Judas, par exem ple ceux quiEcoutez Ne sont-ce pas des Judas ceux qui.. chaque semaine nontqu injure et outrage pour nos prêtres et nos reli- geux?... Ne sont-ce pas des Judas ceux qui nous accusent de montir a 1 Evêque. quand ils savent qui ceci est pour M.Daens qui a été étérativement pris en flagrant délit de mensonge par Monseigneur? Ne sont-ce pas de Judas qui ont plus de haine et d'esprit de vengeance dans leurs ames de traitres que tous les diables de l'enfer. Tout ceci a l'adresse des démocrates Ne sont-ce pas des Judas ceux qui par calcul politique ontvendu leur Ame au démon libéral M'- Carton de Wiart. N'est-ce pas satanique, cola M' Renkm. En effer. fct pour finir Weg met de Judassen ra bas les Judas!) Denderbode10 décembre i8g5.) Et le jour du ballottage de décembre 1894,1e Denderbode publie un article en lettres énormes, que vous trouverez A mon dossier, et dans lequel jè cueille la phrase que voici Voter pour les candidats du parti Daens, c'est travailler avec toutes les forces infernales du libéralisme, c'est tra vailler avec les ennemis de Dieu et de l'Eglise, de la pro- priété et de la familie, de la patrie et de la royauté. Catholiques, en conscience vous ne pouvez pas voter pour les candidats du parti Daens, ce parti d'insulteurs de prêtres, de blasphémateurs, ce parti de vandalisme.... en van ruitenbrekerij. (Denderbode, 9 décembre 1894 M« Braun. Celte expression flamande se traduit par casseurs de carreaux M° Renkin.Oui.mais en francais l'expression n'a plus la même saveurelle est plus forte et autrement significative en fhmand. Un dernier échantillon de la polémique modérée des organes alostois. Le 25 aoüt 1895, a propos d'une discussion qui qui s'était élevée au sujet de certains actes posés par 1e bureau de bicnfaisance d'AIost, voici en quels termes 1e Denderbode prend a parlie M. Pierre Daens, journaliste a Alost, frére du député, qui avait publié un article dans lequel on lisait cette phrase Maintenant qu'on entend toutes sortes de choses A propros du bureau de bienfaisance. Le 25 aoüt i8q5, 1e Denderboderiposte Maintenant qu'on entend tout du bureau des pauvres, écrit le Saint Homme de Chipka. Qu'est-ce qu'on entend du bu eau des pauvres S'y passe-t-i! quelque chose de malhonnête? Cessez vos intimations, parlez ouvertement, Saint homme, nous nous aurons le droit de vous crier Vous êtes un lAche, une misérable fripouille Ne croyez pas, Messieurs, qu'il me soit agréable de rappeler cette pc lémique-Ia. Je 1e fais contraint et forcé. Mais enfin, quand notre adversaire, qui doit être au courant de la polémique électorale du pays d'AIost, a l'audace de s'écrier ici que jamais on n'a lu riende pire, rien de plus injurieux que Particle incriminé de la Justice Sociale, nous avons bien le devoir de lui rappeler ce qui s'écrit dans son arrondissement et dans les journaux qui défendentsa politique la-bas. Qu'il nous soit permis de rappeler aussi que pas un des demandeurs, en faveur desquels se pour- suivaient ces jolies polémiques, n'a jamais protesté contre ce système de dénigrement haineux, de basses injures et d'outrages cominus qu'aucun chef du parli conservateur alostois que nous ne confondons pas du tout avec 1e grand parti catho- lique dont nous sommes n'a jamais non plus élevé la voix pour dire a ces gazetiers en délire Vous allez trop loin, arrêtez-vous! Nous verrons tout a l'heure qu'ils or.t plus loin encore. Ces écarts de langage, sont monnaie courante a Alost. Cette polémique est normale. II faut 1e croire puisque la campagne électorale terminée, une plume autorisée qualifiait 1e Denderbode de grand organe conservateur d'AIost Voila done la polémique alostoise de la haine, de la boue, du venin Or, Messieurs, on vous a représenté les membres de la Commission des Hospices comme des admi nistrateurschargés