LA JUSTICE SOCIALE 3 public, qu'ils rompaicnt avec M. l'abbé Dacns c'est ce qu'ils ont (ait. Etje pense qu'il n'y a personne ayant souci dc son honneur et de sa dignité, ayant souci du bon renora de l'institution a laquellc il est attaché, personne qui en pareil cas et dans l'imposi- bilité de se scrvir d'un autre moyen, n'aurait pas agi corame les Hospices d'Alost. Et c'est dans ces conditions que la Justice Sociale a publié l'article que j'ai mis tout a l'heure sous vos yeux et sur lequelje reviens en quelques mots et avec quelques détails. L'inl'amieMais on se deraanJe tout d'abord s'il est permis de dire dans un journal qu'un acte posé par des parliculiers et a plus forte raison posé par des membres d'une institution publique, que cot acte est une infamie. Et qui ne dira qu'il y a li une expression outra- geante au premier chef, et que l'établisscment même auquel les demandeurs sont attachés serait deconsi déré si, a l'égard d'une semblable imputation, ils n'élevaient pas une protestation et s'ils n'en saisis- saient pas les tribunaux Infamie ce mot domine done l'article tout cntier, il en est l'expression. L'article débute ainsi M Woeste lit ici hi première parlie de l'article incri- miné. Le tribunal sait déjii que cela n'est pas exact. La chapelle de l'höpital n'est pas le seul oratoire qui i existe AlostM. l'abbé Daens est pourvu actuelle- ment d'un autre oratoire. Et, du reste, la Commission des Hospices, placée dans la situation que vous connaissez, n'avait pas a se préoccuper de ce point elle n'avait a se préoccuper d'autre chose que de défendre son honneur. L'article continue Ceci n'est plus une de ces mille vilénies dont on est coutumier 14-bas, vis-a-vis du parti ^lémocratique. C'est l'infamie elle-mème, l'infamie essentielle. Je suppose qu'on nous cxpliquera quelle est la portée de ces termes-la. On dit que l'article a été écrit par M. Pol Demade, qui se pique de littérature en mêmc temps qu'il est médecin. II pourra done nous expliquer ce qu'il a voulu dire par lit. Mais ce qui est certain, c'est qu'on a voulu nous adresser une grosse injure c'est l'infamie elle-mème, l'infamie essentielle.Ce n'est done pas un acte, celui que nous avons commis, corame malheureuscment on en voit se commettre assez souvent dans l'humanité c'est l'acte le plus abominable qu'on puisse imaginer C'est l'infamie elle-même, c'est l'infamie essentielle! L'article continue Ainsi, dans un pays de foi, se trouvent des catho- liques d'ame assez misérable pour barrer 4un prêtre lechemin de l'autel! C'est uue honte pour la Bel- gique Discutez nosactes, délibérez-en, blamez-nous. Mais nous attaquer dans notre conscience, dans notre hon neur, en disant que nous avons une iline misérable Est-ce que cette imputation-la peut passer inapergue? Est-il un honnète homme qui la regoive sans protester? Et de quel droit, s'il vous plait, ces gens trans- forment-ils le sanctuaire en club politique -*p,te accusation. Voila done les membres des Hos- Bpices qui sont accuses d'avoir fait de la chapelle de «'hospice un club politique Je vous déflo d'établir qu'il en ait été ainsije vous défle d'établir que cette chapelle ait jamais servi a une manifestation politique, de quelque nature qu'elle soit. IMais vous savez le francais, car, comme je le disais tout a l'heure, M. Demade administre de la littérature comme il administre des roraèdes. Eli bien, s'il sait le frangais, il a done su quelle était la portée des termes Jont il se servait. Transformer la chapelle en club politique Ce n'est pas vraic'est une diffamation, ii cöté des outrages quo j'ai déja relevés. M. l'abbé Daens est députó démocratc chrétien. Voila tout le grief. Et paree qu'il est cela, defense lui estfaitepar quelques tyranneai..: .l'ap-ir icner.de son Dieu Comme si, par cela soul que nous avons dit a M. l'abbé Daens, 4 raison des faits qui se sont passés Vous n'entrerez plus dans ce local qui nous appar- tient, nous lui avions défendu d'approcher de son Dieu Attitude effrayante de bêtise et de cynisme ócrit-on. Vous voyez cette accumulation de paroles