de gérer les biens des Hospices. C'est en effet la fonction de ces Messieurs. Mais ils ne sont pas seulement administrateurs des Hospices. Ils sont tous ou presque tous des hom mes politiques, mêlés d'une fagon trés suivie aux lutles politiques de l'arrondissement d'AIost Ont-ils le droit de se soustraire a la solidarité qui les lie a tous ceux qui ont lutté a leurs cotés pour les mêmes hommes, pour les mêmes... idéés? Ont-ils le droit de réduire ce proces aux minus cules proportions d'une affaire administrative. C'est la un système qui ne sera pris au sérieux par personne. Je va is done être obligé de vous montrer ce qu'a été la campagne menée, a Alost, avec un acharnement inouï, sans cela, il serait imposible de comprendre ce procés et d'apprécier exactement la décision des Hospices que critique l'article incriminé. Mais rassurez vous, Messieurs, je ne vais pas découvrir Noé Je 1e laisserai dormir paisiblement sous son manteau. De ce manteau je ne souleverai qu'un coin, tout juste ce qui sera indispensable a notre défense. Je pourrais vous entretenir pendant une audience entière des évènements regrettables qui lors des élections de 189-1 et de 1895 ont eu pour théatre la ville et le pays d'AIost. Mais ces faits si authentiques et si significatifs qu'ils soient n'ont qu'un rapport éloigné avec la cause. Je les tairai done. II faut cependant que je vous entretienne de la situation qu'on a faitc aux frères Daens, considérés par teurs adversaires comme l'amedu mouvement qu'on voulait étouffer. Je veux vous dire quelle conduite on a suivie a leur égard, de quelle fagon on avoue les avoir persécutés. Et par la je veux vous montrer avec toute la clarté de l'évidence que, pour qui- conque connaissait les sentiments qui animent les conservateurs alostois, il était impossible de se tromper sur lecaractère de la décision prise contre M. l'abbé Daens par la commission des hospices, et que dès lors tous les termes de notre article s'expliquent et se justifient d'eux-mêmes. Parions d'abord de Pierre Daens je connais cet honnête homme, ce chrétien sincère. Voila vingt-cinq ans qu'il tient la plume du journaliste et il a conquis par son courage, par son abnéga- tion, par ses services une des premières places dans la presse catholique flamande. Comme semeur d'idées, comme défenseur des I principes catholiques il a rendu les plus grands et les plus signalés services. II a travaillé avec une ardeur infatigable a la propagande catholique. Et, I 1e dirai-je Vivant dans ces milieux ouvriers si I pauvres du pays d'AIost, toujours il a eu 1e cceur généreux et la main large ouverte. Trop large j ouverte, peut-être. II a payé de sa personne et de sa bourse, quand il s'agissait de défendre ses convictions et quand il s'agissait de soulager des misères. II fut accablé des témoignages de l'estime des chefs de son parti, et des chefs du diocèse de Gand.On pourrait trou- ver chez lui une collection de lettres de félicitations et d'encouragement, émanées de hautes personna- lités politiques et de hauts dignitaires du clergé. Tout le monde le louait pour le courage et l'activité qu'il déployait au service de l'Eglise, pour les efforts qu'il a toujours tentés dans les crises alostoiscs, en faveur du bon ordre et de la pacification sociale. Voila Pierre Daens II fut mêlé. avec son frère, au mouvement démocratique. A eux deux, je vous l'ai dit, Mes sieurs, ils étaient l'Ame dü parti démocratique d'AIost. il failait étouneï ces voix importunes. II fallait empêcher ces hommes convaincus de continuer leur oeuvre dangereuse. Et pour cela il fallait les ruiner. Ah, ne croyez pas que nous éprouvions du plaisir a parler de ces choses. Mais il faut bien, puisqu'or. ose nous attraire en justice et nous trai- ter de diffamateurs, que nous étalions ici ces hontes et ces douleurs Les faits sont la. I M. Pierre Daens possédait un commerce floris sant. Aujourd'hui il est a la veille de la ruine. Et pourquoi Paree que ses amis d'hier. hostile» au möuvement démocratique, l'ont littéralement boy- cotté on a fait le vide autour de sa maison, la clientèle s'est retirée on lui a coupé les vivres afin de le réduire par la ruine a l'impuissance, afin de l'anéantir. Oh 1 Je n'exagère rien, et tous les alostois savent a quoi s'en tenir la-dessus. M. l'abbé Daens a affirmé tous ces faits a la Chambre Per sonne n'a soutenu qu'il ne disait pas la vérité, personne n'a dit qu'il exagérait. Aujourd'hui l'im pitoyable boycottage dont MPierre Daens a été victime est établi. Un lionoiable député d'AIost, M. Diericx, au moment oü, dans la séance du 4 février, Ml'abbé Daens parlait en termes indi- gnés des manoeuvres employées pour ruiner son frère. s'écriaitParee qu'il attaque toutes les person nes honorables d'AIost M. Diericx essaie d'expliquer le faitmais il en atteste l'exactitude. Nos affirmations s'appuient done sur des documents officiels. Par haine politique, on a essayé la-bas de ruiner Pierre Daens. Ce n'est pas tout. Pierre Daens avait deux journaux trés répandus De Werkman et Het Land van Aalst Ils étaient pour lui une source de gains. II fallait aussi boycotter ces journaux, leur j enlever acheteurs et abonnés On a fondé un journal qui semble s'ètre donné cette mission. Ie veux parler de la Volkstem. Ce journal a inventé contre Pierre Daens un genre de polémique vraiment inouï. Chaque semaine ou a peu prés, il publiait des petits dialo gues oü l'on mettait en scène Pierre Daens et sa femme. Et l'on met dans la bouche de cette pau- vi e femme si dévouée a son mari, des reproches et des récriminations. On fait assister le public au drame intime de cette ruine lente, on y glisse des traits empoisonnés, on y fait mème inter- venir le plus jeune fils de Daens, un enfant de cinq ans qui, inconsciemment, révèle que son père aurait brülé le portrait de Monseigneur l'évêque de Gand. Ali, monsieur l'abbé Daens a eu raison de dire a la Chambre qu'il se trouvait a Alost des gens qui se plaisaient a compter les larmes que teurs machinations arrachent a la familie de son frère N'est ce pas odieux et révoltant Représentez-vous cette familie, voyez la sous l'étreinte de cette abominable persécution, le mari, sa femme, les enfants tous se deman dant chaque semaine" quelle nouvelle infamie on inventera encore pour les faire mieux soufïrir, et quel brandon de discorde les petits dialogues dont je parle parviendront peut être a jeter entre eux. Je n'invente rien, messieurs Vous lirez ces journaux et les ayant lus vous direz avec moi que, lorsqu'on appartient a un groupe politique qui laisse commettre de telles vilénies, qui laisse écrire des choses pareilles on n'a pas le droit de nous faire l'incroyable procés qu'on a osé faire a la Justice Sociale. Cette polémique froidement cruelle, ces articles savamment calculés pour mieux retourner le fer dans la plaie. ne ressemblent en rien au cri d'indi- gnation que la révolte de nos consciences, que la foi chrétiennc et l'humaine pitié ont arraché a nos coeurs. Non, nous n'avons rien de commun avec les tortionnaires raffinés qui s'embusquent derrière les colonnes anonymes d'un journal pour faire leur oeuvre, avec ces polémistes qui font fi des idéés poui s'achamer sur un homme coupable d'obéir a ses convictions démocratiques. Nous n'avons rien de commun avec ces hom mes qui avouent cyniquement que leur but est bien de ruiner leur adversaire et qui poussent des cris de joie le jour oü ils peuvent proclamer qu'enfin le journal dont ils ont juré la perte va disparaitre. Ecoutez ceci Maintenant Ia Volksstem triomphe. Elle est dens toutes les mains Le Werkman est fini. II doit périr. Condamné par