inju- rieuses et outrageantes Et comment comprendre que Ia Commission des Hospices ne se soit pas cabrée en présence de pareilles imputations Le but secret de cette mesure, qui rappelle par quelques endroits le fameux Kulturkarapf (voir les ceuvres de M. Woeste)»on m'a mis en cause comme on le fait souventcela m'cst bien égalCes choses 14 m'honorent, et je m'en pare tout le monde le devine, et il convient de le révélcr, si sata- nique soit-il, c'est d'atteindre l'homme politique par le pi (ire. Oui, telle l'eflroyablc pensée de derrière la tête de tous les petits Bismarck d'Alost. Ainsi, au lieu de dire que nous avions cu tort et de chercher le démontrcr, vous allez a nos intentions et vous dites que notre but est satanique et que c'est une effroyable pensée qui nous inspireA-t-on jamais vu dans un article une telle accumulation d'outrages abominables Le moyen de réussir, ils croienl l'avoir trouvé ils s'efforceront de tout leur pouvoir d'isoler le prétre de son Dieu, le serviteur de son Maitre. Ce n'est pas la première tentative de ce genre qui est faite, mais c'est la plus effroyablement perverse. Quelle aberration de l'espritcatholiquc Un jour Jésus-Christ a chassé les vendeurs du Temple et voici que les vendeurs prennent leur revanche et chassent i leur tour Jésus-Christ. Ah on nous accuse d'ètre des vendeurs du Temple et d'en chasser Jésus-Christ. Eh bien, je vous mets en demeure de justifter cette difl'amation. En quoi sommes-nous des vendeurs qui avons chassé Jésus-Christ du Temple? II faut le dire et ne pas vous contenter de vous retrancher deri'ière de vagues allégations, comme celles que nous allons ren- contrer dans vos conclusions. II faut, ou bien retirer ce que vous avez dit, ou bien le justifler. Car ils le savent trés positivement, ces catholiques dévoyés, on le leur a dit cent fois, ils l'ont peut-ètre répété eux mêmes Le prêtre et Jésus-Christ eest toutun, celui qui mépx'ise l'un méprise l'autre. Permcttcz, Messieurs, ici je fais une réserve. Voici un prêtre qui dit la nxesse mais qui n'a pas de juridic- tion il n'administrc pas les sacrcments; il nc confesse pas il ne distribue pas la sainte communion il n'ad- ministre pas le baptème aux enfants il n'administrc pas les mourants il nc donne pas le catéchisme de persévérancc x*ien Et eet homme, c'est un homme politique. II vient dans la Chambre il est Ié rcvêtu d'un mandat politique, et, revêtu de cc mandat poli tique, il juge un fait politique les élections d'Alost. II accuse les Hospices de cette ville d'avoir commis une manoeuvre politique condamnable. Et voila que l'on vient nous dire Le prêtre et Jésus-Cbrist c'est toutun, et vous nepouvez attaquer M. l'abbé Daens sans attaquer Jésus-Christ Permettez-moi de vous Ie dire, c'est li un véritable blasphème. Au milieu du silence pénible de la presse catho- lique on rcconnait qu'clle s'était tue elle s'êtnit tuc a bon escientnous ci'oyons de notre devoir d'élever la voix et de protester contre l'infamie perpé- trée c'est la quatrième fois que le mot infamie revient par le Conseil des Hospices d'AIost.Se taire en pareille circonstance, équivaudrait a se rendi'e complice du crime. Du crime Du cx-ime Par la même occasion nous envoyons i M l'abbé Daens un pai ticulier témoignage de sympathie. Du courage, M. l'abbé on peut vous empêcher d'aller a Dieu par la messe, on no saurait interdire a Dieu d'aller i vous et vous i Lui par la prière. La Justice Sociale. P. S. Au dernier moment, nous apprenons que, par ordre de Mgr l'évêque de Gand, la chapelle des Carmélites d'Alost a été ouverte 4 M. l'abbé Daens. Que l'infamie c'est la cinquième fois que le mot revient! du Conseil des Hospices lui reste pour compte comme la marque dc fer rouge de jadis a l'épaule des forgats. Voilii done les membres de la Commission qui sont assimilés a des forgats. Cela ne nous étonnc pas après le commencement et le milieu, il était naturel que l'article se terminat par cette péi'oraison. Et c'est en présence de tout cela qu'hier soir mon honorable confrèreM°Braun m'a l'ait tenir les conclu