l'autorité, il disparaitra par manque d'abonnés et d'ache- teurs. V01IA le cri de triomphe. Voili ce que Ia Volksstem a imprimé. On le proclame done bien haut Les idéés importent peu. Ce que l'on vcut, c'est la chute et la ruine personnelle de l'adversaire Graces au Ciel, nous vivons sous un régime de liberté politique, qui n'a pas besoin detre élargi pour assurer a des journalistes convaincus le droit de juger des actes comme celui que nous avons repröché a la Commission des Hospices d'AIost. pour leur permettre de combattre vive- ment leurs adversaires avec une pleine franchise pourvu qu'ils respectentcomme nous l'avons fait lT.onneur personnel. Nos adversaires ne peuvent se soutraire a la solidarité de pareils articles. Jamais ils n'ont pro testé quand on les publiait. Or si on les pu- bliaiif si la polémique était inontée a ce diapason, c'était... pour préparer et pour défendre teurs can didatures et celles de leurs amis. De'iière ce journal qui injurie et diffame, M. Pierre Daens, qui le poursuit de cette haine raffinée, s'abritent des hommes de lettres qui ne signent pas, des auteuis qui ne recherchent pas comir-é nous la responsabilité de teurs écrits et de leurs actes. On me dit qu'il y a parmi eux des avocats. Je me refuse a croire que des hommes qui ne peuvent re.vêtir leur robe sans songer qu'elle est un symbole d'honneur et de délicatesse, soient capables de faire une plume anonyme a la main, une aussi vile besogne. Et quel est le but de cette campagne déplorable, dont nous ne parions je le répète, qu'avec douleur et regret. Nous déplorons ce procés, non pas pour nous, mais pour les demandeurs qui auraient dü comprendre qu'il n'y avait pas de procés a faire, que nos protestations étaient justes, et qu'il fallait laisser le silence et le temps effacer la trace de ces tristes luttes. Pourquoi done toute cette campagne dirigée contre Daens et ses amis par un parti politique puissant Uniquf ment por maintenir intacte l'influence d-..~ ur' pc tic* je qui se croit menacé dan? son arvOf .isscmct: Ah je 11e dis pas que les hommes dont je parle «soient de. inauvaise foi Je suis convaincu au con traire qu'ils confondent les intéréts de leur petite chapelle politiqne avec ceux de l'Eglise catholique. Cela prouve simplement que l'esprit de domina tion les aveugle. Quand on a de puissantes convictions, il ne faut pas mettre la violence a teur service. La violence 1 elle est, comme la colère, mau- vaise conseillère. Nous vous l'avons dit au début de cette plai- doierie. Nous ne discuterons pas le mérite des diverses politiques qui sont en présence la-bas. C'est inutile en ce procés. Nous nous bornons a diie Laissez agir les libres convictions. Si les démocrates se trompent, le temps fera prompte justice de leurs illusions. S'ils voient juste, ce n'est pas la violence qui empêchera leur triomphe ni qui entravera teurs progrès. La violence, la persécution, le boycottage peuvent faire souffrir des hommes. Jamais ils n'arrêteront une idée. Que de legons l'histoire nous a données 1 Que de souvenirs nous pourrions évoquer ici. Rappe lons nous seulement l'histoire de ces dernières années. Quedechangements Que de conversions imprévues Que de clairs enseignements donnés aux hommes qui s'imaginent pouvoir dominer la puissance des évènements. Hier certaines idéés, la iévision par exemple, épouvantaient les classes dirigeantes. et les voici acceptées. Et l'on peut voir ceux qui les agitaient en épouvantail procla mer devant les électeurs qu'ils les ont défendues et réalisées. Nous sommes catholiques Nous sommes démo crates. Notre conviction profonde estque les temps présents imposent l'évolution démocrati que comme une impérieuse nécessité politique. Voyez l'assaut que préparent contre la société de nouveaux barbares. C'est le moment de grouper toutes