sions que voici Cette conclusion dit que l'article en questin con stitue l'appréciation d'un fait vrai et ne dépasse pas les bornes de la discussion permise. Ah! permettez! L'appréciation d'un fait vrai! mais j'ai relevé quclques-UDes de vos imputations la transformation de la chapelle en club politique; les vendeurs qui se trouvent dans le Temple (les ven deurs sont ici les membi'es des Ilospices), c'est de la difl'amation, cela. Et du reste, il ne s'agit pas d'user du droit d'appréciation que l'on a des actes publics et privés de pour aller jusqu'aux dernières liraites. Vous avez le droit de délibérer librement, dJaDDrécier libremenl, de blamer librement, dc condamner libre ment, mais il y, une liniito qu'il ue faut pas franchit' c'est i'ouuagé, c t inmii |;- - vous avez franchie. Au tribunal d'appriv ier, apres ce qu<\ dit. Voila toutes les conclusions ad verses, fous con naissez dès 4 présent le théme qui va être développé tout a l'heure. II me reste. en quelques mots, 4 faire ressortir la gravité dc outrage qui nous a été adressé. C'est en réalité, comme je vous le disais tout 4 l'heure, une institution politique qui, dans la personne de ses membres, a été violement attaquée. L'honneur, la dignité des institutions publiques importent 4 tous. Et quand cet honneur, cette dignité sont attaqués, il appartient aux tribunaux d'intervenir pour les faire respecter. Mais, deplus, vous connaissez la qualité person- nellc des membres de la Commissionl'un est vice- président du Sénat et est universellement honoré l'autre est un juge depaix d'Alost; un troisième est conseiller communaldeux autres sont industrials et négociants, tous, ils ont besoin de la considération publique, et ils ne peuvent être indifférents a de semblables suffrages. Et voyez comme on a cherclxé a rendre ces outrages violents. L'article que nous vous dénongons n'est pas un article émane d'une seule personne si Ton en croit le fait qu'on a volontaii-ement posé il n'est pas émané d'un folliculaire quelconque, il est signé La Justice Sociale. Ce qu'on a done voulu, c'est faire une manifestation. On a voulu une manifestation collective, et l'outrage est d'autant plus grave qu'il est intervenu non pas seulement une personne, mais une collection de pei'sonnes. Quelles étaient ces personnes? Vous avez entendu l'intervcntion dont jo vous ai donné lecture tout 4 l'heure elle est du 27 Janvier 1896. Douze personnes sunt intervenues, et, parmi ces douze personnes, il y a dix avocats. Et si douze personnes se servent de termes signiftcatifs dans leur acte d'intervention Que les exposants, tous rédacteurs a la Justice Socialesont les auteurs de l'acte iucriminé, et que, revendiquant l'entière responsabilité de leurs actes, ils vous prient de les recevoir intervenants. Les voili done qu'ils se déclarent les auteurs de l'article. Eh bien, ce n'est pas vrai. Le tribunal doit nécessairement s'attacher a vos propres déclarations, et vous avez le droit de vous déclarer les auteurs. Mais ce n'est pas vrai Vous n'avez pas été 4 douze 4 écrire cut article Vous en ètes done les auteurs Mais il sulllt de lire l'article pour se convaincre qu'il a été écrit par une seule plume. Ahjo sais bien co que l'on dii'a il y a un comité de rédaction 4 la Justice Sociale, et par cela même, nous avons pris l'entière responsabilité de l'article. Je réponds J'afflrme que quelqu'un des inter venants n'a pas eu connaissancc de l'article avant qu'il aitparu; si l'on m'y force, je ferai appel a des noms. J'ajoute que l'un de ceux qui sont intervonus m'a dit 4 moi-mêraö qu'il était complètemcnt étranger 4 eet article, qu'il n'y était pour rien. Un autre a dit la même chose 4 un tiers qui me l'a répété. VoilA done les faits. Et alors, sous quel jour apparatt cette intervention de douze personnes parmi lesquelles dix avocats. Eh bien, je me demande si ce n'est pas 14 un essai d'intimidation vis-A-vis du tribunal. (Itiics M° Renkin. VoilA le respect de la magistrature. M" Wpeste. Je ne veux pas parlor du tribunal je parle de ceux qui sont mes adversaires. M Renkin. Alors, c'est nous que vous outragez, pour nous intimider. (lines.) M. le.Président. - Le tribunal a son appréciation faifi/.