les forces. Et c'est ce périlleux moment que nous choisirions comme on le fait A Alost pour nous déchirer, nous conspuei nous honnir C'est a ce moment que des catholi ques croient servir la cause de l'ordre et de la paix en recherchant les moyens de frapper un prêtre coupable de ne pas accepter leur direction politi que Me Woeste. Je crovais qu'il s'agissait en l'es- pèce de l'article de la Justice Sociale. M8 Renkin. Je dois vous répondre M® Woeste. Je constate que vous m'avez reproché de parler politique, et que vous ne faites que parler politique. Me Renkin.Je reste sur le terrain oü vous m'avez fait aescendre. M le Président M« Woeste, si votre adver- saiie s'écarté de la cause, je l'y ramenerai. M° Renkin. Vous avez élargi le débat et c'est pourquoi je tiens a expliquer les sentiments qui nous ont dicté l'article dont vous avez cru devoir vous plaindre Comment, vous vous êtes permis de nous traiter de diffamateurs, de toucher a notre dignité et a notre honneur et nous n'aurions pas le droit de nous défendre. Grilce au ciel nous n'en sommes pas encore arrivés a devoir subir ce régime-la A la lête du mouvement, il y avait M. l'abbé Daens dont je parlerai d'une facon trés brève. M 1 ahbé Daens est un homme populaire. II connait le peuple avec ses besoins, ses aspirations et ses espérances. II a compris la puissance que le mouvement démocratique devait acquérir. II a apprcché de trés prés la classe ouvrière, non seule ment dans le pays d'AIost, mais ailleurs. Ce prêtre a compris le danger dont la propagande socialiste menacait le pays. II est allé a l'ouvrier dans le but que vous devinez. II a voulu, avant tout, ramener a l'Eglise ces masses populaires qui peu a peu s'en éloignent, hélas I II est allé aux petites gens des Flandres et il leur a parte d'abord des choses qui les intéressent le plus il les a entretenus de teurs intéréts religieus et matériels, de leur travail, de leur salaire. II a donné des meetings. Mais en cela il n'a fait qu'imiter d'autres époques. Messieurs, au moyen-age, ne voyait on pas des moines, et non pas les derniers, pendant que d'autres officiaient dans les églises, alter, eux, prêcher au coin des rues et jusque dans les taver- nes, cherchant a convertir les mauvais chrétiens qui restaient hors du Tempte Ces apótres, pas plus que M. l'abbé Daens, ne choisissaient le lieu, ni l'heure. Ils avaient un butjeter la semence de la vérité a ceux même qui voulaient fuir ou qui négligeaient les enseigne- ment de l'Eglise. Ainsi fit M l'abbé Daens. On lui reproche d'avoir prêché ou d'avoir conférencié dans des salles de danse. Mais qu'importent ces misères, en présence du but? M. l'abbé Daens a conquis une grande popu- larité; il s'est figuré qu'il pouvait, comme prêtre, pénétrer plus facilement la masse, parler au coeur de la classe ouvrière. Et il est allé de l'avant, car il croyait que Ie temps était venu de travailler A l'expansion du mouvement démocratique. On l'a représenté comme un ambitieux. C'est d'usage, n'est il pas vrai? pour les hommes nouveaux. Or, je le connais. Ce n'est pas un ambitieux. c'est un naïf. Oui, un na'if qui n'a pas vu de suite que sa propagande allait inquiéter des ambitions, effrayer des intéréts, déranger en un mot, la belle ordonnance d'un fief électoral. Voila son crime, il n'en a pas commis d'autres. Si cet homme. animé d'idées généreuses. était resté tranquille dans son coin, s'il avait fait taire ses aspirations démocratiques, il serait resté un digne prêtre aux yeux de ceux qui aujourd'hui le persécutent et l'outragentil ne serait pas le calomniaieur que l'on pretend, ni le prêtre frappé que l'on dépeint. Ce serait un prêtre respectable et respecté. Rappelez-vous l'article de Indépandance Non seulement paree qu'il aurait obéi a ses chefs ecclésiastiques -, mais A d'autres chefs