-iir ce point. Vcuillez continuer, M° Woeste. M' Woeste II importe de savoir que. dans notre pays, dans un siècle d'égalité et de démocratie, la justice existe pour les avocats comme pour les autres ditoyens. M. Renkin Nous l'espérons bien. M° Woeste. Je ne sais si vous direz toujours comme cela après que le jugement sera rendu. Mais quoi qu'il en soit... mon Dieu, vous riez tout le temps; je nesais si vous améliorez beaucoup votre cause en riant de cette fagon. Dans tous les cas. je trouve que des jeunes gensqui rient avec cette affectation pren nent une attitude qui n'est pas en harmonie avec leur age. Je di done que si ce n'est pas cela, qu'est-co done On a done voulu faire quelque chose en intervenant a douze. Et qui nc comprend que l'outrage est d'au tant phis lourd qu'il est lancé par douze personnes plutdt que par une Nous no nous trouvons pas actuellement en face d'une seule personne qui diffamo ou outrage, mais de douze personnes. C'est une démonstration, c'est une manifestation. Et le tribunal aura certainement égard 4 cette manifestation émanée de douze personnes qui ont délibéré pendant six senxaines pour déclarer qu'eiles acceptent la pleine responsabilité de ce que vous connaissez aujourd'hui. EtfJu reste, tout cela, Messieurs, est en harmonie avec T: que la Justice Sociale a écrit a la suite de 1'assi- gnatjon qu'elle a regue. Quinze jours s'étaient passés sur cet article du 22décombre 1895. On avait eu le temps de réfléchir. Eh bien le 5 janvier, voici ce qu'écrit la Justice Sociale «Les Etrennes" de la Justice Sociale. Bonne nouvelle. Nos lecteurs se rappellenl l'arlicle paru en tête de notre numéro du 22 dücembre. II s'intitulait L'Infamib», et dênnngait l'arbitraire decision du Conseil des hospices d'Alost qui venait d'interdire a M. l'abbó Daens l'accès de la chapelle de l'höpital. Cet article nous vaut un procés Tant mieux. II est de ceux dont nous disons avec fierté Ce que nous avons écrit reste écrit. MM. le baron Bethune, vice-président du Sénat, Calle- waert, juge de paix d'Alost, Albert De Wolf, Paul De Clippelc et Albert Mertens, membres du Conseil des hos pices d'Alost, nous réclament 20,000 francs de dommages- ïntérèts, pour avoir parlé comme il convenait de la décision dont ils revendiquent la responsabilité. Nous ne connaissons pas ces Messiears. Leurs personnes nous sont indifférentes, absolument, mais leurs actes, non. Nous avons le droit de les discuter et d'apprécier le sys- tème d'oppression violente et de mesquine tyrannie qu'ils représentent en 1'occurence. lis nous offrent la-dessus un débat public. A merveille. Nous ne pouvlons rêver de meilleures étrennes et nous les acceptons joyeusement L .|;.me'nbres du Conseil des hospices d'Alost semblent Ilaitc-lr Nous re sommes pas ici suP£®_s"rives de Bos- phores le 3V8tème des étrangleurs muets ne nous convient pas. E puisque ces Messieurs nous demandent compte de nutrë Indignation de chrétien.et de la revolte de nos consciences, nous prendrons soin de leur fournir des ex plications claires et décisives La Justice Sociale. Done, non seulement on ne retire rien, non seule ment on n'exprime aucun regret, mais, au contraire, on se félicite d'avoir écrit l'article, et on appelle le débat. Je n'ai plus qu'un mot, ou plutöt deux mots 4 ajouter Le premier est celui-ci. Vous connaissez déja la trés grande publicité qu'a regue cet article. II a été reproduit a Alost, 4 Ninovc, a Vcrviers, par tous les journaux qui apparliennent a la même nuance, puis par le Denilergahn d'Alost, organe libéral. Ce n'est pas done seulement dans cercle restreint que nous avons diffamés, mais dans tout le pays. Dans tout le pays, en effet, on a eu connaissance de cet article,car il a fait son chemin. C'est une considération 4 laquellc, messieurs, vous aurez sans contredit égard. L'un des journaux qui ont reproduit ces accusations, De Klokke Roeland, jour nal «qui a 1'habitude de l'outrage, vient d'être con- daimié 