autre ment impérieux. M. Daens pouvait et devait croire que quoi qu'il arrivat sa soutane serait respectée. II s'est trompé. Sa soutane n'a pas été respectée. Depuis le com mencement de la campagne dirigée contre lui, le but principal de ses adversaires a été de l'attein- dre lui, l'abbé, dans son caractère sacerdotal. Telle est Ia signification évidente et la portée inconcevable de la campagne électorale divigée contre lui, l'abbé Daens. On ne peut pas atteindre un prêtre con me on atteint un commercant. On ne pouvait iner l'abbé Daensdar.sses affaires puisqu'il n'en fs;r r« Mais il n'en était pas moins vulné'raL.j, l'atteindrait sGrement en le frappant dar.s sa 1 dignité sacerdotale, et par lA on ruinerait a jamais son autorité et son influence. Je vous ai fait connaïtre tout A l'heure la polémique usitée en temps électoral, au pays d'AIost. Nous avons vu comment les journaux conserva teurs traitaient les démocrates. Nous allons voir comment ils traitaient l'abbé Daens. Je ne lirai que deux extraits de cette polémique scandaleuse. Je ne veux pas abuser de l'attention du tribunal. II trouvera d'ailleurs a notre dossier une série d'articles qui lui donneront une juste idée de Ia modération dont on a usé A l'égard de M. Daens. Le Volk journal démocratique de Gand avait protesté contre les violences de la presse con servatrice d'AIost De sa meilleure plume, le Denderbode crit un trés long, trop long article, trop long, aussi ne vous 1e lirai-je pas en entier; dans lequel on lit ce qui suit a propos de M. l'abbé Daens Vou3 dites que c'est agir avec peu de charité que de dépeindre M. Daens et sa clique comme des menteurs, des querelleurs, des artisans de discorde. des trompeurs du peuple, des révolutionnaires, desorgueilleux, des ambitieux, des hommes qui cherchent leur profit, des fripouilles cou- vertes d'une apparence de religion. De tout cela nous ne retirons pas une lettre. Dites, confrère, connaissez-vous l'histoire de la femme, ce vrai trait de canaille Ce trait a étéattribué A M. l'abbé Daens, comme vous.savez. Et plus loin Ceux qui racontent dès mensonges aux gens et font des promesses fausses, comment les appelez-vous k Gand A Alost nous les appelons des trompeurs du peuple. n (Denderbode, i3 juin 1895.) Huit jours plus tard, le 21 juillet 1895, le Denderbode écrivait A propos de M. l'abbé Daens, lout un article injurieux dont je vous donnerai un simpte extrait Qui Qui ment comme une Ame noire un damné quand il soutient qu'il lui a étc ordonné de ne dire la messe quïi 8 heures.... quand il la dit? Qui Qui Notre martyr1'élu des libéraux et des socialistes Cts violences abondent. C'était lA-bas pain quotidien. Leg juin 1895, un correspondant du Dender bode lui ayant écrit que M. l'abbé Daens revenait de Rome 1e coeur plein de honte, cet aimable journal s'empresse de mettre en note De la honte Y aurait-il encore de la place dans cet homme pour un sentiment de honte N'est-ce pas un éhonté 5 Et le 11 avril avait paru un article qui suffirait A lui seul A caractériser toute celté campagne. Ecoutez a Daens ne supporte pas Pilate, dit-il, c'est pourtanl étonnant. Pilate fait cause commune avec les juifs, Daens avec les socialistes. Pilate cond imue Notre Seigneur, Daens les fidèles serviteurs de Notre Seigneur 1 Pilate tcnait A ses appointements, Daens k ses 4000 balles Pilate devint l'ami d'Hérode, Daens des libéraux. Pilate lAcha Barabbas. Daens la racaille socialiste. Pilate ne voulait pas entendre parler de la vérité, Daens pas davantagc. Pilate jouait un faux róle, Et Daens pas, sans doute. Pilate livrait le Christ pour sa'isfaire la popnlace Et qu'a fait Daens Est ce que Daens supporterait Judas Jc me contenterai de vous faire connaitre, pour

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La Justice Sociale | 1896 | | pagina 3