4 1.500 francs de.dommages-intérèts par le tribunal d'Audenaerde pour avoir abominablement outragé diffamé un honorable habitant d'Alost, M. De Paepe. J'invoque l'autoritó du tribunal ct sa jurisprudence. Devnièrement, j'ai plaidé devant cette Chambre un procés pour M. Hap. Le tribunal se rappelle que, dans un passage d'une longue lettre, on n avait relevé qu'uue seule expression. M. Hap avait accusé les membres de l'ancienne Deputation permanente du Brabant d'avoir, dans la répartition des subsides sco- laires, usé d'un vil esprit de haine et de vengeance VoilA toutII n'y avait que cette expression-la et pas autre chose. Cependant, le tribunal a rendu juge ment trés sévère et a condamné M. Hap A des inser tions qu'il a évaluées A 700 francs. Ici. il ne s'agit pas d'une seule phrase et d'une seule expression, mais de tout un article qui constitue une véritableaverse d'outrages ct dc diffamations. Je demande que le tribunal persisle dans sa juris prudence, et qu'il gradue la réparation A la gravité de la faute qui a été commise. I>Ii4II)OYEH l>E M. M. Renkin. La première partie de la plai- doine de mon honorable contradicteur a été un platóoyer politique a propos de l'attitude de M. l'abbé Daens A la Chambre. Or, il ne s'agit pas ici d'un débat politique. Nous n'avons a dis cuter ni la politique de M. l'abbé Daens, ni la politique conservatrice, ni la politique démo- cratique. Ces choses sont étrangères au procés. II s'agit ici d'un prêtre qui a été privé de l'unique autel oü il pouvait célébrer la messe, par des hommes politiques, et pour des motifs politiques. Le fait est reconnu. II s'agit de savoir si un fait de ce genre est du domaine de la libre discussion, et si on a le droit de l'apprécier sévèrement comme nous l'avons fait, ou bien si des journalistes catholiques. qui savent ce quest la Sainte Messe, ce qu'est l'émi- nente dignité du prêtre, sont obligés de s'incliner et de se taire devant des gens qui se permettent de tels actes. Voila la question, l'unique question du procés. Je dis que la solution de cette question ne peut être un inslant douteuse.Rien qua entendre la plai- doirie de notre honorable adversaire, on a pu mesurer a quel degré nous en sommes arrivés aujourd'hui. II y a quelque trente ans, un député libéral avait osé dire a la Chambre des représentants qu'un prêtre, qu'il désignait, n'avait pas dit la vérité en chaire. La droite entière se leva pour protester contre cette affirmation. Elle protesta avec énergie, et personne ne trouva cette manifes tation insolxte, ni extraordinaire. Nous représenlons .ci les vraies traditions catho liques, celles qui nous viennent des temps heureux oü Ton n'avait pas encore vu un ministre d'Etat catholique injurier un prêtre en pleine Chambre des représentants, celles du bon temps ou aucun de nos amis n'avait encore donné a nos adver saires I'occasion d'écrire La querelle toujours ouverte entre l'abbé Daens et M. Woeste jette un jour singulier sur la superstition sacerdo- tale du cléricalisme politique Elle prouve en effet que pour la droite ceci est une genéralisation injuste.je m-'empresse de le dire que pour la droite. le prestige du prêtre. le respect dü a son caractère sacré, la considération qui s'at tache k son ministère dépenden! uniquement de la subordi nation de l'homme. uon pas seulement ses chefs ecclésias- tiques, mais aux cbels politiques du cléricalisme (Indipcndance Btlgt, 7 février 1896 Eh bien, nous ne voulons pas qu'on puisse écrirede telles choses Et nous entendons qu'il y ait toujours, parmi les catholiques, des voix pour pro tester contre les écarts qui paraissent justifier de telles attaques. Qui sommes nous, Messieurs? Nous ne sommes même pas des journalistes; nous sommes des idéologues. On nous l'a repro- ché assez souvent. Nous ne sommes pas des hommes pratiques. Nous ne connaissons rien aux nécessités de la politique. Nous ne défendons pas des mandats, mais des idéés. Et quand on s'efforce de l'autre coté de la barre de vous persuader que nous aurions agi par haine contre les membres du Conseil des Hospices d'Alost, que nous aurions voulu avant tout blesser leur honneur, que nous aurions voulu les trainer dans la boue, vous savez trés bien, n'est-ce pas ce que valent ces exagérations oratoires dont l'unique but est de donner quel- qu'apparence de sérieux a ce procés. Nous ne nous occupons pas de la personne de ces messieurs; nous n'avons ni haine ni colère con tre eux. Nous ne sommes pas de l'école de ceux qui aiment a injurier quiconque leur résiste ou leur porte ombrage. Mais ce que nous haïssons, nous le disons bien haut ce que nous haïssons de toute la force de nos coeurs, c'est le système de mesquine oppression que nos adversaires représentent, dans l'espèce. Nous avons écrit notre article, non pour attaquer les membres de la Commission des Hos pices d'Alost, non pour essayer de les priver de la rilêl'privès, maiT^our a xïenifr juei comme hfagp de l'xnviolabilité du caractère et du ministère sacerdotal. II ne faut pas que, sous des prétextes politi ques, on puisse porter atteinte au caractère du prêtre, ni chercher a entraver son ministère. Telleest la vérité indiscutable que nous avons voulu défendre et que nous avons voulu faire prévaloir. Je n'entrerai pas dans l'examen détaillé de notre article je tiens a être bref Je suis cependant oblxgé de répondre d'abord a une phrase qui a été prononcée tout a l'heure. Jamais s'est écrié M. Woeste, jamais on na vu d'arlicle aussi violent, aussi injurieux que 1 arti cle de la Justice Sociale que neus vous dénon- cons I Ni les demandeurs, ni notre honorable contra dicteur, ne connaissent done la polémique qui se pratique dans l'airondissement d'Alost. Ils n ont done jamais lu les articles qui se publient 4 Alost pour la défense de leurs idéés et de leurs candida tures. Je vais avoir l'honneur de mettre sous les yeux du tribunal quelques échanlillons de cette littéra ture électorale et politique. II le faut bjen, car, après tout, lorsqu'on se montre si sévère a l'égard d'un article qu'on a été jusqu'4 qualifier de... {Interruption de MWoeste.) Vous avez dit que l'auteur de l'article était un monsieur qui administre de la littérature comme il administre des remèdes. Eh bien, quand on trouve des accents si nobles et si indignés pour qualifier la polémique de la Justice Sociale, un jourral écrit par des gens qui ne sont pas des valets de plume, par des gens qui défendent leurs idéés et qui n'ont nulle envie, nul désir, bien au contraire, de porter atteinte A l'honneur d'autrui, on devrait pouvoir se pré senter devant le tribunal, le front haut, et dire Jamais aucun de nos amis, aucun des jour naux que nous patronnons et que nous approu- vons n'a tenu pareil langage. Nous allons voir si vous auriez le droit de pren dre cette attitude et de parler ainsi. Premier article. II est du 16 aofit 1894. G est un article de polémique électorale que je trouve dans Ie Stad Ninovc, organe conservateur du pays d'Alost. Ecoutez Si bas en est la politique expirante de l'avocat De Bac- ker Pareil virus ne peut couler que de la plume d en ccour profondement ulcéré, d'un cccur, dans lequcl la dermèrc étincelle d'lionneurest êteinte depuis longtemps par tout ce qu'il y a de vil et de méprisable. Et voila la repuussante vipére qui voudrait aller soinller le siège occupé depuis tani d'annóes par des gens honora- bles et des vaillants dófenseurs de la Religion et de la Patrie, ne uous arrêtons pas davantage aux lAchetés dc ce coquin politique. Et, le 15 décembre 189?, alors qu'un certain apaisement semblait devoir s'être produit, le Stad Ninove, toujours quand je passerai a un autre journal, je le dirai au tribunal, écrit lis ont appauvri des milliers de families et alia mé une haine de classes qui pourra provoquer des Ruines Sociales. On peut les appelcr ties democrates), des mal/ail/urs publics. Ils méritcni ce uom, ces morvcux verts Et a propos de voire confrère De Backer, celui qu'on appelle quelquefois le candidat- notaire de Denderhautem, voici ce qu'on écrit

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La Justice Sociale | 1896 | | pagina 7